« Avis défavorable ». Une notification envoyée par mail automatique qui terrifie les étudiants diplômés d’une licence universitaire ou d’un bachelor.
Depuis 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur a lancé un dispositif centralisé pour toutes les candidatures en master des universités et de certaines écoles supérieures : Mon Master. Néanmoins, bien que pratique, cette plateforme ne fait pas que des heureux : certains étudiants risquent se retrouvent sur le carreau, avec un refus en master pour la rentrée prochaine.
Comment faire si tous tes vœux pour intégrer une première année de master ont été refusés par les commissions universitaires ? Quels sont les recours de contestations administratives possibles ? Quelles solutions peuvent être envisagées ? Diplomeo te dresse une liste de possibilités !
La phase complémentaire de Mon Master
Lors de son lancement en 2023, la plateforme initiée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'était pas dotée d'une phase complémentaire. Depuis 2024, le MESR a ainsi décidé d'en ouvrir une phase complémentaire, afin que les étudiants non affectés lors de la phase principale d'admission puissent bénéficier d'une seconde chance.
Généralement, elle a lieu entre la fin du mois de juin et du mois de juillet. Celle-ci se compose de trois étapes, à savoir : le dépôt de candidatures, l'examen du dossier de candidature et les résultats d'admission. Les conditions pour accéder à la phase complémentaire sont les suivantes : avoir été refusé dans tous ses voeux lors de la phase d'admission ou être en liste d'attente.
Pour espérer trouver ta formation en première année de master, il est nécessaire de formuler à nouveau 10 voeux. Il faut donc que tu choisisses les formations qui correspondent à celles que te plaisent le mieux.
La saisie du rectorat : un droit à la poursuite d'études
Tu n'as toujours pas été accepté dans un master à l'issue de la phase complémentaire de la plateforme ? Tout n'est pas perdu ! Premier cas de figure : demander un recours gracieux auprès du rectorat. Pour ne pas laisser des étudiants dans l’embarras, un droit à la poursuite d’études a été créé. Si tu es toujours en liste d'attente, tu ne peux pas saisir le rectorat.
En effet, tut étudiant titulaire d'un diplôme national de licence - ou DNL - a le droit à une poursuite d'études, selon l’article L. 612-6 du Code de l’éducation. Attention toutefois, cette possibilité est soumise à plusieurs conditions et dispose de délais stricts. Décryptage.
Tu disposes de 15 jours pour engager tes démarches sur le site web après avoir pris connaissance de tous les avis défavorables pour les masters demandés. Pour que la demande soit traitée, l’étudiant doit correspondre aux critères suivants :
- Avoir envoyé au minimum un dossier de candidature dans deux mentions de masters
- Avoir demandé un cursus dans le même domaine que la licence qu’il a obtenue pour maintenir la cohérence de ses études
Le rectorat devra alors proposer à l’étudiant trois propositions, dont au moins une dans son établissement ou dans son académie d’origine. Bien entendu, le projet professionnel sera pris en compte. Ainsi, il va de soi qu’un master de finance ne sera pas proposé à un diplômé d’une licence de lettres modernes !
Dès qu’une proposition d’admission en master est transmise par le recteur, tu as la possi bilité soit l’accepter si elle te convient et ainsi préparer au mieux ta rentrée universitaire, soit la refuser afin qu’elle puisse être adressée à un autre étudiant.
Tu auras ensuite un délai de 8 jours à compter de la réception de la dernière proposition, pour en accepter une ou non, via le téléservice. Exception faite pour les étudiants de Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française qui disposent de 15 jours.
Lorsque la saisine n’aboutit pas, ta situation est examinée par une commission d’accès au deuxième cycle de l’enseignement supérieur, qui rassemble le recteur de région académique et les présidents des universités de votre région. Cette commission se tient tous les ans entre le 1er et le 21 septembre.
À retenir : En cas de rejet de ta requête, note qu’un recours devant le tribunal administratif est possible, pour une éventuelle annulation de décision.
Trouver un master dans une école
Fatigué de contester ? Une autre solution s’ouvre à toi si vous souhaitez continuer tes études supérieures à tout prix : vous tourner vers une école supérieure privée. Il n’est pas trop tard pour postuler dès le début du mois de juillet et parfois jusqu’au mois de septembre. En effet, des sessions de concours d’entrée et d’admissions en master sont accessibles pendant cette période. Les écoles privées proposent de nombreux cursus pouvant s’adapter au projet professionnel de chaque étudiant inscrit dans les établissements.
