Alors qu'elle s'apprête à célébrer ses 30 ans d'existence, l'ISCPA, spécialisée dans les métiers des médias n'a pourtant pas pris une ride. Sa dernière cure de jouvence ? L'installation d'un plateau télé flambant neuf dans ses locaux parisiens, équipé d'un véritable matériel de professionnels. L'établissement forme chaque année de nombreux étudiants aux métiers du journalisme, de la communication ou de la production, du bachelor au mastère professionnel. Zoom sur cette école du Groupe IGS.
Installée en plein cœur de Paris, mais aussi à Toulouse et à Lyon, l’ISCPA accueille des étudiants dès la sortie du bac pour les former à l’une de ses trois filières, à savoir le journalisme, la communication ou encore la production. Les futurs professionnels des médias peuvent opter pour un bachelor et poursuivre en mastère professionnel au sein de l’établissement avec plusieurs spécialisations possibles pour décrocher un titre RNCP de niveau 6 et 7.
Quelle que soit la filière choisie, c’est la pratique qui est mise au cœur de la pédagogie de l’école, avec une grande place laissée aux stages dès la première année post bac, des mastères entièrement en alternance, mais surtout du matériel accessible aux étudiants qui leur permet de s’entraîner en conditions réelles.
Un établissement trentenaire au matériel dernier cri
L’école vient d’ailleurs de s’équiper d’un plateau télé flambant neuf, conçu par des pros sur le modèle de France Info. Au centre, est installé une table où prennent place les néo journalistes, où ils reçoivent leurs invités et chroniqueurs, le tout entourés par leurs collègues qui planchent sur des reportages depuis la rédaction ouverte sur le plateau.
Dans un coin du studio se trouve un mur, où les étudiants peuvent projeter des animations, des infographies, réalisées elles aussi par les futurs professionnels des médias pour une présentation toujours plus dynamique et interactive de l’actualité.
Au-delà de l’intérêt journalistique, c’est principalement pour permettre aux étudiants d’être opérationnels dès leur entrée dans le monde du travail et d’être habitués aux outils utilisés par les rédactions.
Juste derrière le plateau télé, a été mise en place une véritable régie, où a lieu un cours des élèves en filière production. Au rez-de-chaussée, l’école s’est dotée d’un studio où les étudiants enregistrent des émissions pour leur webradio, d’une salle pour apprendre le montage vidéo sur des logiciels utilisés par la profession et enfin d’un espace insonorisé pour enregistrer des voix off. Du matériel dernier cri, mis à la disposition de ses étudiants, en dehors des heures de cours, l’idée étant de pousser les élèves à pratiquer le plus possible.
Dans ces cursus, très peu de place est laissée à la théorie. Seule la première année lui consacre 60 % de son contenu, et pas plus de 20 % pour les années suivantes. Un moyen aussi d’attirer les élèves en salle de classe et de les armer pour la réalité du monde du travail.
La pédagogie par projet et la professionnalisation comme leitmotiv
Si la pratique est au cœur de la pédagogie de l’école, c’est pour permettre aux étudiants de se professionnaliser et d’avoir rapidement des expériences professionnelles concluantes à apposer sur leur CV. Dès la première année, il est possible de réaliser 2 à 3 mois de stage, puis 4 puis 5 les années suivantes avant d’opter pour l’alternance.
Le reste du temps, les élèves prennent part à des projets comme de véritables pros du secteur. Chaque filière planche sur des cas concrets pour s’immerger complètement dans la réalité du métier, mais aussi pour collaborer avec les autres filières.
Les apprentis journalistes, de leur côté conçoivent et produisent So What, un magazine qui leur permet d’aborder des aspects aussi bien rédactionnels que visuels. Pour les élèves en production, c’est l’organisation de toute pièce d’un événement musical dans une salle parisienne, le Gibus qui rythme une partie de leur année, tandis que les futurs communicants planchent sur des cas proposés par de grandes entreprises.
L’ancienneté de l’école lui permet d’avoir noué des partenariats avec des professionnels de tous les horizons, qui composent 98 % des effectifs du corps professoral, mais aussi avec d’autres institutions comme l’école militaire.
Chaque année, les étudiants sont conviés à prendre part à un exercice grandeur nature, en collaboration avec l’école des officiers, mais aussi Sciences Po pour simuler un conflit armé dont ils doivent rendre compte dans les médias. Une vraie simulation de ce à quoi pourrait ressembler le quotidien d’un journaliste de guerre.
Au-delà de l’intérêt pédagogique de placer les élèves dans des situations les plus concrètes possible, c’est aussi pour armer les étudiants avant d’entrer dans le monde du travail. Même si l’école se vante d’un taux d’insertion moyen de 86 %, les équipes tout comme les élèves savent qu’ils ne sont pas aussi attendus que des développeurs web ou des business developper.
