Les écoles d’ingénieurs ne sont pas seulement réservées aux étudiants sortis de classes préparatoires scientifiques. Les admissions parallèles, aussi appelées admissions sur titre, permettent à des milliers d’étudiants chaque année d’intégrer une école après un premier cursus, voire diplôme, sans avoir à recommencer du début. On t’explique comment ça marche, ce que les écoles attendent et comment maximiser tes chances !
Les admissions parallèles, c’est quoi exactement ?
Les admissions parallèles permettent de rejoindre une école d’ingénieurs à différents niveaux du cursus, au-delà de la toute première année.
Généralement, c’est la seconde année de cycle prépa intégrée (de niveau bac+2) que tu peux intégrer, voire carrément la première année (de niveau bac+3) ou la deuxième (de niveau bac+4) du cycle ingénieur.
Les études en école d’ingénieur se déroulent généralement en deux grandes étapes :
– Cycle préparatoire intégré (1 à 2 ans), accessible après le bac : certaines admettent directement les étudiants dans le cycle ingénieur selon leur niveau.
– Puis cycle ingénieur (3 ans) : il s’agit de la formation spécialisée qui mène au diplôme d’ingénieur. Quand l’école ne compte pas de cycle prépa, les étudiants candidatent directement après une CPGE (classe prépa aux grandes écoles) de deux ans, suivie à l’extérieur.
Les admissions parallèles s’adressent à des étudiants déjà diplômés ou engagés dans un parcours scientifique ou technique. Elles valorisent avant tout les compétences concrètes, la motivation et la cohérence du projet. Il n’est pas question de faire table rase du passé et d’oublier ton premier cursus, mais plutôt d’en faire une force !
Elles fonctionnent comme une poursuite d’études classique, avec une année servant de mise à niveau. Par exemple, si tu as une licence (niveau bac+3), tu n’intègres pas forcément directement la deuxième année du cycle ingénieur (bac+4), mais plutôt la première année du cycle ingénieur, correspondant au niveau bac+3.
Qui peut candidater ?
Les admissions parallèles sont accessibles à une grande diversité de parcours, souvent plus large qu’on ne l’imagine. Très souvent, les profils représentés viennent de :
- BUT scientifique et technologique : Informatique, GEII (Génie électrique et informatique industrielle), RT (Réseaux et télécommunications), STID (Statistiques et informatique décisionnelle), MP (Mesures physiques), GB (Génie biologique), etc.
- BTS scientifique ou technique
- Prépa ATS ou TSI (dans certaines écoles)
- Licence scientifique et technologique : mathématiques, physique, informatique, sciences de l’ingénieur, sciences du vivant, etc.
- PASS (Le parcours d’accès spécifique santé)
- Master scientifique : Informatique, Électronique, Énergie électrique et automatique, Traitement du signal et de l’image, Réseaux & Télécommunications, etc.
- Cursus bachelor scientifique ou technique
Évidemment, chaque école a ses spécificités et règles d’admission. Certaines attendent des candidats qu’ils soient déjà diplômés. Dans la majorité des cas, tu n’es pas obligé d’avoir terminé ta licence ou ton BUT entièrement. Tu peux bifurquer en cours de route, en L2 ou BUT2, par exemple, mais il faut avoir validé ton année.
Comment se déroulent les admissions parallèles ?
Comme pour les écoles de commerce (oui, parce que les admissions parallèles sont aussi une réalité dans l’univers des business schools), il existe deux grandes voies d’accès : les concours communs et les concours propres à chaque école.
Les concours communs regroupent plusieurs écoles derrière la même série d’épreuves. En gros, avec un seul concours, tu postules à plusieurs établissements. Voici les plus connus :
| Concours | Écoles visées |
| AvenirPlus | BUILDERS, ECE, EIGSI, EPF, ESIGELEC, ESILV, ESTACA |
| Advance Parallèle | EPITA, ESME, IPSA et SupBiotech |
| PASS'Ingénieur | 46 écoles d’ingénieurs (3iL Ingénieurs, Bordeaux INP, Clermont Auvergne INP, CPE Lyon, ECPM Strasbourg, EIL Côte d’Opale, EIVP Paris, ENI Brest, ENIT Tarbes, ENSCL Lille, ENSCM Montpellier, ENSCMu Mulhouse, ENSEA, ENSG Géomatique Marne la Vallée, ENSGTI Pau, ENSI Poitiers, ENSIBS, ENSICaen, ENSIL — ENSCI Limoges, ENSISA Mulhouse, EOST Strasbourg, EPISEN, ESB Nantes, ESCOM Chimie Compiègne, ESEO Angers, ESTIA Bidart, Grenoble INP, ISAE — ENSMA Poitiers, ISAT Nevers, ISEP Paris, ITECH, Lorraine INP, SeaTech Toulon, SUPMICROTECH ENSMM, Toulouse INP) |
| Concours Bachelor Universitaire de Technologie (BUT 2 et 3) | ENSEA, ENS Paris Saclay, ESTP, ENSTA, ECAM-EPMI, ECAM Rennes, ESEO, ESIEA, ICAM Strasbourg Europe |
| Concours universitaire des Écoles Centrale | CentraleSupélec, École Centrale (Lyon, Lille, Nantes, Marseille, Casablanca) |
