Ce qu'il faut retenir du métier de ministre
- De 6700€ à 9000€ net par mois
- Niveau bac+5 requis
- Métier très sélectif
Les missions et le quotidien d’un ministre
Répondre aux questions des journalistes n’est que la partie émergée de l’iceberg des missions d’un ministre. Si travailler sa notoriété et apporter un éclairage sur les chantiers qu’il mène est important, cette personnalité politique a des journées bien remplies. Et ce que tu ne vois pas à la télévision occupe une bonne partie de son temps.
Le ministre doit faire avancer les dossiers dont il a la charge dans son périmètre d’activité. Dit comme ça, c’est un peu barbare, mais promis, tu vas comprendre rapidement. Ce haut fonctionnaire passe ses journées à rencontrer des citoyens, des associations, des syndicats, des experts, des députés, des confrères ou ses collaborateurs afin d’avoir en tête un état des lieux de tous les sujets que recouvre son ministère. À partir des grandes orientations politiques données par le président de la République et le Premier ministre, il doit trouver des solutions pour améliorer le quotidien des Français et proposer des pistes pour résoudre leurs problèmes.
Le métier de ministre, c'est aussi
- un métier stressant
- un métier utile
- des horaires contraignants
Prenons le ministre de l’Agriculture. Dans ses dossiers, on retrouve bien sûr des sujets comme la pression administrative qui pèse sur les agriculteurs ou la concurrence internationale, avec des pays comme le Maroc ou l'Espagne. Pour ce faire, il va donc rencontrer des syndicats d’agriculteurs ou ses homologues européens.
Un ministre français passe une partie de son temps entre l’Assemblée nationale et le Sénat, où il répond aux demandes des députés et formule ses propositions de loi, son cabinet, où il organise ses rencontres et prépare ses dossiers avec ses collaborateurs, les médias et le terrain. Il peut également partir à l’étranger, pour accompagner le président ou le Premier ministre lors de ses visites. Il est d’ailleurs régulièrement présent au sein du Conseil de l’Union européenne, qui réunit chefs d’État et ministres de quatre coins du Vieux Continent. C’est l’instance qui se charge de donner les grandes orientations de l’UE.
🤔 Premier ministre et ministre, des rôles bien différents
Le Premier ministre n’a pas totalement les mêmes missions qu'un ministre classique. Il est le chef d’orchestre qui donne une direction globale à tous les ministères, en accord avec le président de la République. Il est régulièrement à la rencontre des Français, des associations et des autres forces politiques pour faire avancer le projet porté par le chef de l’État.
Le rendez-vous incontournable de tout bon ministre, c’est le conseil éponyme qui réunit, chaque mercredi, tous les ministères autour d’une table avec le Premier ministre et le président. C’est le moment où chacun fait le point sur ses avancées et où le chef de la Nation communique les grandes directions qu’il souhaite donner à chaque projet.
Les études pour devenir ministre
Les études pour devenir ministre, c'est...
- Jusqu'à 15 000 euros par an pour suivre un master à Sciences Po
- Des stages prévus tout au long du cursus
Il n'y a pas de parcours type pour devenir ministre en France. Tous les cursus mènent à cette profession. Mais les ministres ont un point commun : avoir au moins un bac+5, même si quelques femmes et hommes politiques ont accédé à la fonction avec un niveau licence. Sur leur CV, on retrouve aussi bien des écoles de commerce que d’ingénieurs ou des universités. Toutefois, deux établissements se distinguent particulièrement.
Sciences Po
Les masters de Sciences Po n’offrent pas uniquement des cours de pointe en matière d’administration publique. Ce sont également de formidables tremplins pour le monde politique. La réputation du diplôme ouvre les portes de nombreuses institutions comme le Parlement ou certains ministères. Bien sûr, tu ne seras pas tout de suite propulsé au rang de ministre. Mais tu peux évoluer au sein du cabinet d’une personnalité politique. Une expérience nécessaire pour parvenir ensuite à ce poste tant convoité.
Autre atout de Sciences Po : le réseau. Ses diplômés évoluant dans la sphère politique, il est donc facile de nouer un contact avec un autre alumni de l’institution afin d’obtenir des conseils pour intégrer cet univers.
Parmi les diplômes recommandés, il faut plutôt te diriger vers l’école de droit, l’école des affaires publiques ou l’école des affaires internationales pour suivre un master qui t’ouvrira les portes d’un ministère.
L’INSP
L’Institut national du service public était plus connu avant 2021 sous le nom d’ENA (école nationale d’administration). C’est l’établissement par lequel sont passées de nombreuses personnalités politiques comme Emmanuel Macron ou Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Cette institution prépare justement à l’exercice de professions dans la haute fonction publique et donne un panorama complet sur les connaissances nécessaires à l’exercice du rôle de ministre.
L’INSP est accessible sur concours, après un diplôme de niveau master. Il est cependant très exigeant, puisqu’on compte 2 000 candidats chaque année pour 90 places. La plupart des étudiants de cet institut sont généralement diplômés de Sciences Po.
