+0,5 % : c’est la part d’étudiants en plus inscrits dans l’enseignement supérieur en 2025. Au total, cela représente +14 200 entrants par rapport à 2024. Le nombre d’effectifs passe ainsi de 3 012 800 étudiants en 2024 à 3 027 000 inscrits en 2025.
En 2026, le phénomène ne devrait pas s’inverser. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche prévoit une augmentation du nombre d’étudiants de +0,7 %, de façon modérée dans les universités, mais plus soutenue dans les établissements privés. Qu’est-ce qui explique cette hausse ? Quels sont les établissements et les filières les plus concernés ? Analyse.
Plus de bacheliers pour plus d’inscriptions
La hausse des entrants dans l’enseignement supérieur ne date pas d’aujourd’hui. Le seuil des 3 millions d’inscrits avait été franchi en 2024, avec 41 000 étudiants de plus qu’en 2023. Ce qui explique cette augmentation selon le MESR est la hausse du nombre de néo-bacheliers entrant dans l’enseignement supérieur depuis deux ans.
La réforme des IUT y est aussi pour quelque chose. Depuis la création du BUT en trois ans (au lieu de deux ans en DUT), les inscriptions au niveau bac+4 sont plus nombreuses.
Que ce soit à l’université ou dans une école spécialisée privée, le MESR prévoit la poursuite de cette croissance des effectifs en 2026 pour atteindre 3 046 800 étudiants, soit +19 800.
Mais attention : toutes les filières ne sont pas concernées par cette augmentation. Dans les établissements préparant à un BTS, les effectifs, notamment ceux en apprentissage, reculeraient pour la deuxième année consécutive. Le nombre d’étudiants augmenterait en université, mais baisserait en IUT. Enfin, les écoles de commerce et les écoles d’ingénieurs seraient les établissements qui compteraient le plus de nouveaux entrants.
©Effectifs prévus dans l’enseignement supérieur par filière/MESR
Le droit et les sciences : les chouchous des étudiants
À l’université, le MESR prévoit que les effectifs continuent d’augmenter ces prochaines années. Les établissements français accueilleraient 4 800 étudiants de plus (+0,5 %) en licence, en 2025, en raison de la hausse du nombre de néo-bacheliers entrants lors des rentrées 2023 et 2024. Cette augmentation des effectifs ne concerne pas toutes les filières. En effet, les inscriptions seraient en croissance principalement dans les disciplines du droit et des sciences.
En ce qui concerne 2026, le ministère prévoit une hausse des effectifs moins importante en licence (+2000 étudiants), du fait d’une « stagnation des effectifs de néo-bacheliers entrant en première année, sous l’hypothèse d’un renforcement des conditions d’admission au baccalauréat », peut-on lire dans la note du SIES. Selon le MESR, cela pourrait engendrer une baisse des inscriptions en licence de lettres et sciences humaines (-0,3 % en 2025 et -0,5 % en 2026), ainsi qu’en licence de santé dont PASS (-1,3 % en 2025 et -0,6 % en 2026).
Du côté des masters, la hausse serait plus importante en 2026 que cette année : le ministère estime qu’il y aura 3 500 entrants de plus en 2025 (+0,6 %) et 4 200 de plus en 2026 (+0,7 %). Cela s’expliquerait par la hausse des inscriptions en M1 d’une partie des diplômés de BUT et par l’augmentation du nombre de places proposées sur la plateforme Mon Master. Encore une fois, les filières préférées des jeunes en master seraient le droit et les sciences, accompagnés de la santé (respectivement +2,1 %, +0,8 % et +0,8 % à la rentrée 2025).
École de commerce et d’ingénieurs : une croissance dynamique
Portée par la hausse des orientations post-bac, par l’accessibilité au niveau bac+3 ou encore par les inscriptions en classes préparatoires scientifiques plus importantes en 2023 et 2024, l’augmentation des effectifs en école de commerce et en école d’ingénieurs va se poursuivre cette année et en 2026.
Les business schools devraient accueillir 8 300 étudiants supplémentaires à la rentrée 2025 (+3,3 %) et 7 200 de plus en 2026 (+2,8 %). Pour les écoles d’ingé, le MESR prévoit 6 500 entrants supplémentaires ces deux prochaines années. Une hausse modérée des effectifs est également en vue du côté des autres établissements d’enseignement supérieur privés.
Toutes les filières ne sont pas au beau fixe et certaines perdent des étudiants. Du côté des STS sous statut scolaire, la baisse des effectifs s’observe déjà depuis 2021 et se poursuivrait les prochaines années (-3 500 en 2025 et -1 900 en 2026). Même son de cloche pour les STS sous le régime de l’apprentissage : le nombre d’inscrits a cessé de croître à la rentrée 2024 et celle de 2025 ne devrait pas changer la donne avec -2 400 étudiants.
