Le constat se répète, encore et toujours : être étudiant aujourd’hui est plus que jamais coûteux. Tandis que la précarité étudiante continue à fléchir, l’inflation ne lui facilite pas la tâche et la recherche d’un logement étudiant n’a jamais été aussi semée d’embûches.
En 2024, la tension immobilière et le marché locatif tendu s’ajoute à ces difficultés et se poursuit. En témoigne la hausse des loyers dans les 30 plus grandes villes de France. De Paris, à Lyon, Toulouse, Limoges ou passant par Strasbourg, les prix flambent sur l'ensemble du pays.
Tandis que la rentrée 2024 approche à grand pas, la quête du logement étudiant est plus que jamais sur la table et les difficultés rencontrées peuvent être grandes. Quelles sont les villes où le loyer reste abordable ? Où fait-il bon vivre dans ce contexte de vie chère et d’inflation ? Diplomeo fait le point.
Strasbourg élue ville préférée des étudiants, devant Rennes et Toulouse
Lors de notre enquête estivale en 2022, nous nous sommes intéressés aux métropoles préférées des étudiants. Nous avons interrogé l’avis de 2249 jeunes qui suivent d’ores et déjà une formation dans l’une des 22 villes étudiantes françaises.
Si le coût de la vie est évidemment un élément auquel nous nous sommes penchés, nous avons aussi établi les critères suivants : la qualité de vie générale, de l’enseignement supérieur, des infrastructures, de la culture et des loisirs, des transports, mais aussi de l’accès au logement.
Le résultat de notre enquête a été le suivant : Strasbourg, capitale alsacienne, est la grande championne des métropoles favorites de la communauté estudiantine. Recommandée par 95 % des répondants, la commune revêt des avantages étudiants indéniables : l’image de la ville (69 %) et les transports et la circulation (41 %).
Après l’eurométropole, on retrouve non-loin derrière, Rennes et Toulouse. La capitale bretonne détrône les autres communes pour la qualité de ses infrastructures, la qualité de l’enseignement supérieur, la mobilité douce ou encore le dynamisme économique. Quant à la ville rose, elle complète le podium pour sa qualité de vie et de son image.
Bien qu’elle soit arrivée première dans notre classement des meilleures métropoles, le critère d’accès au logement n’est classé qu’à la 11e position à Strasbourg. Et pour cause, s’y loger peut relever parfois du parcours du combattant. Un scénario similaire pour Rennes.
Quel est le prix du loyer dans les villes étudiantes ?
Le site de location et de colocation entre particuliers, LocService, a dévoilé son étude sur le marché de la location étudiante 2024 dans le parc locatif privé de France sur les douze derniers mois. Selon l’enquête, les chambres étudiantes d’une taille de 14 m2 se louent à 458 euros (contre 437 euros en 2022) en moyenne en France et 566 euros pour un studio de 23 m2 (contre 557 euros il y a deux ans). En 2024, le coût moyen d'un studio étudiant dans l'Hexagone s'établit à 550€ mensuels.
L’Île-de-France, une région onéreuse
Sans surprise, c’est en région parisienne que les loyers sont les plus exorbitants par rapport au reste de l’Hexagone. En moyenne, les loyers coûtent plusieurs centaines d’euros plus chers. On observe que 9 des 10 métropoles (la dixième étant Nice) les plus onéreuses du territoire sont en Île-de-France.
Le détail du prix moyen d’un studio étudiant dans les principales villes en Île-de-France en 2024 :
Rang | Communes | Loyer moyen en 2024, selon LocService | Loyer moyen en 2023, selon LocService | Taux d'évolution en un an |
1 | Paris (75) | 907€ | 881 € | +2,95 % |
2 | Créteil (94) | 755€ | 734 € | +2,78 % |
3 | Saint-Denis (93) | 696€ | 744 € | -6,9 % |
4 | Nanterre (92) | 680€ | 744 € | -8,6% |
5 | Guyancourt (78) | 672€ | 706 € | -5,06 % |
6 | Cergy (95) | 655€ | 622 € | +5,31 % |
7 | Orsay (91) | 630€ | 633 € | -0,47% |
8 | Champs-sur-Marne (77) | 636€ | 599 € | +6,18 % |
9 | Évry (91) | 616 € | 626 € | -1,6 % |
On observe que la ville de Paris est grande championne de ce classement. S’ensuivent les communes de la petite couronne avec un loyer moyen autour de 700 euros pour Saint-Denis et Créteil, avec une légère baisse pour la capitale de Seine-Saint-Denis en 2024 (-6,9%). Plus on s’éloigne de la capitale, plus le prix s’essouffle. Ainsi, les communes de la grande couronne parisienne oscillent entre 610 et 670 euros en moyenne.
