Ingénieuses 2024 : « Ce prix est la preuve que nos actions en faveur de la mixité dans les sciences ne sont pas vaines »

Fannie Bichemin, lauréate du prix de l’élève-ingénieure France du concours Ingénieuses organisé par la CDEFI, est une étudiante engagée. Elle défend corps et âme l’égalité des genres dans le monde professionnel, à travers des actions concrètes qui visent à sensibiliser un maximum de personnes.
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©Service communication de l’ENSEA

Passionnée par la danse classique et le modern jazz, Fannie a plus d’une corde à son arc ! En effet, cette étudiante en deuxième année de cycle ingénieur dans le domaine de l’électronique à l’ENSEA a toujours été très active sur le plan associatif, de façon à sensibiliser les jeunes filles quant à leur place dans le monde des sciences. 

Elle va encore plus loin en participant à la 14e édition des Ingénieuses, un concours qui vise à favoriser l’orientation des jeunes filles vers les formations scientifiques et dont la remise de prix a eu lieu le 16 mai dernier. Son but ? Montrer que ses actions « ne sont pas vaines » et « que toutes les femmes ont leur place dans les métiers de l’ingénierie. »

Pourquoi t’es-tu dirigée vers des études d’ingénierie, spécialisées dans l’électronique à l’ENSEA ?

L’ENSEA est une école d’ingénieurs généraliste, spécialisée dans l’électronique et ses applications. Il existe beaucoup d’écoles d’ingénieurs dans différents domaines, tels que la mécanique, l’informatique, ou plus généralistes. J’ai, pour ma part, choisi de me tourner vers l’électronique et l’informatique pour être en accord avec mes ambitions professionnelles. 

Il y a énormément de bonnes écoles d’ingénieurs en France. Le choix n’a pas été facile, mais j’ai effectué quelques recherches sur internet, consulté les brochures et me suis basée sur les classements pour le faire. 

Quels sont tes projets après le cycle ingénieur ?

Avant de faire ma dernière année en école d’ingénieurs, je vais passer un double diplôme avec GEM (Grenoble École de Management) pour étendre mes domaines de compétences. J’ai toujours voulu me spécialiser dans le management et j’ai choisi l’option management de l’innovation pour rester en contact avec les sciences. 

Plus tard, j’aimerais pouvoir devenir directrice technique dans une entreprise industrielle. 

Dans son baromètre, la CGE indiquait l’an dernier que les femmes représentaient seulement 33 % des effectifs. Est-ce un phénomène que tu observes au quotidien ?

Effectivement, il y a beaucoup moins de filles dans mon école que de garçons. Il peut arriver que, dans certains cours, je sois vraiment la seule étudiante. Sur une promo de 200 et quelques étudiants, il doit y avoir seulement 20 % de filles. 

« Il faut absolument se faire confiance et être maître de ce qu’on va faire plus tard. »

Selon une enquête Gender Scan Étudiants Ingénieurs, près de 4 étudiantes sur 10 ont été découragées de s’orienter vers les sciences ou le numérique. Est-ce que ça a été ton cas ou connais-tu des personnes dans cette situation ?

Ça n’a pas du tout été mon cas, car mes parents m’ont toujours poussée à faire ce dont j’avais envie, à partir du moment où je suivais des études supérieures. 

En revanche, j’ai pu connaître des filles au lycée qui n’ont pas été acceptées en filière scientifique, alors qu’elles avaient largement les capacités pour. En contrepartie, les garçons qui avaient des résultats moins bons, eux, l’ont été. 

Que dirais-tu à ces filles qui ont pu, un jour, être découragées de se lancer ?

Je leur dirais qu’il faut s’écouter, ce qui est très difficile quand on est au lycée, car nous ne sommes pas assez matures pour avoir une vision de notre avenir et car nous prenons beaucoup en compte l’opinion des adultes, celles de nos parents notamment. 

Mais, il faut absolument se faire confiance et être maître de ce qu’on va faire plus tard. Il ne faut pas écouter les autres ou se laisser influencer. Ce qu’il faut se dire, c’est que si on veut vraiment le faire, on peut. Il faut tout simplement s’en donner les moyens. 

Est-ce qu’être une femme a été un obstacle au cours de ton parcours ou, à l’inverse, un avantage ?

Je ne dirais pas que ça a été un obstacle, mais j’ai effectivement eu le droit à quelques abus de la part de mes camarades quand j’étais en classe préparatoire. J’ai entendu, par exemple, de la part d’un garçon, qu’il n’était pas normal que j’aie des meilleures notes que lui en mathématiques puisque je suis une fille. 

En école d’ingénieurs, j’ai aussi pu entendre des remarques adressées aux filles, mais rien qui ne puisse me décourager ou faire en sorte que mon genre soit un obstacle dans mon parcours. J’ai toujours réussi à faire abstraction des commentaires. 

Tu as été responsable du pôle associatif ENSEActiv’. Quelles actions as-tu mises en place pour jouer en faveur de la mixité dans le monde de l’ingénierie ?

Ce pôle fait partie du bureau de la solidarité de l’ENSEA et nos principaux objectifs étaient de mettre en avant la place des femmes dans les métiers scientifiques, favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap ou encore l’égalité femmes/hommes au travail.

« Le simple fait d’être nominée est un gage de reconnaissance pour tout le travail accompli. »

Pour ce faire, nous avons organisé des tables rondes avec des femmes ingénieures à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ou des événements pour convier des collégiens et collégiennes au sein de l’école, afin qu'ils effectuent des activités scientifiques et découvrent les métiers possibles dans le domaine des sciences. Nous avons aussi organisé des ateliers pour sensibiliser sur l’égalité des chances et des genres dans le secteur de l’ingénierie, etc. 

Envisages-tu de poursuivre tes actions à l’avenir ?

Pour l’instant je dois les mettre en pause, car je suis en stage dans un laboratoire de recherche en Irlande du Nord. J’exerce dans le domaine de l’électronique et informatique, pour des projets en rapport avec le secteur médical. Évidemment, je souhaite poursuivre mes actions dès l’année prochaine à Grenoble, où j’espère pouvoir mettre en place plein de nouvelles activités. 

Une fois que je serai dans le monde professionnel, j’aimerais aller encore plus loin et avoir des actions impactantes comme l’association Elles Bougent, par exemple. Mon objectif est de créer des projets pour mettre en avant la place des femmes dans les sciences et faire en sorte qu’il y ait plus d’étudiantes dans les cycles scientifiques. 

Que représente le prix du concours Ingénieuses pour toi ?

C’est une réelle récompense. Le simple fait d’être nominée est un gage de reconnaissance pour tout le travail accompli. Ce prix est la preuve que nos actions en faveur de la mixité dans les sciences ne sont pas vaines et que toutes les femmes ont leur place dans les métiers de l’ingénierie. 

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