« On forme à des métiers passions, les étudiants savent très bien que les entreprises ne leur dérouleront pas un tapis rouge à la sortie de l’école, c’est donc à eux de se faire connaître par le biais des alternances, des stages et des différents projets. Le but, c’est qu’ils sortent de l’école et qu’ils puissent postuler en montrant ce qu’ils savent déjà faire. » explique Emmanuel Carré, directeur de l’ISCPA Paris.
Pour parfaire leur formation et cultiver leur ouverture d’esprit, l’établissement offre la possibilité à ses étudiants, notamment en bachelor ou en première année de Master Journalisme, de passer un semestre dans l’une des 20 universités partenaires de l’écoleà l’international. Les plus pressés de s’expatrier pourront également partir en « learning expedition » s’ils font le choix de suivre la classe prépa Média, qui leur permettra de suivre des cours en anglais dans un pays européen.
Faire connaître la diversité du monde des médias
Les métiers des médias, du fait de leur évolution constante, pâtissent parfois d’une méconnaissance des élèves. En réalité, les 3 filières enseignées à l’école débouchent sur de nombreux métiers, de community manager, à chargé de production, en passant par concepteur rédacteur, journaliste reporter d’images encore journaliste web. Et pour ceux qui ne sauraient pas faire la différence entre ces 3 branches et auraient du mal à faire leur choix, l’école propose plusieurs rendez-vous pour s’initier au monde de la production, de la communication et du journalisme.
Depuis cette année, un nouveau cursus est venu s’ajouter à l’offre de formation de la maison mère parisienne : la prépa Média. Cette classe préparatoire laisse la possibilité aux bacheliers, de toutes filières ou spécialités confondues de s’initier aux différents métiers pour choisir la filière qui leur correspond le plus ensuite. « Mais aussi pour se découvrir, s’épanouir et acquérir toutes les connaissances nécessaires avant la poursuite de leurs études » développe le directeur de l’ISCPA.
Cette formation en un an s’organise autour de grands thèmes de société, comme le futur, la justice, le jeu... qui sont ensuite le fil conducteur des semaines à venir avec des revues de presse, des moments dédiés à la langue et la philosophie, des visites en dehors de l’école, des temps pour produire et s’initier au maniement de logiciel, d’une caméra, à la rédaction, etc, et enfin des sessions en anglais. À l’issue de cette année de transition, les étudiants pourront réaliser un stage ou partir dans un pays européen pour y suivre des cours de langue.
Pour ceux qui ont déjà une idée plus précise en tête, l’école met en place des stages à destination des futurs étudiants, qui peuvent venir découvrir le temps d’une journée ou d’une semaine, ce que sont les métiers des médias et ce que l’ISCPA pourrait avoir à leur offrir, sur les vacances scolaires. Une vraie immersion animée par François Richieu, directeur du développement de l’école.
La digitalisation des procédures d’admission
Pour les futurs bacheliers, pas d’inquiétude, vous allez pouvoir postuler quels que soient les enseignements de spécialités que vous aurez choisis ! « Nous ne nous basions pas sur les filières auparavant, mais plutôt sur la culture générale, l’attrait pour l’actualité, les médias, la curiosité pour sélectionner nos étudiants, la réforme du bac n’apporte donc aucun changement pour nous au niveau des admissions. » rassure Emmanuel Carré.
Depuis les grèves et les mouvements des gilets jaunes l’année précédente, qui avaient fortement perturbé le déroulement des Journées Portes Ouvertes mais aussi des concours d’entrée, l’école a voulu opter pour une digitalisation de ses modalités d’admission.
En passant hors Parcoursup®, les élèves peuvent donc déposer leur dossier de candidature entièrement en ligne, puis passer le test CAFE (un QCM centré sur la culture, l’actualité, le français et l’anglais) depuis chez eux. Après cette première étape, le futur étudiant est convoqué à un entretien de motivation, à l’école, mais ce dernier peut aussi se dérouler à distance, en visio, pour permettre à chacun de postuler, là où la distance géographique aurait pu être un frein auparavant.
Les JPO se sont également numérisées, et ont eu lieu en live avec une visite de l’école virtuelle depuis les réseaux sociaux. « Certains élèves vont arriver en septembre, sans jamais avoir mis un pied dans l’école ! » s’amuse le directeur de l’école francilienne.
Des initiatives déjà en place qui ont pris tout leur sens pendant cette période de crise sanitaire.
Même si l’école a su s’adapter aux fortes évolutions dans le secteur des médias depuis 30 ans, elle ne compte pas s’arrêter là. De nombreux travaux sont prévus dans les locaux pour mettre en place de nouveaux équipements comme un studio son pour la production musicale notamment.
« L’innovation passe aussi dans les salles de cours, pour donner envie aux élèves de venir, avec pourquoi pas beaucoup de cours accessibles en ligne. » explique le directeur de l’école. Un changement dans la forme, mais aussi sur le fond. « On s’oriente de plus en plus vers la formation de profils hybrides. Les programmes des classes en production et communication des futurs bachelors seront par exemple mutualisés. » De nouveaux cursus qui mêleront les compétences issues de plusieurs filières pour former les futurs couteaux suisses des médias des 30 prochaines années.