Quelle que soit la voie que tu choisis, tu ne pourras pas devenir ministre directement à l’issue de tes études. C’est un poste qui est atteint après de nombreuses années dans les sphères politiques. Une expertise particulière dans un domaine précis comme le logement, les transports ou l’emploi, est un plus.
Les qualités et compétences requises pour devenir ministre
La première qualité nécessaire est la résilience. Tu vas devoir orchestrer des chantiers, sans savoir si tu pourras les mener à leur terme. Un remaniement ou une motion de censure peut mettre fin à ton mandat à tout moment. Il faudra également accepter qu’une partie de la population ne sera pas d’accord avec les projets que tu mènes. Être capable de rebondir malgré les critiques virulentes est nécessaire pour prétendre devenir ministre.
Tu devras aussi gérer la pression et de la fatigue. Dans certains cas, comme lors des déplacements, tu seras amené à avoir des nuits courtes. Dans d’autres situations, tu devras faire face à la colère des Français ou à la désapprobation du chef de l’État lui-même. Savoir résister à ces situations extrêmes est important pour conserver un bon moral et continuer à faire avancer tes dossiers.
Un excellent relationnel et de très bonnes capacités de communication font partie de l’arsenal du ministre efficace ! Mener à bien des projets est une excellente chose, mais savoir véhiculer ses idées est extrêmement important pour éviter de provoquer l'ire d’une partie de la population. Il faut aussi savoir entretenir de bonnes relations avec toutes les parties prenantes d’un dossier. N’oublie pas que le ministre doit représenter l’ensemble des Français, même ceux avec qui il n’est pas d’accord.
3 compétences de tout bon ministre
- Cette personnalité politique doit maîtriser ses dossiers. Si elle n’est pas experte de son sujet, il doit rapidement prendre connaissance de tout ce qu’implique le périmètre de son ministère afin d’être le plus efficace possible.
- Le ministre idéal doit absolument parler anglais. La maîtrise d'autres langues est un plus. Échanger avec ses homologues internationaux fait partie de ses missions.
- Il est indispensable de connaître les différentes entités qui garantissent le bon fonctionnement de l’État. Une maîtrise parfaite des institutions publiques est donc fortement recommandée pour pouvoir faire avancer ses dossiers.
Quelles perspectives d’insertion pour un ministre ?
Tu t’en doutes, ce n’est pas un métier qui est bouché. Pour autant, ce n’est pas une fonction que tu peux exercer comme tu le souhaites. Plusieurs éléments entrent en compte pour nommer un ministre :
- Sa notoriété
- Ses relations avec le président et le Premier ministre en exercice
- Sa maîtrise du sujet
- Son expérience professionnelle dans la sphère politique
En bref, il faudra attendre plusieurs années, après tes études, avant de pouvoir devenir ministre de la République.
Quelles évolutions professionnelles pour un ministre ?
Tu ne le sais peut-être pas, mais des carrières très diverses attendent les ministres après avoir exercé ces fonctions. Ils peuvent tout d’abord reprendre la carrière qu’ils avaient abandonnée précédemment en acceptant ce rôle. Jean-Michel Blanquer, qui était au départ directeur de l’école de commerce ESSEC, a fondé son propre établissement de formation après avoir été ministre de l’Éducation nationale.
Plusieurs belles opportunités s’offrent à eux dans le même secteur que celui de leur ministère. Bruno Le Maire est ensuite devenu professeur de géopolitique et politiques publiques après avoir été ministre de l’Économie et des Finances, par exemple. D’autres se sont orientés vers les univers du conseil, de l’audit ou de la finance.
Enfin, ils peuvent toujours poursuivre leur route dans les sphères politiques. Après avoir été Premier ministre, Gabriel Attal est devenu député et chef de son parti. Certains s’engagent dans leur famille politique quand d’autres préfèrent devenir sénateurs ou préfets de région.
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Le salaire d’un ministre en France
Combien gagne un ministre ?
- Un ministre gagne 10 647€ brut par mois, soit 6 716€ net par mois
- Un Premier ministre gagne 16 038€ brut par mois
En France, le salaire d’un ministre est encadré par la loi, peu importe son périmètre d’activité ou son statut. Un ministre titulaire, comme un ministre délégué, vont percevoir la même somme, soit 10 647 euros bruts par mois. Cela représente plus de 6 700 euros nets par mois, après impôts.
Toutefois, ce n’est pas la seule forme de rémunération qu’ont les ministres puisqu’ils sont également payés en nature. Ils bénéficient d’un budget pour se loger, se nourrir, financer leur sécurité ou leurs déplacements. Un ministre touche une indemnité de résidence ou une indemnité de fonction.
Le Premier ministre, lui, perçoit le même salaire que le président de la République, soit 16 038€ brut par mois, ce qui représente 9 000 euros nets par mois.