La fin de l’année approche et Parcoursup ouvre ses portes ! Depuis mercredi 17 décembre, la plateforme invite les futurs candidats à découvrir son catalogue des formations. Cette première phase du calendrier Parcoursup 2026 ne doit pas être sous-estimée.
Pour Laura Libouton, directrice des admissions à l’Efrei, les vacances de Noël sont la période idéale pour poser les bases de son orientation post-bac avant de commencer à candidater dès le 19 janvier. À quoi sert cette première phase de découverte de Parcoursup ? Exploration de la plateforme, réflexion sur son projet, préparation du dossier… L’experte livre ses conseils concrets pour aborder la prochaine rentrée plus sereinement !
Prendre le temps de comprendre Parcoursup avant l’ouverture des vœux
Laura Libouton insiste sur un point clé : avant même de parler de choix de formations pour son après-bac, il faut prendre le temps de s’approprier la plateforme. C’est d’abord à ça que sert l’ouverture de Parcoursup en décembre.
« Ça laisse un mois aux étudiants et à leurs familles pour se balader sur la plateforme, la comprendre, voir comment elle fonctionne et interagir avec », explique la directrice des admissions à l’Efrei. L’objectif n’est pas d’agir vite, mais d’aborder la prochaine étape (la phase de l’inscription et de la formulation des vœux) avec un minimum de stress.
Calendrier Parcoursup 2026 : toutes les dates à ne pas manquer
« Il s’agit plutôt le 19 janvier de se dire : Ok, maintenant je peux faire mes choix intelligemment parce que j’ai pris le temps d’explorer mes options. Et non de se demander : par où je commence ? », poursuit-elle. Par ailleurs, l’experte recommande la chaîne YouTube de Parcoursup pour y voir plus clair à l’aide de vidéos courtes.
Explorer les formations en profondeur et pas seulement leurs intitulés
Les vacances de fin d’année sont aussi le bon moment pour explorer réellement les formations, au-delà de leur nom ou de leur réputation. Pour l’experte, il est indispensable de se poser les bonnes questions. Le contenu des programmes, la place du numérique, la typologie du diplôme, la mobilité internationale, le taux de satisfaction des étudiants ou les valeurs de l’établissement sont autant d’informations à aller chercher.
« Le catalogue des formations sur Parcoursup n’est pas là pour convaincre. Il est là pour informer et ne va pas forcément au fond des choses. Il faut savoir que nous, les écoles, on est contraint en termes de nombre de caractères », dévoile Laura Libouton. Elle conseille alors de se documenter ailleurs, en parallèle, pour approfondir tes recherches. Évidemment, cela peut être directement sur le site des établissements de formation.
La directrice des admissions de l’Efrei attire aussi tout particulièrement ton attention sur le point suivant : la filière que tu vises est-elle sélective ou non ? « Si elle est sélective, tu peux t’attendre à un calendrier particulier, avec des épreuves complémentaires », rappelle-t-elle. Par exemple, pour candidater au programme grande école (PGE) de l’Efrei, les élèves doivent passer par le concours Puissance Alpha, qui rassemble 19 écoles d’ingénieurs. L’inscription se fait à la fois sur Parcoursup et directement auprès du concours, en respectant le calendrier et les modalités des épreuves.
Sur les fiches formation, la rubrique « Visualiser les chiffres d’accès à la formation » est également une mine d’or d’informations. Tu peux y voir le nombre de candidats lors de la dernière session Parcoursup et la proportion de candidats acceptés, par exemple. « Cela permet quand même d’avoir une idée de si la formation est relativement hors d’atteinte ou non », explique Laura Libouton.
Comparer les formations avec méthode
Face à la multitude de formations proposées, Laura Libouton conseille de ne pas tenter de tout garder dans sa tête. Sa méthode est simple et redoutablement efficace : se créer un tableau comparatif, sur Excel ou sur papier ! Ville, type de diplôme, sélectivité, modalités d’admission, nombre de places… Tout mérite d’être noté noir sur blanc pour y voir plus clair et faire des choix éclairés.
« Note toutes les formations qui te font envie, les villes, les campus et autres points intéressants et différenciants », recommande-t-elle. « Ce tableau peut te suivre tout au long du processus et pas seulement quand tu devras faire tes vœux. Si jamais tu as des vœux en attente lors des phases d’admission et qu’il te faut les classer, ce tableau comparatif pourra t’aider », détaille-t-elle.
La directrice des admissions de l’Efrei rappelle aussi qu’une formation, ce n’est pas qu’un programme sur le papier : l’ambiance, la vie de campus et les valeurs comptent tout autant. « Une ambiance, ça ne se lit pas, ça se vit », martèle Laura Libouton. « Aller aux journées portes ouvertes (JPO), voir comment ça se passe sur le campus, à quoi ressemblent les infrastructures et discuter avec des étudiants sont des choses qu’il faut faire à mon avis », partage-t-elle.
