Les filles continuent à être peu nombreuses dans les écoles d’ingénieurs. Dans son baromètre égalité femmes-hommes de l’an dernier, la CGE indiquait que la part des femmes en écoles d’ingénieurs était minime, à savoir 33 %.
Cette année, l’enquête Gender Scan Étudiants Ingénieurs, réalisée en partenariat avec la CDEFI, révèle que cet effectif chute de 6 % en France. Cette baisse de la proportion d’étudiantes dans les sciences et technologies est liée à de nombreux facteurs, l’un d’entre eux étant l’opinion extérieure. En effet, on apprend dans cette étude que certaines filles sont couramment dissuadées de se lancer dans les secteurs des sciences, des technologies et du numérique.
Les filles souvent découragées d’intégrer des filières scientifiques
Plus d’un tiers des sondées ont déjà été découragées de se tourner vers les domaines scientifiques et technologiques. Un chiffre similaire pour les filles de la filière STIM - sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (37 %) et de la filière numérique (38 %).
Alors intéressées par ces filières depuis la maternelle (plus de 10 %) et plus sérieusement à partir de l’école primaire et du collège (3 répondantes sur 10), les jeunes filles ont pourtant souvent dû faire face à des arguments pour les dissuader de se lancer. Parmi le plus répandu : les résultats insuffisants pour 4 étudiantes d’école d’ingénieurs sur 10. Plus d’un tiers des sondées ont été découragées “parce qu’en tant que femme le milieu leur serait hostile” et parce qu’il “ne s’agit pas de métiers de femmes.” Des données qui montrent que les stéréotypes de genre continuent bien implantés dans ces secteurs d’activité.
©Capture d’écran / Enquête Gender Scan CDEFI
Les proches et enseignants comme principales sources de découragement et d’encouragement
L’entourage des répondantes se voit attribuer deux fois plus de lauriers. En effet, selon l’enquête, parents et amis sont à la fois ceux qui encouragent le plus les étudiantes à poursuivre la voie de l’ingénierie (50 % pour les étudiantes dans les disciplines STIM et 57 % dans le numérique), mais aussi ceux qui les découragent davantage. Les proches auraient un impact dissuasif pour près de 4 apprenantes sur 10.
Les enseignants sont ceux aussi les plus cités par les jeunes filles. 60 % affirment avoir été découragées par leurs professeurs. Toutefois, ces derniers apparaissent aussi comme source d’influence sur leur choix d’intégrer une formation scientifique (40 % des étudiants en STIM et 32 % de celles en numérique).
©Capture d’écran / Enquête Gender Scan CDEFI
En termes d’aspirations personnelles, c’est notamment la possibilité de travailler dans de nombreux domaines (94 %), la curiosité (93 %), la facilité à trouver un emploi (77 %), l’impact que la technologie peut avoir sur la société (75 %) ou encore le salaire (71 %) qui ont motivé les étudiantes interrogées à suivre cette voie.
Globalement, les filles semblent assez satisfaites de leur choix d’études. Elles sont plus de la moitié à répondre “oui, tout à fait” à la question, aussi bien pour la filière STIM que numérique. Toutefois, les filles de la filière STIM continuent de rencontrer des problèmes au cours de leur parcours, comme le manque de connaissance des futurs métiers possibles (62 %), le niveau de stress (61 %), le sentiment de ne pas avoir le niveau nécessaire pour réussir (44 %) ou encore le manque de mixité (24 %) et le sexisme (22 %). Ces deux derniers éléments sont d’ailleurs plus remarqués par les répondantes de la filière numérique, puisque plus de 3 étudiantes sur 10 rencontrent cette problématique.
*L’enquête Gender Scan Étudiants Ingénieurs 2024 a été conduite avec la CDEFI auprès de 1436 apprenantes en école d’ingénieurs en France, entre avril et juillet 2023.