éleveur canin

Missions d’un éleveur canin : bien plus qu’une passion pour les chiens

Les chiens, ça te passionne et tu aimerais en faire ton métier ? Si leur couper les poils à l’image du toiletteur ou soigner leur bobo comme le vétérinaire, ce n’est pas trop ce que tu envisages, sache qu’il existe un autre métier qui te permet d’être proche de nos amis à quatre pattes : l’éleveur canin ! En tant que tel, tu sélectionnes, fais reproduire et élèves des chiens de race dans le respect des standards définis par les instances cynophiles. Ton but ? Faire naître des chiots en bonne santé, bien dans leurs pattes et conformes aux critères de leur race, pour ensuite les vendre à des familles qui sauront chouchouter l’animal.

Évidemment, ce métier ne se résume pas à câliner des chiots toute la journée ! Chaque jour, tu gères la reproduction de tes chiens : tu choisis soigneusement les reproducteurs en fonction de leurs caractéristiques physiques, de leur caractère et de leur santé. Tu organises les saillies, suis les femelles pendant la gestation et assistes aux mises bas, parfois en pleine nuit. Par exemple, si ta chienne Golden Retriever montre des signes de travail à 3 h du matin, tu dois être prêt à intervenir pour s’assurer que tout se passe bien !

En tant que bon éleveur, tu veilles aussi au bien-être et à la santé de tes animaux. Alimentation adaptée, suivi vétérinaire régulier, vaccinations, vermifugations : tu fais en sorte que chaque chien bénéficie des meilleurs soins. Tu nettoies quotidiennement les boxes, les chenils et les espaces de vie pour garantir une hygiène irréprochable. Et prépare-toi, c’est loin d’être un jeu d’enfant : avec une dizaine de chiens à la maison, tout ce boulot représente plusieurs heures de travail par jour !

Tu veux des chiens qui s’adaptent à tout environnement ? Il va falloir travailler la socialisation des chiots ! Dès leurs premières semaines, tu manipules les petits, les habitues aux bruits du quotidien, aux contacts humains et aux autres animaux. C’est cette étape qui permettra aux futurs propriétaires d’accueillir un chien équilibré et sociable.

Côté administratif et commercial, l’éleveur canin ne chôme pas non plus. Tu dois gérer les inscriptions au LOF (Livre des Origines Français), établir les pedigrees, répondre aux demandes de renseignements, rencontrer les futurs adoptants et assurer un suivi après la vente. Certains éleveurs participent aussi à des expositions canines pour faire connaître leur élevage et valoriser leurs lignées.

Mais avec autant de toutous, où bosse un éleveur canin ? Tu peux exercer ton métier à ton domicile si tu disposes de l’espace nécessaire, ou dans un élevage professionnel dédié. Aussi, tu peux te spécialiser dans une seule race ou en élever plusieurs. Certains se concentrent sur des races populaires comme le Berger Australien, le Labrador ou le Staffie, d’autres privilégient des races plus rares, comme le Mudi ou encore incontournables comme le Berger Allemand.

Concernant tes horaires de travail, sache qu’ils sont assez contraignants. Avec des chiens à la maison, tu dois toujours être disponible pour eux, en semaine ou le week-end, en journée ou le soir. Et pour poser des congés, tu dois pouvoir trouver qui peut te remplacer pour s’occuper des petites bêtes, qui ne peuvent pas rester plusieurs jours seules !

Études pour devenir éleveur canin : deviens un expert de l’espèce canine !

Bonne nouvelle : tu n’as pas besoin d’un diplôme spécifique pour devenir éleveur canin. En théorie, n’importe qui peut se lancer dans cette aventure. Cependant, pour exercer de manière professionnelle, mieux vaut te former sérieusement !

L’ACACED : le sésame indispensable

Si tu veux vendre ne serait-ce qu’une portée de chiots, tu dois impérativement passer l’ACACED. Cette attestation s’obtient après une formation d’une vingtaine d’heures, dispensée par des organismes agréés.

Au programme : besoins biologiques des animaux, comportement, alimentation, réglementation, santé et reproduction. La formation se conclut par un QCM d’évaluation. Une fois obtenue, l’attestation est valable à vie, mais attention, elle doit être actualisée tous les 10 ans pour que tu restes informé des évolutions réglementaires.

Le BP éducateur canin : un atout supplémentaire

Même si tu te concentres sur l’élevage, suivre un brevet professionnel éducateur canin peut s’avérer très utile. Ce diplôme de niveau bac te forme pendant deux ans (en alternance généralement) aux techniques d’éducation et de dressage. Tu y apprends aussi à mieux comprendre le comportement canin, ce qui te sera précieux pour sélectionner tes reproducteurs et socialiser tes chiots.

Des formations complémentaires pour aller plus loin

Certains éleveurs choisissent de pousser leur formation plus loin en suivant un BTSA métiers de l’élevage ou un BTSA Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole.

Ces cursus post-bac de niveau bac+2 permettent d’acquérir des compétences en gestion d’entreprise, en génétique animale et en techniques d’élevage. Ils sont particulièrement adaptés si tu envisages de développer un élevage de taille importante.

Qualités et compétences : attention, vigilance et dévouement avant tout

Devenir éleveur canin, c’est avant tout être passionné par les chiens. Mais cette passion seule ne suffit pas. Tu dois avoir une véritable patience et une grande capacité d’observation. Chaque chien a son caractère, ses besoins spécifiques et tu dois être capable de repérer le moindre changement de comportement ou signe de maladie. Par exemple, si une chienne gestante refuse soudainement de manger, tu dois immédiatement réagir pour comprendre ce qu’il se passe. C’est d’autant plus important si le chien ne boit plus. Tu dois donc constamment être vigilant et attentif à leur comportement.

