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Mon Master 2024 : “J’ai énormément travaillé pour finalement n’être acceptée nulle part”

À l’annonce des résultats de Mon Master, les étudiants fraîchement titulaires (ou presque) d’une licence universitaire, d’une licence pro ou d’un BUT sont pour la plupart déboussolés. Témoignages à chaud.
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Les propositions d’affectation fourmillent sur la plateforme Mon Master.Pour cette seconde édition du dispositif initié par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les étudiants qui souhaitent s’inscrire dans une formation de niveau bac+5 ont reçu depuis ce mardi 4 juin, leurs premières réponses de la part des établissements.

Pour rappel, les étudiants titulaires d’une licence (ou sur le point de l’être) ont pu saisir jusqu’à 30 vœux pour un cursus de niveau master, avec jusqu’à 15 vœux en formation initiale et 15 vœux en alternance. Quand certains sont soulagés de leurs résultats, d’autres expriment du ressentiment.

Des efforts qui n’ont pas porté leurs fruits

Étudiante en troisième année de licence de langues étrangères appliquées (LEA) anglais/espagnol, Cindy asollicité plusieurs vœux en master MEEF, en master sciences de l’éducation et en master métiers du livre et de l’édition. Bilan des courses : elle est soit en attente, soit refusée.Un véritable crève-cœur pour elle : « Forcément, je suis déçue, car ce n’est jamais agréable de ne pas savoir », explique-t-elle, désemparée. 

« J’éprouve également de la colère contre ma fac, qui nous avait dit qu’on aurait forcément une place dans la première vague », Cindy, étudiante en L3 LEA anglais/espagnol

Une désillusion, encore plus difficile à vivre, étant donné que son établissement se voulait plus rassurant. « J’éprouve également de la colère contre ma fac, l’université de Lille, qui nous avait dit qu’on aurait forcément une place dans la première vague », poursuit l’étudiante en L3 LEA. Concernant son dossier universitaire, elle est consciente que ce n’est pas un « des meilleurs », bien qu’elle ait obtenu d’excellentes notes (autour de 16) dans les matières fondamentales du master MEEF. « J’ai redoublé ma L2, mais j’ai tout de même décroché ma L3 et avec mes notes, j’aurais espéré que cela joue en ma faveur ». 

Même son de cloche pour Sarah*, 22 ans, candidate lyonnaise qui étudie également les langues, mais par le biais d’une double licence de droit français et allemand. « J’ai candidaté dans 3 universités à Paris et à Strasbourg et je suis sur liste d’attente pour 5 formations », indique-t-elle. La jeune femme estime avoir fait de nombreux efforts et dispose de compétences qui sont à son avantage. « J’ai suivi un double parcours, j’ai été active en clinique juridique, j’ai participé à un événement de plusieurs jours au parlement européen et je parle 6 langues couramment », énumère-t-elle. 

« Me voir refusée dans la majorité des vœux est décevant, car j’ai énormément travaillé pour finalement n’être acceptée nulle part », ajoute-t-elle, avant de se rassurer : « J’essaye de relativiser en me disant que je suis quand même en liste d’attente, là où d’autres personnes n’ont reçu que des refus ». 

Le droit, véritable épée de Damoclès pour la recherche de master

Si de nombreux jeunes qui étudient le droit se retrouvent souvent sur le fil du rasoir, c’est parce que ces cursus attirent toujours pléthore de candidats chaque année et que les capacités d’accueil viennent à manquer. Pour cette formation en tension, mais aussi pour les STAPS, l’éco-gestion et la psychologie, la concurrence s’avère rude. Pour rappel, en 2023, 1 candidat sur 5a opté pour les différentes spécialités du master droit, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. 

« Bien que je tourne autour de 14 de moyenne en L3, j’étais en deçà les années précédentes », confie Sarah. « Mes notes ont joué un rôle évidemment, vu que certains masters m’ont sollicitée pour connaître les notes que j’ai eu en L1 et qui n’étaient pas incroyables. Je le conçois et je ne m’avoue pas vaincue ». 

