- Salaire mensuel net : de 2 000 à 3 400 euros
- Durée des études : bac+2 à bac+5
- Difficulté d’insertion : 9/10
Les missions et le quotidien d’un ingénieur du son : une vie entre studios et concerts
L’ingénieur du son évolue dans plusieurs univers. Si on pense naturellement au monde de la musique, on en retrouve aussi au cinéma – on a tous en tête le mixage du film Interstellar où la musique rend les dialogues inaudibles – ou à la télévision. Dès qu’une personne doit parler, que ce soit devant une caméra, dans un micro ou pour enregistrer une chanson, l’ingénieur du son est là.
- Métier créatif
- Métier passion
- Horaires contraignants
- Déplacements requis
Son rôle est crucial. Sans lui, tu n’entendrais pas Kendrick Lamar sur sa tournée avec SZA, les propos de Laurent Delahousse seraient inaudibles au 20 h de France 2 et tu pourrais te retrouver avec un film comme Interstellar, avec une musique qui prend le dessus sur la voix des personnages – oui, on ne s’en remet toujours pas.
Dans une salle de concert, un studio de production ou d’enregistrement, ou une régie télé, l’ingénieur du son interagit au quotidien avec des dizaines d’interlocuteurs : directeurs techniques, techniciens, réalisateurs, metteurs en scène, chanteurs, musiciens, labels et différents prestataires.
Ses missions ? Installer et vérifier le matériel sonore, faire des prises de son et des réglages en direct, réaliser le mixage en postproduction – où était-il durant Interstellar ? -, veiller à la qualité du son et réaliser la maintenance des appareils.
Ses tâches diffèrent d’un environnement à l’autre. Dans un studio d’enregistrement, il sera attentif à ce que tous les instruments trouvent une place harmonieuse sur le morceau. En régie, il s’attachera à ce que le micro d’un invité soit allumé au moment où il parle. Sur un plateau de cinéma, il peut surveiller si les prises sont bonnes et demander à les enregistrer à nouveau dans un studio. C’était notamment le cas sur le film Deadpool où le masque et les effets spéciaux rendaient le propos des acteurs inaudibles. Enfin, lors du montage, il s’assure qu’on entend bien tous les acteurs chaque seconde d’un film, d’une série ou d’un documentaire.
« Ce que j’aime dans mon métier aujourd’hui, c’est la flexibilité de l’emploi du temps », César, ingénieur du son.
L’ingénieur son peut aussi bien être salarié qu’indépendant ou intermittent. Dans ce cadre, il faudra aussi ajouter une corde à ton arc : faire la promotion de ton studio. Mais cela peut avoir ses avantages.
Les études pour devenir ingénieur du son : compose une formation sur mesure
Tu es passionné par la musique au point de vouloir à tout prix exercer ce métier ? Coup de bol, il n’y a pas de formation spécifique pour devenir ingénieur du son. Cela signifie que plusieurs voies mènent à cette profession et que, peu importe ton parcours, tu peux parvenir à atteindre ton rêve.
- Coût : De 0 € à 7 000 €/an
- Durée des études : 2 à 5 ans
- Alternance et stages possibles
- Concours : possible
Les diplômes de niveau bac+2
Tu n’es pas branché longues études ? Il est possible de devenir ingénieur du son en seulement deux ans après le bac. Pour cela, tu dois te diriger vers un BTS métiers de l’audiovisuel, option métiers du son. Si ce cursus est suffisant pour exercer, il est recommandé de compléter son parcours avec une licence pro pour mettre davantage les mains dans le cambouis.
Les diplômes de niveau bac+3
Une fois ton BTS en poche, tu peux poursuivre à l’université avec la licence professionnelle mention techniques du son et de l’image. Elle est accessible après un diplôme de niveau bac+2 et permet de continuer à te spécialiser sur le sujet.
Sinon, après le bac, tu peux aussi opter pour le DN MADE mention spectacle. Ce cursus est accessible après un bac STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués), un bac général ou quelques bacs pros. Dispensé sur 3 ans, il n’est toutefois pas spécialisé sur l’ingénierie du son, mais offre de solides bases dans le domaine.
Les diplômes de niveau bac 5
Envie d’avoir des responsabilités dans le monde du travail ? Pour devenir manager, tu dois absolument avoir un bac+5. Après ta licence pro, tu peux totalement continuer vers un master mention ingénierie de l’image, parcours ingénierie du son. Avec cette spécialisation, tu es sûr de tout savoir sur les ondes pour en maîtriser toutes les subtilités.
