Les idées reçues ont toujours eu la dent dure, et cela est notamment vrai pour le monde du travail ou l'orientation. Aussi, de prime abord, les imaginaires collectifs auraient plus souvent tendance à s’imaginer une esthéticienne au féminin et un maçon au masculin.
Les dénominations mêmes de ces professions sont genrées : qui a déjà entendu parler d’un esthéticien ou d’une maçonne ? Pourtant, ces mots existent bel et bien, et mériteraient sans nul doute d’être employés plus souvent. Focus sur dix métiers où les femmes ou les hommes sont sous-représentés et où la parité est encore loin d'être atteinte.
Les métiers qui manquent de femmes
Les mentalités évoluent, les stéréotypes sont malmenés et les femmes sont de plus en plus encouragées à faire des choix de carrières audacieux pour exercer le métier qu’elles souhaitent faire. On vous dresse la liste de 5 professions où le genre féminin est attendu.
Charpentier/charpentière
Le bâtiment travaux public (BTP) est un secteur d’activité toujours porteur et regorgeant d’opportunités pour les jeunes actifs. Seulement, il souffre aujourd’hui encore d’une image très largement masculinisée et d'un vrai manque de mixité. Selon des chiffres de 2017 de l’observatoire des métiers du BTP, dans ces professions, 9 salariés sur 10 sont des hommes. La part de femmes à certains postes est même presque inexistante : 1,10 % pour les menuisiers, et 0,40 % pour les charpentiers…
Artisan talentueux, le charpentier a pour mission de réaliser la structure d’un bâtiment, ce sur quoi va reposer l’ensemble de la construction. Cela passe notamment par plusieurs étapes. Dans un premier temps, prendre des mesures précises pour pouvoir évaluer la quantité de matières premières — le bois, en général — dont il y aura besoin pour les travaux. Puis, faire la découpe pour créer les poutres qui seront l’ossature du bâtiment, assembler les différents éléments puis les fixer : la charpente est réalisée !
Le métier de charpentier demande une certaine force physique pour réaliser ces différentes opérations. Mais ce qui compte par-dessus tout dans ce métier, c’est surtout l’application, la précision et la connaissance de techniques bien particulières qui permettront de faire les travaux de la meilleure façon possible. Des qualités et savoir-faire qui sont loin d’être réservés au genre masculin.
Sapeur pompier/sapeuse pompière
Il existe à ce jour 43 891 femmes sapeuses-pompières, sur un effectif total de 246 800. Cela représente 19 %, soit 1 femme pour 6 hommes. Un chiffre encore trop peu élevé qui prouve que cette noble profession reste dans une certaine mesure l’apanage du genre masculin. Pourtant, il existe de nombreux attraits de ce métier pouvant séduire les femmes : effectuer des missions de protections des personnes en cas d’accidents (inondations, incendies, accidents de la route, etc.), leur porter secours et parfois être garant de leur survie ne peut qu’être un facteur de fierté et de motivation pour un individu, quel que soit son genre. Malaises, brûlures, noyades, sinistres domestiques… Une femme sapeuse-pompière ayant reçu le bon entraînement et la bonne formation est bien évidemment tout aussi apte qu’un homme à effectuer ces tâches de la plus haute importance pour notre société.
Ce métier vous demandera une implication sans limites, un entraînement physique conséquent, mais aussi une réactivité et une discipline irréprochables.
Mécanicien/mécanicienne
Qui a dit que les voitures étaient seulement une histoire de garçons ? Le mécanicien peut bel et bien être une mécanicienne, qui aura pour mission d’expertiser, entretenir et réparer des véhicules en tous genres. Si vous êtes une véritable passionnée et que vous connaissez les aspects techniques de cet univers, rien ne vous empêche d’en faire votre profession. Vous pourrez alors travailler au sein d’un garage ou d’une entreprise de réparation par exemple, et recevoir des clients ayant un problème avec leur mode de transport.