| Admission par voie universitaire — GEI-UNIV | l’École nationale des ponts et chaussées, l’ISAE-SUPAÉRO, l’ENSTA Paris, Télécom Paris, MINES Paris, MINES Saint-Étienne, MINES Nancy, l’IMT Atlantique, l’ENSAE Paris, Chimie ParisTech, l’École polytechnique, Arts et Métiers Paris, l’ESPCI Paris, SupOptique et l’ESTP |
| Concours ATS | Centrale (CentraleSupélec, Nantes, Lille, Marseille), Arts & Métiers ParisTech, ENSEA, Réseau Polytech, ISAE-ENSMA, ESTP, ESGT, ISAE-Supméca, etc. |
| Les Admissions sur Titres | IMT Mines Albi, IMT Mines Alès et IMT Nord Europe |
| Concours Agro-véto | AgroParisTech — Palaiseau, Bordeaux Sciences Agro, École nationale supérieure de paysage à Versailles (ENSP), École nationale vétérinaire (ENVT) d’Alfort et Toulouse, ENGEES, ENSAIA — Nancy, INP AGROTOULOUSE, Institut Agro Dijon / Montpellier, Rennes-Angers, ONIRIS VetAgroBio Nantes, VetAgro Sup Clermont-Ferrand et Lyon |
| Concours niveau bac+2/bac+3 — groupe ENI | ENIB, ENIM, ENIT |
| Concours sur titres BUT — Licences — Autre bac +2 et +3 | Réseau Polytech |
| Idem | Groupe INSA |
À côté de cela, certaines écoles organisent leurs propres épreuves, souvent pour mieux coller à leur spécialité ou à leur pédagogie. Une école d’informatique peut mettre l’accent sur la programmation ou la logique, tandis qu’une école d’ingénieurs généraliste privilégiera un entretien approfondi et une étude détaillée du dossier.
Dans tous les cas, tu l’auras compris : qui dit concours dit épreuves et sélection. Le processus commence par un dossier de candidature : relevé de notes du bac, derniers résultats académiques, CV, lettre de motivation avec mise en avant des stages, projets, etc. C’est ta première vitrine. Si l’école estime que ton profil correspond à leurs attentes, tu passes ensuite aux épreuves écrites. Selon la spécialité ou majeure que tu vises, tu passeras des matières différentes : Mathématiques (peu importe ta spécialité à vrai dire), électronique, traitement du signal, physique, informatique, etc.
Zoom sur le Concours Puissance Alpha Admissions rebond 2026 !
À cela s’ajoute systématiquement une épreuve orale ou écrite d’anglais. Ensuite, si tu réussis avec brio les épreuves écrites, tu accèdes à l’étape décisive : l’entretien de motivation ! C’est le moment où tu dois prouver que ton projet tient la route, que tu connais le métier d’ingénieur et que tu sais pourquoi tu veux intégrer cette école-là, et pas une autre.
Comment maximiser tes chances d’être admis ?
La clé, c’est d’assumer et de valoriser ton parcours. Le jury n’attend pas un étudiant parfait, mais quelqu’un qui sait d’où il vient et où il veut aller. Ton dossier doit mettre en avant ta progression, ce que tu as appris en travaux pratiques, en atelier, en stage ou en projet tutoré. Ta formation précédente n’a jamais été une perte de temps : elle t’a construit, donné de la maturité, un savoir-faire, et parfois une vision plus concrète que celle d’un élève passé par une prépa. Plus tu rends cela lisible, plus tu te distingueras.
Ensuite, prépare les épreuves. Les tests scientifiques et de maths appliquées ont leurs codes. Un peu d’entraînement permet de prendre confiance et de gagner en rapidité. Pour l’entretien, l’objectif est simple : montrer que tu comprends ce qu’est un ingénieur, que tu te projettes dans la profession et que l’école que tu vises correspond réellement à ton projet. Les jurys repèrent vite les discours trop génériques : mieux vaut être sincère, clair et cohérent.
N’oublie pas de garder un œil sur le calendrier des admissions parallèles de l’établissement que tu vises ! Les inscriptions ouvrent souvent entre décembre et mars, selon les concours. Pour être prêt le jour J, mieux vaut anticiper dès l’automne : un bon dossier, ça ne s’écrit pas la veille.
Tu peux consulter les annales officielles sur les sites des concours qui publient souvent des sujets d’années précédentes, mais aussi le programme de révision et le détail des épreuves.
Pourquoi tenter une admission parallèle ?
Au-delà de l’accès à une école prestigieuse et au titre d’ingénieur, l’admission parallèle ouvre un monde d’opportunités : projets scientifiques, laboratoires, stages longs, mobilité internationale, etc.
Intégrer une école d’ingénieurs après ton premier cursus te permettra d’ajouter des cordes à ton arc. Tu seras un profil hybride, avec une double compétence, voire plusieurs savoir-faire transversaux, capable autant de comprendre la théorie que de mener un projet innovant sur le terrain ! Tes possibilités de carrière s’élargiront considérablement.
Avec un dossier solide, un projet clair et un peu de préparation, tu peux transformer ton parcours en véritable force et décrocher l’école qui te correspond.