Les écoles spécialisées
Plusieurs établissements privés ou publics proposent aussi des cursus de bac+3 à bac+5 :
- Le DEUST son (bac+3), dispensé à l’école supérieure de réalisation audiovisuelle de Paris ou de Rennes ou dans l’Institut supérieur du son de Nice
- Le diplôme arts et techniques du théâtre, parcours conception du son (bac+5) proposé par l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre de Lyon
- Le diplôme de son de la FÉMIS (bac+5)
- Le diplôme du son de l’école Louis Lumière (bac+5)
- Le diplôme supérieur des métiers du son du CNSMD de Paris (bac+5)
- BTS métiers de l’audiovisuel, option métiers du son
- Licence professionnelle mention techniques du son et de l’image
- DN MADE mention spectacle
- Master mention ingénierie de l’image, parcours ingénierie du son
- Diplômes d’écoles spécialisées
Au cœur des compétences de l’ingénieur du son : créativité et rigueur
L’ingénieur du son doit briller par sa créativité. C’est son expertise qui permet d’avoir un son de qualité, mais c’est son esprit libre et sa manière de penser qui offrent aux auditeurs ou spectateurs une expérience unique et mémorable. La passion de la musique ou du cinéma doit être indispensable pour t’épanouir dans cet univers et c’est ce que tu dois transmettre à travers ton travail.
Toute la journée, tu vas échanger avec une foule d’interlocuteurs différents. César, ingénieur du son à son compte, recommande d’avoir un « bon relationnel » avec les autres afin de nouer d’excellentes relations qui vont faciliter ton travail, mais aussi les pousser à faire de nouveau appel à toi. Par ailleurs, il recommande aussi d’être « débrouillard ». L’adaptabilité est essentielle dans un métier où tu dois avant tout répondre aux demandes exigeantes d’artistes.
Ce qui nous amène à notre dernier point : la rigueur. Ce n’est pas parce que le mixage audio d’Interstellar rendait certains dialogues inaudibles qu’il faut t’en inspirer. Ton objectif ? Sublimer la voix des acteurs, ajouter de la profondeur à des morceaux en ajoutant quelques basses ou t’assurer que les personnes assises au fond de la salle entendent parfaitement bien la pièce. En résumé : proposer l’expérience la plus riche possible aux personnes qui vont entendre tes chefs-d’œuvre.
- La maîtrise de logiciels de mixage audio : sans eux, tu ne pourras pas valoriser les voix ou les instruments.
- De solides compétences en acoustique, pour t’aider à anticiper les problèmes de réverbération des bruits lors d’un tournage, par exemple.
- Des connaissances pointues en matériel audio, pour t’entourer des meilleurs produits !
Le taux d’insertion professionnel des ingénieurs du son : comment faire péter le son ?
Difficile d’estimer avec précision le taux d’insertion de ce métier. Pourquoi ? Parce qu’il est majoritairement réalisé sous statut d’intermittent du spectacle (radio, télé, musique, cinéma, théâtre) ou d’indépendant (studios de production ou d’enregistrement). Dans de très rares cas, les ingés son peuvent être embauchés par des labels, des salles de concert ou des chaînes de télévision par exemple. Mais cela reste rare.
Ce qui est sûr, c’est que les écoles spécialisées bénéficient d’un réseau qui leur permet d’afficher des taux d’emploi avoisinant les 90 % après 6 mois. Dès lors que les spectacles vivants, le 7e art et la musique continueront de nous faire rêver, les besoins en ingénieur du son se feront toujours sentir. Mais la concurrence reste rude et seule une expertise pointue pourra te permettre de décrocher de beaux contrats.
Les perspectives d’évolution pour l’ingé son : où écrire ta prochaine symphonie ?
Tu n’as pas envie de stagner dans ton métier et tu aimes quand ça bouge ? Coup de chance ! De nombreux métiers s’ouvrent à toi après avoir exercé en tant qu’ingénieur du son. Si tu es pédagogue et que tu souhaites partager ta passion, tu peux devenir formateur dans un établissement spécialisé.
Sinon, tu peux continuer dans l’industrie musicale en tant que producteur, directeur de salle, directeur technique, chef opérateur son – sur un plateau ou lors de festivals – ou directeur artistique. Des professions différentes qui te promettront de toujours être au contact de ton amour pour le son.
Le salaire de l’ingénieur du son : la note finale pour une symphonie en belle harmonie
- Salaire débutant
- Mensuel net : 2 000 € - 2 200 €
- Brut annuel : 30 000 € - 33 000 €
- Salaire confirmé
- Mensuel net : 3 000 € - 3 400 €
- Brut annuel : 50 000 € - 53 000 €
Le salaire de l’ingénieur du son dépend de nombreux facteurs : sa popularité et la reconnaissance de son expertise, ses clients passés – qui ont un impact sur la signature de nouveaux contrats -, sa localisation géographique… On considère qu’un débutant peut percevoir 33 400 euros brut annuels. Cela correspond à une rémunération nette mensuelle de 2 000 euros environ, après impôts.
En gagnant en expertise, ta rétribution va forcément augmenter. Le salaire médian de la profession est situé autour de 2 390 nets par mois. Pour un professionnel aguerri, la rémunération grimpe jusqu’à 3 000 euros nets, selon Hellowork.