Il vous faudra donc aussi avoir le sens du relationnel et du contact pour bien exercer vos fonctions, car prodiguer des conseils et bien recevoir les gens feront partie intégrante de votre métier. D’autre part, il sera important de maîtriser les nouvelles technologies qui sont aujourd'hui indispensables de l’univers de l’automobile. Si vous pensez réunir toutes ces qualités et que les voitures sont votre passion, foncez !
Ingénieur/Ingénieure
L’interview du Dr Élise Vareilles qui s’implique pour que les filles puissent suivre des voies scientifiques.
Le cas de l’ingénierie est un secteur typique du manque de femmes. Selon une étude du Ministère de l’Enseignement supérieur, l’année 2075 sera le moment où le nombre de femmes ingénieures sera équivalent au nombre d’hommes. Ce n’est pas de sitôt.
Les domaines de l’ingénierie sont étendus : mécanique, général, automobile, robotique, informatique… Le choix est vaste et vous pouvez trouver votre bonheur en fonction de vos préférences. De plus, une ingénieure peut aussi bien s’occuper de l’aspect technique à travers la conception et la R&D ou bien s’occuper d’un aspect plus commercial comme la gestion de projet. Dans tous les cas, des compétences techniques dans un domaine sont nécessaires pour apporter ses connaissances. Au-delà, les ingénieurs travaillent en équipe et doivent, donc, avoir l’habitude de coopérer et d’écouter les autres.
C’est un travail flexible, qui se module en fonction de vos goûts. Il ne faut donc pas avoir peur de se lancer si on adore savoir comment les choses fonctionnent et vouloir innover dans le monde moderne.
Développeur/développeuse informatique
Le secteur informatique fait partie des secteurs où les femmes sont rejetées (pas à proprement parler). Et pourtant, historiquement, l’informatique était un secteur féminin. C’est avec l’arrivée des premiers micro-ordinateurs dans les années 80 que les hommes se sont emparés de l’informatique. Toutefois, on retrouve de plus en plus de femmes qui sont développeuses informatique au fil des années.
La développeuse web a pour mission de créer des logiciels ou des sites internet grâce à la maîtrise du langage de programmation. Son travail s’étend de la création jusqu’à la maintenance de son programme, car c’est bien la seule à le connaître correctement. Outre les capacités techniques, la développeuse doit savoir s’adapter rapidement, car généralement elle travaille pour différentes entreprises, avec des besoins différents. Un esprit de logique et de rigueur est nécessaire, car un programme ne fonctionnera pas si la développeuse informatique a codé une mauvaise ligne.
Si vous êtes férue de mathématiques ou que l’ordinateur n’a pas de secret pour vous, lancez-vous dans l’informatique.
Les métiers qui manquent d'hommes
On met en avant (à juste titre) le besoin de féminisation de certains métiers. Au contraire, il y a des hommes qui souhaitent exercer des professions dites féminines, mais qui rencontrent des préjugés ou des freins dans leur apprentissage. Pour beaucoup, ce sont des métiers de passion. Voici 5 métiers où le genre masculin est sous-représenté.
Sage-femme
Contrairement aux idées reçues, un homme peut aussi être appelé sage-femme. Le terme signifie « qui possède la connaissance de la femme ». Parmi les professions du médical, le métier de sage-femme est celle qui affiche l’un des taux de représentation le plus inégal. Selon l’Ordre des sages-femmes, les hommes ne sont que 2,8 % en 2021 à exercer ce métier.
Son rôle premier est d’accompagner les femmes pendant avant, pendant et après l’accouchement et réalise un suivi de grossesse. Il prépare la femme pour le bon déroulement de l’accouchement et prodigue des conseils. Il peut également réaliser des soins après que le bébé soit né. Ce métier de passion nécessite une certaine résistance face aux responsabilités (donner la vie) et au stress. Le plus important est d’avoir un sens de la compassion et de l’empathie que ce soit auprès de la future mère que du père afin de développer une relation de confiance.
