310 000. C’était le nombre de postes à pourvoir en avril 2020. Alors que 10 millions de Français étaient au chômage partiel en raison du confinement, certains secteurs d’activité étaient quant à eux à la recherche de candidats afin de tenter de maintenir tant bien que mal l’économie du pays. Au moment de ce deuxième confinement, certains domaines continuent d'augmenter leurs offres d'emploi.
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— David Beaurepaire (@dbeaurepaire) July 23, 2020
Lorsque confinement rime avec recrutement
Lors du premier confinement, le secteur agricole remportait haut la main la première place des secteurs qui recrutaient le plus. En seulement quelques semaines, plusieurs milliers de recrutements ont été faits dans trois régions de France :
- l’Occitanie
- les Rhône-Alpes
- la Provence-Alpes-Côte-D’azur
Effectivement, face à l'inquiétude des agriculteurs, une plateforme appelée « Des bras pour ton assiette » avait été créée en mars dernier afin de combler le manque demain-d'oeuvre, ainsi que continuer à pouvoir nourrir l'ensemble de la population et à développer le secteur agroalimentaire.
Ensuite, nous retrouvions le secteur de la logistique, qui a effectué un bon nombre de recrutements de manutentionnaires, préparateurs de commandes et caristes, notamment en région Île-de-France. Cette explosion des recrutements dans la logistique s’explique par l’augmentation de l’activité des entrepôts e-commerce et de la grande distribution. Cette dernière fait d’ailleurs autant de recrutements que la logistique, particulièrement pour des employés libre-service.
[#MobilisationEmploi ] Pour faire face à la situation exceptionnelle, les secteurs du commerce et de l'alimentation ont besoin de renfort. Pour postuler ou déposer des offres respectant toutes les mesures de protection https://t.co/3HkcCD0W6Q #TousMobilisés#OnEstLàPourVouspic.twitter.com/CXoefMNiJr
— Pôle emploi (@pole_emploi) April 20, 2020
L’agroalimentaire a lui aussi beaucoup recruté, principalement en Bretagne et Rhône-Alpes. Pris de peur par la Covid-19, les Français se sont immédiatement rués dans les supermarchés avec l'intention d'acheter des produits de première nécessité. Cette crainte de pénurie chez les consommateurs a entraîné des difficultés dans l'approvisionnement des magasins alimentaires en France, par exemple.
Le secteur de la santé et de l’action sociale également, puisqu'il faisait appel à des aides-soignants, des infirmiers et des auxiliaires de vie, afin de venir en aide au personnel hospitalier et à celui des Ehpad, qui se voit, encore aujourd'hui, submergé par l'afflux de malades dans les hôpitaux. Ces recrutements ont notamment lieu pour compenser le manque de personnel dans la fonction publique hospitalière.
[#MobilisationEmploi ] Pour faire face à la situation exceptionnelle, le secteur de la santé a besoin de renfort. Pour postuler ou déposez des offres (respectant les mesures de protections des salariés) https://t.co/3HkcCD0W6Q #TousMobilisés#OnEstLàPourVous#AvecPoleEmploipic.twitter.com/kp6yp6RW3W
— Pôle emploi (@pole_emploi) April 9, 2020
Enfin, le secteur de l’hygiène et de la propreté, qui, suite à l’annonce du gouvernement à propos du déconfinement le 11 mai, nécessitait de nombreux agents d’entretien à travers la France.
Malgré une hausse significative des recrutements pendant cette situation exceptionnelle traversée par la France, le nombre de demandeurs d'emploi, lui, a rarement été aussi élevé. Au mois de mars, le nombre de demandeurs d’emploi qui n'ont pas du tout travaillé durant le mois et ceux qui travaillent en même temps a augmenté considérablement.
Industrie et ingénierie : des secteurs qui profitent de la crise
En accord avec les besoins lors du premier et de ce deuxième confinement, certains domaines comme l'ingénierie et l'industrie continuent de profiter de la crise. D'ailleurs, « la banque de France indique que l’industrie est arrivée, en septembre, à 95 % des résultats qu’elle faisait au mois de février, donc juste avant l’entrée en crise. Bien plus que ce qui était espéré par les professionnels de ce métier », indique Karl Rigal, directeur marketing de StedY, cabinet de conseil en ingénierie.
Mais pourquoi l'industrie a-t-elle pu sortir la tête de l'eau si aisément ? Parce que, « au niveau des métiers de l’industrie, il y a pu y avoir des demandes ponctuelles, notamment sur la fabrication des masques, des gels hydroalcooliques et sur tout ce qui nous permet de mettre en œuvre les gestes barrières », souligne le directeur marketing.
Et en ce qui concerne l'ingénierie ? Selon Karl Rigal, de nombreux secteurs comme l'informatique, la santé, l'énergie, ou encore l'industrie recherchent activement des ingénieurs pour faire face à la crise sanitaire. Parmi eux, on retrouve :
- les ingénieurs informatiques
- les ingénieurs en système d’information, afin de « digitaliser la structure des entreprises »
- les ingénieurs calculs, les ingénieurs méthodes
- les ingénieurs en biomédical et en environnement
- les ingénieurs dans le nucléaire et dans le génie climatique
- les ingénieurs en robotique, en électromécanique, en système d’automatisation
- les ingénieurs aéronautique, dont « le secteur a perdu, en 6 mois, l’équivalent de 10 ans d’emploi créés »
- etc.