Anticiper la préparation de son dossier pour se démarquer
Les vacances de Noël sont un moment stratégique pour commencer à préparer son dossier Parcoursup. Pour Laura Libouton, la clé réside dans un mot : la cohérence. Un bon dossier n’est pas celui qui part dans tous les sens, mais celui qui raconte une histoire claire et fidèle à l’élève.
Celle qui voit passer chaque année 45 000 dossiers de candidature, tous programmes confondus, même hors Parcoursup, recherche avant tout des profils capables de se démarquer. « Je vois beaucoup de dossiers qui misent tout sur les notes, souvent notamment chez les futurs élèves ingénieurs, alors que ce n’est pas forcément ce sur quoi l’école va fonder l’entièreté de son jugement », révèle l’experte.
« Dans les filières sélectives, on va rechercher une individualité, un engagement associatif, une expérience internationale, un job, la pratique d’un art ou d’un sport de haut niveau… ce sont autant de qualités et de compétences qui vont être mises au service de la formation », explique-t-elle.
Pour vérifier si ton dossier te ressemble vraiment, Laura Libouton suggère cet exercice avec tes camarades : chacun prépare un faux dossier Parcoursup (CV ou rubrique « Mes activités / centres d’intérêt », lettre de motivation, etc.), puis comparez-les. Si tous se ressemblent, c’est qu’ils manquent de personnalité. L’objectif est simple : faire ressortir ce qui te rend unique !
Sur Parcoursup, dans la plupart des cas, le dossier constitue le tout premier contact entre un candidat et un établissement de formation. À l’image d’une première rencontre, il donne une impression immédiate : celle d’un élève sérieux, investi et réfléchi… ou au contraire pressé et peu concerné. D’où l’importance de le soigner, tant sur la forme que sur le fond ! « On n’a jamais deux fois l’occasion de faire une bonne première impression », rappelle Laura Libouton.
Orthographe, clarté des propos, cohérence du parcours, mais aussi personnalisation du discours : un bon dossier ne se contente pas d’aligner des informations, il raconte une histoire, la tienne. En prenant le temps de te présenter avec sincérité et précision, tu montres à l’école que tu ne candidates pas au hasard, mais que ton projet fait sens, pour toi comme pour elle. « Même en terminale, on a des choses à valoriser ! », rassure-t-elle.
Laura Libouton reconnaît que ChatGPT peut servir de coup de pouce pour préparer son dossier Parcoursup. L’outil permet de lancer la réflexion, trouver des idées et éviter le syndrome de la page blanche. En revanche, il ne te connaît pas ! À toi de reprendre la main, de personnaliser les contenus et de mettre des mots sur ton parcours, tes envies et ta personnalité.
Échanger avec son entourage et rester alerte
On n’y pense pas toujours, mais les proches sont souvent de précieux alliés dans la réflexion d’orientation. Que ce soit les professeurs, les parents, la famille ou les amis, tous peuvent aider à faire émerger des qualités ou des envies parfois difficiles à formuler seul.
Laura Libouton encourage notamment un exercice simple, mais efficace : se faire interviewer par ses parents, comme lors d’un entretien, au sujet de ta formation idéale et des qualités que tu as pour y arriver. L’objectif n’est pas que tes parents choisissent à ta place quoi dire, mais qu’ils t’aident à mettre des mots sur qui tu es et ce que tu aimes. « Les gens parlent très bien de nous quand ils nous connaissent », affirme-t-elle.
L’experte recommande aussi de se tourner vers deux ou trois de ses professeurs et de leur poser les questions suivantes : qu’est-ce que vous pensez de mes qualités, de mes défauts ? Dans quoi me verriez-vous bien ? Attention, tu peux ne pas être d’accord ! « Au moins, ça donne des idées et permet d’identifier ce qu’on ne veut pas faire, c’est déjà savoir un petit peu ce qu’on a envie de faire ! », ajoute-t-elle.
Enfin, plus qu’un conseil technique, Laura Libouton insiste sur l’état d’esprit à adopter. Inutile de viser une sérénité totale : un peu de stress est normal. L’essentiel est de rester actif et curieux ! « S’orienter, c’est poser des questions et faire preuve de curiosité », prévient l’experte. « Noël pour ceux et celles qui le fêtent, et les vacances en général, me paraît être l’occasion rêvée d’aller demander aux parents, aux oncles, aux cousines des choses sur leur métier, si ça leur plaît, combien ils gagnent, quelles responsabilités ils ont, leurs missions au quotidien, etc. », conclut la directrice des admissions.
