Études trop sélectives : ils ont choisi des formations à l'étranger

Ils sont cinq. Cinq étudiants français à avoir choisi d’orienter leur cursus à l’étranger plutôt qu’en France. Haute sélectivité des études de médecine et d’orthophonie, réel désir de découvrir de nouvelles cultures, les raisons sont multiples, mais un constat demeure : l’étranger leur a offert une chance que la France n’aurait pu leur conférer.
Mis à jour le / Publié en mai 2016
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Léa a intégré une formation en kinésithérapie à Gérone il y a trois ans, à l'instar d'Arnaud qui lui a choisi l’Université Cardenal Herreraà Valence il y a deux ans. Sarah est diplômée de l’Institut Libre Marie Haps de Bruxelles en logopédie (équivalent d’orthophonie en France). Claire et Anne Claire sont étudiantes en dentaire à l’Université Europea de Madrid, la première en troisième année et la seconde en deuxième année.

Si certains étudiants ont choisi les écoles à l’étranger dès l’obtention de leur diplôme, d’autres ont saisi cette opportunité après avoir tenté les concours en France, en vain. Les cinq étudiants reviennent sur leur choix et font part de leur expérience à Diplomeo. Interview croisée.

Pourquoi avez-vous décidé de suivre votre formation à l’étranger plutôt qu’en France ?

Léa : Je suis partie étudier en Espagne car il n’y avait aucune sélection à l’entrée dans l’école, nous sommes admis selon notre note au bac.

Arnaud : J’ai choisi l’Espagne pour éviter le concours en France. Étant donné que je possédais déjà un DUT, obtenu à Toulouse, je ne me voyais pas recommencer avec un concours. J’ai donc choisi l’Espagne pour ne pas risquer de "perdre du temps" et être directement dans la formation que je voulais suivre !

Sarah : J’ai tenté le concours d'orthophoniste en France en m’inscrivant dans une prépa aux concours d’orthophonie sans résultat concluant malgré des heures et des heures de travail.

De plus, des filles dans ma promo tentaient le concours depuis 1,2,3 voire 5 ans déjà… Je voulais vraiment atteindre ce métier et me suis donc tournée vers une formation en Belgique, où l’accès aux études est plus facile et la formation, de qualité.

Claire : J’ai un bac ES et on m’a bien fait comprendre qu’en France, suivre la PACES allait être trop compliqué… Quand on n’a pas les bases en sciences, physique chimie, il est vrai que c’est très difficile. Mon option a alors été de faire une remise à niveau pour avoir l’équivalent d’un bac S puis tenter le concours. Cependant, je me suis rendue compte que je n’avais pas la mentalité pour passer un concours, ni la capacité de faire tant de sacrifices pour au final, n’être sûre de rien. L’Espagne en 5 ans, voilà qui était préférable.

Anne Claire : J’ai pris cette décision car j’ai raté mon concours de médecine en France deux fois de suite.

Pensez-vous que les études que vous auriez dû suivre en France sont trop sélectives ?

Léa : Je considère que les études sont mal organisées. Certains choisissent des métiers par défaut à cause de ce système et certains ne peuvent pas exercer leur passion, c’est bien dommage.

Arnaud : À mon sens, les études de médecine sont trop sélectives actuellement, surtout quand on voit qu’il manque beaucoup de professionnels de la santé en France. Je ne peux cependant pas m’étendre sur ce sujet étant donné que je n’ai pas passé le concours PACES ni suivi les cours de médecine en France.

Sarah : En ce qui concerne, l’orthophonie, 3 à 5% de candidats sont reçus en France pour chaque concours. Je crois donc que je peux dire que c’est assez sélectif… En Belgique, la sélection se fait au fur et à mesure du parcours (matières éliminatoires, rythme soutenu durant les 3 ans…).

Il serait plus logique pour ma part d’être évalué de façon stricte sur les prérequis à notre futur métier. Pour les concours, la plupart des compétences demandées ne m'auraient pas servi pas pour ma formation future.

Claire : Je pense qu’en France les études de médecine sont sélectives, trop je ne sais pas. C’est important qu’elles soient sélectives pour évaluer la motivation des prétendants, et pour éviter que des personnes forcées par leur entourage ou sans intérêt ne se retrouvent pas un jour à soigner des patients.

Cependant, le problème dans cette sélection est qu’elle n’est pas vraiment basée sur ce principe, celui de choisir au mieux les candidats pour le milieu médical. Elle évalue seulement la capacité à apprendre rapidement une grande quantité de données et cela n’a pas d’intérêt, à mon sens.

Il me semble qu’en plus, pour beaucoup d’étudiants qui ne réussissent pas le concours, cette année revient au final à une année perduevoire deux, sans aucune autre possibilité d’accéder au milieu médical. Il y parfois la possibilité de s’en rapprocher (fac de biologie, paramédical) et c’est bien là que réside le problème : ces orientations peuvent parfois être prises par dépit.

Anne Claire : Le numerus clausus est bien trop bas, alors qu’il n’y a pas assez de médecins en France…

Conseilleriez-vous à d’autres étudiants de suivre une formation à l’étranger plutôt qu’en France ?

Léa : Je conseillerais à un étudiant de partir à l’étranger car, en plus d’être jugé selon nos capacités à l’entrée à l’école, cette expérience est très enrichissante culturellement.

Arnaud : Je conseillerais d’essayer de partir à l’étranger par rapport au fait de parler une nouvelle langue, de rencontrer d’autres jeunes venant d’un autre pays. Je trouve ça super. À côté de ça, mes études sont payantes, il faut donc pouvoir se le permettre, mais les locaux et le matériel dont on dispose sont vraiment au top. Je ne regrette pas du tout mon choix en tout cas !

Sarah : Si la question m’avait été posée au début de mes études, j’aurais incité toute personne à partir en Belgique ou autre ! Mais concernant la logopédie, une équivalence (en stages) doit être faite pour pouvoir exercer en France. Et ceci devient de plus en plus compliqué. 1 000 heures de stage sont parfois nécessaires.

Cela peut prendre entre 6 mois et 1 an avec la pénurie des orthophonistes en France ainsi que la grande difficulté à entrer dans tous les critères pour pouvoir effectuer les stages.

Si une personne n’arrive pas à atteindre son but en France avec un système qui ne lui permet pas de montrer ce qu’il vaut durant ses études, se tourner vers l’étranger est une solution qui se révèle enrichissante !

Claire : Je dis oui à cette expérience, pour découvrir un autre système pédagogique, pour s’ouvrir l’esprit, rencontrer des personnes et découvrir un nouveau pays.

C’est toujours très enrichissant de partir de chez soi, loin de ses proches pour aussi apprendre à voler de ses propres ailes.

Maintenant, s’il s’agit d’un départ pour réaliser des études de médecine, il est important de toujours bien se méfier des écoles privées : toutes ne sont pas reconnues en France. Il faut donc être sûr de soi car ces études demandent un investissement financier important.

Anne Claire : Oui je conseillerais à d’autres étudiants de suivre une formation à l’étranger s’ils n’ont pas "peur" de la distance avec leurs amis, famille etc… Et en plus, cela évite de perdre deux ans à essayer d’obtenir le concours de médecine.

Étudiants en PACES récidivistes, adeptes des prépas depuis plusieurs années, ne perdez pas espoir, si le médical ou le paramédical ne vous sourient pas en France, ils semblent vous tendre les bras à l'étranger… 

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