Il est tout de même important de savoir que c'est « le besoin de digitalisation qui a fait en sorte que ces métiers connaissent une accélération dans le recrutement de ces profils d’ingénieurs. » La transformation est donc en marche pendant cette ère de la digitalisation.
Une question de secteur
Tous les secteurs n’ont pas eu la même chance pendant ces deux confinements. En effet, selon HelloWork, l’acteur digital de référence de l’emploi, du recrutement et de la formation en France, de nombreux secteurs d’activité ont aussi vu une chute de leur volume d’offres d’emploi. Un phénomène qui a pu s’observer tout au long de la période du premier confinement, notamment pendant le mois d’avril.
Découvrez les métiers qui recrutent dans le service à la personne !
Les secteurs les plus touchés étaient les services à la personne, l’industrie aéronautique et aérospatial, ainsi que l’industrie manufacturière, dont les mises en ligne d’offres d’emploi ont bien diminué à compter du deuxième trimestre de 2020.
Les secteurs de l’énergie, de l’eau, du transport et de la logistique ont quant à eux connu une forte augmentation des diffusions d’offres d’emploi pendant le premier confinement. Dans l’informatique, la demande s’est globalement maintenue en raison du recours important aux nouvelles technologies.
"Les offres d’emploi sont en hausse de plus de 20% en ce moment"
Alors que le premier confinement s’assimilait à un abîme pour certains secteurs d’activité, celui dans lequel la France se retrouve actuellement promet d’être un peu plus conciliant. En effet, selon David Beaurepaire, directeur délégué de HelloWork, « le marché de l’emploi qui a été très impacté au cours du premier confinement, à savoir une baisse de 40 % des offres d’emploi, l’est beaucoup moins lors de ce deuxième confinement. On a une petite baisse du côté des candidats de l'ordre de 5 % à 10 %, en revanche du côté des recruteurs c’est beaucoup moins le cas. Certes, il y a des secteurs qui sont très impactés, mais au global on compte plus de 100 000 offres en CDI ou en CDD en ligne et plus de 80 000 missions d’intérim. » Il y a d’ailleurs actuellement un « fort besoin de recrutement dans les secteurs de la santé, du service à la personne, dans les métiers de l’informatique, de la comptabilité, de la gestion, de la finance… »
Recrutement : HelloWork ouvre sa base de candidats pour accélérer les opportunités https://t.co/zX1WmJOUlr
— HelloWork (@hellowork) May 25, 2020
Il ajoute également que « le premier confinement à accélérer la digitalisation, ce qui explique le nombre d’offres exhaustives sur internet. » Des offres en accord avec le nombre de candidatures déposées sur Jobijoba, ParisJob, RegionsJob ou encore Cadreo, qui ont repris de plus belle à la rentrée. En septembre dernier, « plus de 2 millions de candidatures ont été envoyées aux clients. Les candidats sont à nouveau dans cette démarche de mobilité. Ce deuxième confinement n’est donc pas du tout à l’image du premier. » Par ailleurs, selon une enquête réalisée par HelloWork via les plateformes RegionsJob ou ParisJob, 42 % des Franciliens recherchent un emploi en dehors d’Île-de-France. « La crise sanitaire due au Coronavirus a amplifié cette envie d'ailleurs », constate le directeur délégué d'HelloWork.
Enfin, David Beaurepaire conclut que la « situation de l’emploi va continuer de se dégrader dans les prochains mois, mais les premiers signaux d’un retour des recrutements sont encourageants. »
Les salariés aussi en recherche de renouveau
Qui a dit que le confinement n’avait pas des côtés positifs ? Pour certains salariés qui souhaitent changer de profession, le confinement se présente comme une aubaine. L'abondante offre d'emploi actuellement existante est aussi bien la bienvenue chez les demandeurs d'emploi que chez les personnes en activité. Alors que des millions de Français se retrouvent à l’heure actuelle au chômage partiel, quelques-uns en profitent pour se donner une nouvelle chance et tenter de changer de vie professionnelle.
En effet, selon un sondage effectué par HelloWork, l’acteur digital de référence de l’emploi, du recrutement et de la formation en France, 1 salarié sur 2 a répondu à des offres d’emploi depuis le début du premier confinement.
Étude : l’impact du Covid-19 sur les souhaits de mobilité professionnelle des salariés en poste https://t.co/SUgYnv9G1r
— HelloWork (@hellowork) April 23, 2020
Sur un total de 1015 salariés :
- 86% ont tendance à postuler ailleurs
- 35% étaient déjà en processus de recrutement avant le début du premier confinement
- 8% ont été embauchés suite à leurs démarches
- 27% affirment être à la recherche de nouvelles opportunités professionnelles
- 60% ont mis leur CV à jour pendant le premier confinement
- 4% seulement pensent qu’il est risqué de quitter leur emploi dans les prochains mois
Découvrez les métiers qui recrutent en 2020 !
Par conséquent, le confinement permet à une partie de la population de remettre leur vie professionnelle en question et de profiter de leur temps libre pour intensifier leurs recherches d’emploi.