Solène, fraîchement licenciée en droit à l’université d’Aix-Marseille, pâtit également de l’afflux de candidats dans cette discipline. La jeune fille de 21 ans a émis un nombre de vœux conséquent dans plusieurs formations de l’Hexagone : Aix-en-Provence, Bordeaux, Montpellier, Lyon, Paris ou encore Montpellier. « Tous mes choix dans plein de spécialités : droit pénal, droit international, droit privé, droit social, droit des affaires, droit notarial, droit de la santé… aucun n’a été accepté », précise-t-elle. « Je reste un peu déçue d’avoir eu des refus catégoriques pour certains vœux qui me tenaient particulièrement à cœur ».

Avec cette attente dans plusieurs spécialités du master droit, Solène dit se connecter sur la plateforme tous les matins au même moment, pour vérifier si sa position a évolué dans les listes d’attente des universités. 

« L’anxiété a diminué par rapport à l’année dernière »

Suite à la mise en place de la plateforme d’accès aux diplômes nationaux de master l’année dernière, Mon Master a été le théâtre de nouvelles améliorations. La phase principale d’admission a été avancée de trois semaines, au mardi 4 juin cette année, contre le 24 juin en 2023. Un choix assumé par le ministère de l’Enseignement supérieur pour que les candidats soient au courant plus rapidement de leurs résultats d’affectation. 

Enquête Mon Master

Anatomie d’un espoir

De son côté, Julie avait d’ores et déjà expérimenté la plateforme l’année dernière. La jeune femme de 32 ans, originaire de Reims (Marne), a fait le choix de reprendre des études après avoir oscillé entre les cours sur les bancs de la fac et différentes expériences dans le monde professionnel.

Ainsi, elle a pu remarquer quelques progrès. « Le changement notable et appréciable, ce sont les indications sur le rang de ta candidature et le rang de la dernière candidature à avoir eu une admission l’année dernière », explique-t-elle. « Cela permet de garder espoir si l’on a un rang en dessous de cette indication ou d’envisager très vite un plan B », justifie Julie. « L’anxiété a diminué dans l’attente par rapport à l’an dernier ». 

Si Julie s’est réinscrite sur Mon Master, c’est pour exercer un métier « qui la passionne » et qui lui donne envie de « se lever le matin ». Pour elle, c’est aussi « un défi de pouvoir obtenir un bac+5 », avoue-t-elle. « Pour dire la vérité, je n’ai fait qu’une seule candidature, celle pour le master Psychanalyse, philosophie et économie politique du sujet à l’université de Toulouse, parce que j’ai été prise de court par la date butoir du dépôt des candidatures », ajoute-t-elle.

Un risque qui a payé. Le premier jour des résultats, elle figurait deuxième sur la liste d’attente de l’établissement toulousain, avant d’avoir reçu une proposition d’admission hier soir, qu’elle a définitivement acceptée. « Je suis soulagée, car je m’attendais à être beaucoup plus loin derrière », se réjouit-elle. « Mais je ne regrette pas mon choix, parce que le master permet de garder un lien fort avec la psychologie et de travailler sur les études de genre et de classe ». 

Une phase complémentaire très attendue 

Avec son unique vœu accepté, Julie peut dormir sur ses deux oreilles. Néanmoins, elle a été rassurée par la mise en place de la phase complémentaire cette année, pour laquelle elle avait assuré ses arrières. « J’avais déjà sélectionné plusieurs masters au cas où j’aurais eu un refus catégorique : Le master Étude sur le genre à Nantes université, et le master sociologie d’enquête de Paris Cité ». 

Pour les autres candidats qui n’ont pas encore eu la même chance, la phase complémentaire de Mon Master reste une aubaine. « Je vais utiliser cette seconde phase pour mettre toutes les chances de mon côté », affirme Solène. 

Forte de son expérience personnelle, Julie tient à apaiser celles et ceux qui n’ont pas encore trouvé la formation de leurs rêves. « Il faut qu’ils gardent espoir et qu’ils restent motivés », conseille-t-elle. « Plusieurs voies détournées sont possibles pour obtenir la formation que l’on veut, avec une place en master très tard dans l’année même en novembre par exemple ; en sollicitant les responsables de formation ». 

*Le prénom a été modifié à la demande de l’intéressée 

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