Dès le plus jeune âge, elle s’imaginait devenir reporter ou médecin de guerre. Des rêves d’enfants, qui ont depuis évolué, mais qui étaient déjà guidés par une volonté de s’engager auprès des autres et d’être au service de la société. Aujourd’hui, Isaure, 24 ans, a trouvé une voie qui lui permet de concilier ses valeurs à ses aspirations professionnelles.
Quand elle n’est pas en cours, l’étudiante en MBA stratégie et intelligence économique à l’École de guerre économique (EGE) est engagée auprès de la Garde républicaine. En tant que réserviste dans le deuxième régiment d’infanterie, Isaure revêt l’uniforme militaire afin de protéger la population. Elle nous raconte.
« Tableau gagnant »
Isaure ne s’est pas retrouvée dans son domaine d’études par hasard. Après une licence en économie et en droit, la francilienne poursuit son parcours en master 1 économie publique à l’université Paris Assas. Elle choisit de se former en alternance, chez Thalès, afin de se rapprocher du domaine de la sécurité-défense.
« En parallèle de mes études, j’ai eu divers engagements qui ont confirmé mon intérêt pour ce secteur », explique-t-elle. Elle adhère notamment aux Jeunes de l’IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale), association pour laquelle elle participe à des conférences, rédige des articles et rencontre des experts sur diverses thématiques de géopolitique et de défense.
La jeune femme réalise également des stages dans un commissariat de police et commence à être réserviste, en 2022. « J’ai découvert grâce à une amie que je pouvais rejoindre la garde montée », raconte-t-elle. Après avoir suivi une formation militaire - la Garde républicaine faisant partie de la gendarmerie nationale - Isaure rejoint ainsi la cavalerie.
« Le tableau était gagnant pour moi : je pouvais avoir un engagement, un revenu complémentaire - chaque mission étant rémunérée - et monter à cheval ! » s’enthousiasme l’étudiante. Elle rejoint ensuite le 2e régiment d’infanterie, un problème médical l’empêchant de continuer l’équitation, qu’elle pratiquait depuis ses 5 ans.
Un projet professionnel construit autour de son engagement
Ces expériences de terrain en tant que réserviste auprès de ses concitoyens permettent à Isaure de se forger des valeurs de cohésion et de protection. « J’ai réalisé que servir l’intérêt général et protéger les gens fait que je me sens utile au quotidien », confie l’étudiante. Grâce à son engagement, elle affine aussi son projet professionnel.
« Je me suis dis que je ne souhaitais pas forcément m’engager en tant que gendarme ou policier, mais que je voulais travailler dans la défense, au niveau institutionnel, dans un ministère ou bien dans le secteur privé », ajoute-t-elle. Isaure pousse ainsi les portes de l’EGE, pour se spécialiser en sécurité économique, où elle se forme en géopolitique, géoéconomie ou en gestion de crise. L’étudiante n’abandonne pas pour autant son rôle de réserviste : elle se porte volontaire dès qu’elle le peut, les weekends ou en vacances.
On a pu aider beaucoup de monde, il y a avait souvent des petits accidents, donc je me suis sentie vraiment utile
Son meilleur souvenir ? « Pendant les jeux paralympiques, en septembre 2024, on patrouillait pour sécuriser les transports. L’ambiance était incroyable : on parlait toutes les langues avec les touristes et les policiers venus en renfort d’autres pays. On a pu aider beaucoup de monde, il y a avait souvent des petits accidents, donc je me suis sentie vraiment utile », raconte-t-elle. « On avait l’impression de veiller sur Paris, à notre échelle ».
Pour la suite, la jeune femme ne veut se fermer aucune porte. Elle aimerait partir en VIE (volontariat international en entreprise) ou en VIA (volontariat international en administration), au Japon notamment, pour un à deux ans. Ces programmes réservés aux jeunes de 18 à 28 ans permettent d’effectuer des missions à l’étranger, dans des entreprises françaises ou dans l’administration tricolore pendant un temps donné.
Isaure n’exclut pas non plus d’intégrer un ministère ou une entreprise privée de la Défense, en tant qu’experte en sécurité économique. Tant qu’elle le peut, elle voudrait aussi continuer à servir dans la Garde républicaine, en parallèle de son activité.