Pour LocService, ils estiment que le loyer moyen d’un studio parisien est de 907 euros. À l’inverse, le site de location indique que le loyer moyen à Créteil est de 755 euros, suivi de Saint-Denis avec 696 euros, qui complète le podium.
Le Mans, Poitiers, Limoges : près de 60 % moins cher qu’à Paris
Où trouver un logement étudiant abordable ? À l’ouest du territoire. En effet, selon LocService, les communes du Limoges, de Le Mans et de Poitiers sont les moins chères de France avec respectivement 379 euros, 393euros et 395 euros pour un studio. Une évolution de près de 3 % est à noter depuis l’année 2023. Pau et Saint-Étienne ne sont pas très loin puisqu’il est possible de louer un bien étudiant pour 383 € mensuels pour l’un et 399 € pour l’autre.
Nice, Marseille, Aix-en-Provence : des loyers en hausse
Les prix des studios étudiants dans les grandes métropoles de région deviennent de plus en plus onéreux notamment en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Selon LocService, Nice est la commune la plus chère après Paris et les villes d’Île-de-France. Il faut compter 664 euros (contre 649 en 2023) par mois pour la commune de la Côte d’Azur (c’est même plus cher qu’à Évry, Champs-sur-Marne, Orsay ou encore Cergy en région parisienne !).
À Marseille et Aix-en-Provence, les prix continuent de grimper également, avec un loyer moyen de 566 € (contre 515€ en 2023) et 594 euros (contre 563€ en 2022). LocService indique de son côté qu’en plus du loyer élevé, trouver un logement à Lyon devient de plus en plus complexe : pour une offre de logement, il y a environ 4,86 demandes d’étudiants.
C’est aussi le cas à Rennes (4,17 demandes), où les étudiants se retrouvent à dormir dans des auberges de jeunesse, faute de trouver un hébergement. Puis, à Bordeaux (3,93 demandes) et La Rochelle, où le logement étudiant est en grande tension (3,74 demandes).
Angers et Brest restent abordables, malgré une augmentation importante
En dépit de la pénurie de logements étudiants, Angers reste une métropole abordable avec 443 euros par mois à débourser (malgré une augmentation de 431 à 443€). Quant aux étudiants brestois, ils doivent s’acquitter de 428 euros mensuels pour se loger (contre 389 euros auparavant). Si cela reste peu cher comparé aux autres villes, la hausse du prix du loyer dans ces deux communes demeure importante.
Retrouvez la carte détaillée des prix moyens d’un studio étudiant en 2024 :
© LocService
Logement étudiant : quel est le loyer des studios dans les plus grandes villes de France ?
Un autre institut, L'Observatoire GH Location, s'est intéressé dans une étude publié fin juillet 2024 au prix des loyers dans les grandes villes de l'Hexagone en 2024. Cet observatoire relate de son côté une forte hausse dû au contexte immobilier tendu qui touche l'ensemble du pays depuis plusieurs mois maintenant.
Le loyer des studios dans les 30 plus grandes villes françaises
Selon l'Observatoire GH Location, dans le marché privé locatif français, la location d'un studio avoisine en moyenne 566 euros de loyer par mois au dernier trimestre 2024, charges comprises. Néanmoins, il existe des disparités importantes en fonction des métropoles françaises (comme le révèle aussi LocService). Quand le prix moyen à Paris est de 949 euros, il est de seulement 422 euros à Clermont-Ferrand ou à Le Mans.