Toutes les formations qui recrutent sans la plateforme Mon Master
En école supérieure privée, le coût de la formation peut être élevé. Pour financer sa formation, il est possible de demander un prêt étudiant auprès d’une banque. Pas envie de t'endetter ? Une majorité d’établissements privés permettent d’effectuer le cursus en alternance.
Ce mode de scolarité comporte de nombreux avantages, notamment l’exonération des frais de scolarité ou de formation, par votre employeur. En signant un contrat d’apprentissage ou un contrat de professionnalisation avec une société, l'entreprise s’engage à te rémunérer et à payer ton école le coût de vos droits d’inscription. La formation en alternance garantit également une insertion facilitée dans la vie active, grâce à la validation d’une expérience solide sur le terrain, dans le monde professionnel.
Refaire sa dernière année de licence
Recommencer une dernière année de licence ne signifie pas « année perdue ». Penses plutôt « année de découverte » et « année d'approfondissement ». La troisième année de licence est souvent l’année de la spécialisation après un parcours en tronc commun. Ainsi, pour maximiser tes chances l’année prochaine, tu peux te diriger vers une mention qui se rapproche de la tienne.
Les spécialités diffèrent selon les universités. Regarde ce que proposent la ville ou la région voisine afin de maximiser tes chances de trouver un domaine qui t'intéresse ou qui se rapprochera le plus de ce que tu souhaites faire.
Si tu peux effectuer ton cursus en formation initiale, il est aussi possible de te tourner vers une dernière année de licence professionnelle. Ainsi, tu peux effectuer une formation en alternance, devenir apprenti et pratiquer une activité salariée à côté d tes études.
C’est aussi une occasion pour faire ou refaire un stage de fin d’études, car la délivrance d’une convention de stage est plus facile lorsqu’on est inscrit dans un établissement d’enseignement supérieur.
Faire une année de césure
Tu as été refusé en master ? Pourquoi en pas en profiter pour lâcher temporairement les études, l’espace d’une année ? De nombreuses perspectives s’ouvrent à toi, sans les contraintes horaires de l’emploi du temps universitaire. Ce n’est pas parce que tu as été refusé cette année que tu ne peux pas retenter ta chance à la rentrée prochaine.
Envie d’être utile à la communauté ? Engage-toi dans un service civique. De nombreuses missions t'attendent en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et même à l’étranger. Ces missions d’une durée de 6 mois à 12 mois sont rémunérées par l’État et permettent, en plus de se forger un réseau de contacts, d’acquérir une expérience à mettre sur son CV.
Envie de devenir bilingue ? Prends-toi un billet d’avion et envoles-toi vers un pays étranger. En anglais, en espagnol ou encore en mandarin, tu pourras toujours trouver des jeunes Français installés à l’étranger ou en Erasmus aux quatre coins du monde, pour apprendre les langues vivantes. Pour choisir ta destination, n’hésite pas à te rapprocher de ces Français à l’autre bout du monde, via les réseaux sociaux par exemple.
Réalise un stage en entreprise ! Les expériences professionnelles sont de plus en plus valorisées et appréciées par les entreprises. N’attends pas ta dernière année de master pour faire ton stage de fin d'études. Beaucoup d’étudiants réalisent des stages avant de poursuivre leur cursus. C’est un plus sur ton CV et un moyen de favoriser ton insertion professionnelle. Bien qu’il y ait un peu plus d’offres pour les bac+5 que pour les bac+3, tu peux toujours trouver une entreprise prête à accueillir un jeune motivé, comme les start-ups par exemple.
Démarrer une activité professionnelle
Suite à un refus en master, il est possible de se lancer sur le marché de l’emploi après la validation d’une Licence ou d’un Bachelor. Même si tu n'as pu bénéficier de période de professionnalisation en entreprise lors de ton cursus universitaire, tu peux commencer ta recherche d’emploi.
Beaucoup d’employeurs sont demandeurs d’une expérience d’au moins un an dans un domaine, mais ce n’est pas une généralité. Il est tout à fait possible de trouver ton premier emploi et d’acquérir de nouvelles compétences au sein d’une entreprise. Ton futur responsable sera ravi de te former professionnellement au métier que tu convoites.
Jeunes diplômés en activité ou au chômage ? De nombreuses aides sont là pour t'épauler tout au long de ton parcours.
Trouve les débouchés correspondant à ton domaine de licence :
- Administration économique et sociale
- Biologie
- Chimie
- Droit
- Éco-gestion
- Information-communication
- Histoire
- Langues, littératures, civilisations étrangères et régionales
- Langues étrangères appliquées
- Lettres
- Mathématiques
- Psychologie
- Sociologie
- STAPS