Si vous aimez les bébés, lancez-vous dans un DE de sage-femme !
Esthéticienne/Esthéticien
Alors que le nombre d’hommes qui fréquentent un institut de beauté augmente, le nombre d’esthéticiens n’est pas proportionnel. Il serait moins de 3 % à exercer ce métier majoritairement féminin. Pour beaucoup, ce n’est pas une vocation, mais une reconversion surprise. Néanmoins, ce n’est pas pour autant qu’ils devraient être sous-représentés.
L’esthéticien apporte un service de soins esthétiques à ses clients. Ils incluent le maquillage, l’épilation, la manucure et la pédicure. Il est également en charge de vendre des produits de beauté. L’esthéticien a la chance de pouvoir travailler à son compte. Pour exercer ce métier, il faut être perfectionniste et avoir le souci du détail. Pas un poil ou du vernis ne doit dépasser. Il doit également être sociable. Pour fidéliser sa clientèle, il doit développer une relation de confiance et lui donner envie de revenir.
L’avantage dans ce métier est qu’il permet de mettre à l’aise ou d’encourager les hommes à entrer dans un salon sans avoir honte ou de préjugés. Malheureusement, les préjugés ont la vie dure. Il est bon de rappeler que son est en reconversion professionnelle, il faut penser au CAP esthéticienne !
Puéricultrice/Puériculteur
Le secteur de la petite enfance fait partie des filières où les femmes sont surreprésentées, car il y a cette image où « si les enfants sont impliqués, c’est un métier destiné aux femmes ».
Le puériculteur est impliqué lorsqu’un bébé ou un enfant est en jeu. Il leur prodigue des soins et répond aux questions des parents. Il peut aussi bien travailler au sein d’une maternité, d’un service pédiatrique que d’une crèche (mais ce sont principalement des auxiliaires de puériculture). Un grand sens de l’écoute et de la compréhension est indispensable. En effet, il est l’interlocuteur principal des parents. En plus, il doit avoir des connaissances approfondies des enfants tout en ayant des compétences médicales.
À vous de choisir le chemin de la puériculture, si vous adorez les enfants.
Auxiliaire de vie sociale
Les métiers du domaine sanitaire et social souffrent également d’une image où les hommes n’ont pas leur place. Le sentiment d’empathie et de compréhension des autres est socialement attribué aux femmes.
Au plus près des personnes dans le quotidien, l’auxiliaire de vie sociale les aide sur des tâches quotidiennes comme le ménage, la cuisine et la toilette. Il peut aussi bien s’occuper des personnes âgées que des personnes en situation de handicap. L’aspect relationnel et émotionnel est important, ainsi il doit avoir un sens de l’écoute, de l’empathie et du tact. Il leur apporte une aide psychologique pour ces personnes qui sont souvent isolées.
Professeur des écoles
Professeur des écoles reste encore un métier de femme, au contraire des enseignants du collège et du lycée. En 2018, il représente 28 % de l’effectif. Qui dit jeunes enfants, dit une proportion de femmes importante.
Le professeur des écoles où l’instituteur travaille au sein d’une maternelle ou d’une école primaire. Il apprend les bases aux enfants : lire, compter et écrire. C’est un acteur important dans son développement et sa vision du monde. Ce métier proche des tout petits nécessite de la pédagogie pour que l’enfant puisse comprendre et assimiler les compétences. Il lui faut une grande patience face à des enfants qui peuvent se montrer distraits ou turbulents. Et il se doit d’être polyvalent au niveau de ses compétences.
Voir un homme en tant qu’instituteur n’est pas aussi inhabituel que sage-femme, mais qui peut se vanter d’avoir eu un instituteur ?
Il existe encore de nombreuses autres professions où les femmes et les hommes sont demandés. Pour beaucoup ce sont des métiers qui recrutent. Grâce à des personnes qui osent continuer à changer les mentalités, on peut espérer que la génération suivante aura l’occasion d’exercer un métier et non « un métier de fille ou de garçons ».