Voici un tableau récapitulatif des loyers moyens des 30 grandes villes françaises en 2024, selon L'Observatoire GH Location :
Loyer moyen | Nombre de biens | |||
2e trimestre 2024 | Évolution sur un an | 2e trimestre 2024 | Évolution sur un an | |
France | 566 € | +2,9% | 92 073 | +11,1% |
Paris | 949 € | +6,3% | 7 284 | +14,7% |
Nice | 660 € | +2,7% | 1 019 | + 13,9% |
Annecy | 645 € | +8% | 304 | + 12,9% |
Lyon | 637 € | +0,8% | 2 609 | + 12,8% |
Aix-en-Provence | 618 € | +4,7% | 1 059 | + 23% |
Bordeaux | 598 € | +0,9% | 1 970 | -7,9% |
Villeurbanne | 594 € | +3,8% | 593 | + 2,1% |
Marseille | 580 € | +2,3% | 1 726 | + 10,9% |
Strasbourg | 566 € | +3,4% | 1 279 | + 15,7% |
Lille | 559 € | +3,4% | 2 234 | + 12% |
Toulouse | 544 € | + 4,7% | 3 023 | + 11,3% |
Montpellier | 525 € | + 0,4% | 1 925 | + 12,5% |
Toulon | 525 € | + 2,6% | 343 | + 9,3% |
Nantes | 522 € | + 2,5% | 1 919 | + 1,6% |
Metz | 503 € | + 4,9% | 476 | + 1,7% |
Rennes | 501 € | + 1,2% | 1 332 | + 4,2% |
Grenoble | 497 € | + 2,7% | 1461 | -13,5% |
Angers | 494 € | + 4,6% | 817 | + 4,9% |
Tours | 484 € | + 4,2% | 954 | + 7,4% |
Reims | 483 € | + 3 % | 1 121 | + 13,5% |
Dijon | 461 € | + 3,3% | 1 349 | + 5,1% |
Amiens | 461 € | + 3,5% | 998 | + 20,9% |
Brest | 452 € | + 8 % | 509 | + 15,2% |
Le Havre | 448 € | + 3,8% | 536 | + 0,8% |
Besançon | 448 € | + 4,6% | 729 | + 9,2% |
Nîmes | 445 € | + 0,7% | 533 | + 3,5% |
Clermont-Ferrand | 441 € | + 2,4% | 1 033 | + 10,5% |
Le Mans | 422 € | + 9,5% | 441 | + 18,5% |
Saint-Etienne | 407 € | + 4,2% | 756 | + 2% |
Limoges | 400 € | + 2,7% | 863 | + 0,2% |
Source : Observatoire GH Location
Logement étudiant : quel loyer près de son école ?
L’agence de gestion locative Flaatlooker s’est intéressée, dans un communiqué, au tarif des logements étudiants à proximité des grandes écoles et des universités dans les principales métropoles de l’Hexagone : Paris, Lyon, Marseille, Lille et Bordeaux. Le loyer moyen observé concerne un studio d’environ 25 m2, loué meublé.
Dans la capitale, les prix sont rarement en deçà de 1000 euros par mois : seuls les 12e, 20e et 19e arrondissements, proposent des logements autour de 900 euros. Le 6e arrondissement près de l’université Paris-Panthéon Assas et Sorbonne Université est le plus cher avec 1227 € à débourser. Il est suivi de près par les 7e et 8e arrondissements près des établissements suivants : ICART et Sciences Po Paris.
© Flatlooker
À Lyon, les loyers sont beaucoup moins importants qu’à Paris, mais ils grimpent également en fonction de leur localité. S’il est possible de s’en sortir pour 650 euros près de l’Écam dans le 3e arrondissement de la capitale des Gaules, il faut débourser 740 euros en centre-ville, dans le 2e arrondissement. Le 4e arrondissement, au nord, est le moins cher, avec 641 euros par mois en moyenne.
© Flatlooker
Du côté de l’Atlantique, la ville de Bordeaux connaît des prix presque identiques à ceux de Lyon. Le sud de Bordeaux, près de ISVV, est le moins onéreux avec 600 € mensuels contre 684 € dans le centre-ville près de l’antenne bordelaise de KEDGE Business School. Le quartier Caudéran, à l’ouest, où se trouvent Sciences Po et l’université Bordeaux Montaigne est le plus coûteux, avec 695 euros.
Si on s’intéresse à Marseille, la hausse du logement n’est pas plus épargnée. Tandis que les arrondissements du centre, du 1er au 4e, affichent des loyers autour de 600 et 630 euros, le prix s’envole dès lors qu’on s’éloigne des petits arrondissements. Il faut compter 695 euros pour habiter près de l’ENSM, au sud, dans le 8e arrondissement. Le 9e arrondissement, au sud-est, propose des loyers autour de 650 euros.
Enfin, à Lille, le prix d’un studio moyen observé oscille en 591 euros près de faculté de Médecine (quartier Vauban-Esquermes) à 665 euros près de l’université de Lille (quartier centre-ville).
La hausse des loyers se répercute sur quasiment l’ensemble des métropoles de l’Hexagone. Dans un contexte d’attractivité des territoires, les prix sont susceptibles de s’accroître davantage dans les années à venir.