Qui dit s’occuper de petits êtres dépendants de soi dit aussi avoir un sens des responsabilités très développé. Tu es garant de la santé et du bien-être de tes animaux, mais aussi de la qualité des chiots que tu vends. Un éleveur consciencieux ne cherche pas à produire un maximum de portées, mais privilégie la qualité à la quantité. C’est un engagement moral envers la race que tu élèves et envers les futurs propriétaires.

Évidemment, tu dois aussi être une personne organisée et rigoureuse. Entre les soins quotidiens, les suivis vétérinaires, la gestion administrative et les rendez-vous avec les adoptants, ton planning peut vite devenir surchargé. Sans oublier que les chiens ne connaissent ni week-end ni jours fériés : tu dois être disponible en permanence, prêt à te lever en pleine nuit pour une mise bas compliquée ou simplement pour t’occuper d’un compagnon qui a chopé la gastro.

Et comme tu n’es pas seulement en contact avec les chiens, tu dois aussi avoir d’excellentes compétences en communication et être à l’aise avec les gens pour échanger chaque jour avec de futurs maîtres. Pour la plupart, ils réalisent l’achat de leur premier animal de compagnie et les questions peuvent fuser ! Tu dois être à l’écoute et disponible pour eux.

Quelles perspectives d’insertion professionnelle pour l’éleveur canin ?

Est-il facile de faire sa place ? Difficile de répondre à cette question, car ton insertion pro dépend de plusieurs facteurs. Ce dont on est sûrs, c’est qu’au départ, il peut être compliqué de t’affirmer dans ce milieu, car même si la demande pour certaines races reste importante, le marché est aussi très concurrentiel.

Si tu te lances en tant qu’éleveur indépendant, il te faudra donc du temps pour construire ta réputation et développer ta clientèle. Les premières années peuvent être difficiles financièrement, car les investissements de départ sont importants et les revenus prennent du temps à se stabiliser. Si tu ne te vois pas à la tête de ton entreprise, tu peux aussi tenter du côté des grands élevages ou des refuges qui proposent parfois quelques postes salariés.

Tu habites à Paris ou en plein centre-ville ? Il peut s’avérer difficile de trouver un grand espace pour en faire un élevage ! Pour maximiser tes chances, dirige-toi vers les zones rurales et périurbaines, qui disposent de l’espace nécessaire pour t’installer toi et tes 10 toutous.

Enfin, selon les données du LOF, près de 200 000 chiots de race sont inscrits chaque année en France, preuve que le secteur reste dynamique. Cependant, la réglementation se durcit progressivement pour lutter contre les élevages intensifs et garantir le bien-être animal, ce qui impose aux professionnels de s’adapter constamment et de respecter des règles strictes !

Perspectives d’évolution : l’éleveur canin a du chien !

Tout est permis à l’éleveur canin. En effet, après plusieurs années d’expérience, tu peux envisager plusieurs évolutions professionnelles. Tu souhaites rester avec tes amis les chiens, mais en diversifiant ton offre ? Spécialise-toi dans l’élevage de races rares, pour devenir une référence aux yeux des amoureux des animaux !

En plus de ta spécialisation, tu peux aussi proposer de nouveaux services, comme la pension canine. Les maîtres partent en vacances et se voient démunis, car ils ne trouvent personne pour garder leur chien ? Pars à leur rescousse !

Si l’élevage est devenu trop exigeant pour toi, mais que tu souhaites toujours travailler auprès des chiens, tu peux devenir éducateur canin, toiletteur ou assistant-vétérinaire. Et si tu préfères partager tes savoirs, tu peux devenir formateur pour l’ACACED ou intervenir dans des écoles de toilettage et d’éducation canine ! Certains éleveurs se reconvertissent aussi en comportementalistes canins après avoir suivi une formation spécifique.

Enfin, quelques-uns se tournent vers l’import-export de reproducteurs ou deviennent conseillers techniques pour des marques d’alimentation ou d’accessoires canins. Les possibilités sont nombreuses pour ceux qui savent saisir les opportunités !

Le salaire de l’éleveur canin : des périodes de pic et de creux

Ton salaire en tant qu’éleveur canin va dépendre de plusieurs critères : la race, le nombre de chiens reproducteurs, la réputation de ton élevage, le volume de chiots nés chaque année et ton statut (salarié ou indépendant).

En tant que salarié en début de carrière, tu peux espérer gagner entre 1 400 et 1 800 euros net par mois. Le montant peut être le même si tu exerces en libéral, car les débuts sont toujours moins fructueux. Mais si cette rémunération peut sembler modeste, elle augmente progressivement à mesure que ton élevage se fait connaître et que tu fidélises ta clientèle !

Après plusieurs années d’expérience, tu peux atteindre entre 1 600 et 2 100 euros net par mois. Si tu es à ton compte, tu peux même toucher plusieurs milliers d’euros, selon le nombre de portées réalisées par an et le prix de tes chiots. Les éleveurs spécialisés dans des races très demandées ou rares peuvent parfois gagner davantage ! Toutefois, compte environ 2 à 3 ans avant de dégager un revenu confortable.

Attention toutefois, ces chiffres ne prennent pas en compte les charges importantes liées au métier : frais vétérinaires, alimentation, entretien des installations, assurances, cotisations sociales… Un éleveur canin doit aussi faire face à des revenus irréguliers, puisque les ventes de chiots sont concentrées sur certaines périodes de l’année et les dépenses restent importantes.