En cette journée internationale des droits des femmes, ce mercredi 8 mars 2023, la Conférence des grandes écoles (CGE) publie son 8ème baromètre égalité femmes-hommes. Un bilan de l’année 2022 reposant sur un état des lieux statistiques et qui visent à l’égalité entre les femmes et les hommes dans les établissements d’enseignement supérieur.
Ce dispositif est déployé dans toutes les écoles membres de l’organisme : écoles d’ingénieurs, écoles de commerce et management, d’architecture, etc. Cela permet de « fournir aux référent.e.s égalité, aux directions des établissements et à l’ensemble des personnes en charge de l’égalité, des indicateurs de mesure et de suivi des politiques égalité femmes-hommes », explique la CGE.
Une étudiante sur 2 dans des écoles de management contre une sur 3 dans les écoles d’ingé
En fonction des écoles, le taux de féminisation n’est pas égal. Selon le baromètre, en 2022, 48,8 % des étudiantes étaient inscrites en école de management, soit près de la moitié avec une mixité notable. En revanche, elles ne représentent que 33,3 % des effectifs dans les écoles d’ingénieurs et 59,6 % dans les autres écoles membres de la CGE. Une disparité considérable en termes d’inégalités, selon les disciplines abordées.
Depuis quelques années, nombreux sont les dispositifs et collectivités qui se mobilisent pour attirer davantage de profils féminins dans les filières scientifiques. C’est notamment le but de l’association Elles bougent, composée de marraines, ingénieures et techniciennes. Ces dernières organisent des événements tout au long de l’année pour susciter des vocations auprès des jeunes filles, du collège à l’enseignement supérieur.
Mathématiques et ingénierie : comment déconstruire les stéréotypes de genre
« Notre objectif, c’est de déconstruire tous ces stéréotypes de genre, induits ou inconscients, sur des métiers ou des secteurs d’activité, auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes », avait indiqué à Diplomeo, Amel Kefif, la présidente de l’association lors d’une interview.
© Capture d’écran CGE
Par ailleurs, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a souhaité adresser ce mercredi un message positif aux femmes qui n’osent pas s’engager dans des études scientifiques. « Si 55 % des étudiants sont des étudiantes, en réalité, cette proportion varie fortement suivant les formations et les disciplines », rappelle-t-elle.
👱🏼♀️Mesdames, en cette #JourneeDesDroitsDesFemmes, j’ai un message pour vous :N’ayez pas peur de vous lancer dans des études ou métiers scientifiques qui vont transformer notre société. Osez ! Nous avons besoin de vous pour construire le monde de demain. 🌍 @RomeIsabelle#8marspic.twitter.com/POsU3XSx7G
— Sylvie Retailleau (@sretailleau) March 8, 2023
« Le codage fait uniquement par des équipes masculines va entraîner des biais cognitifs avec des conséquences qui s’imposent aux usagers », ajoute-t-elle. Ainsi, la ministre préconise aux candidates féminines de ne pas avoir peur de faire des sciences. « Lancez-vous dans les disciplines qui vont avoir un impact sur votre futur et sur les métiers de demain ».
Une mobilisation importante pour l’égalité femmes-hommes dans les établissements d’enseignement supérieur
La Conférence des grandes écoles s’en réjouit : les actions qui favorisent l’égalité femmes-hommes dans les établissements du supérieur rencontrent un grand succès. En effet, 71,7 % des écoles membres ont « planifié et structuré » des dispositifs en ce sens. Le nombre d’établissements qui ont mesuré « l’impact des actions » s’établit pour la première année au-dessus de x50 %, avec précisément 53,4 % d’entre eux.
De même, la communauté estudiantine s’implique énormément sur ces sujets. Dans le détail, 69 % des assos étudiantes mènent des actions au profil de l’égalité femmes-hommes. Du côté des structures, 63,7 % indiquent qu’il existe une charte qui engage les associations d’étudiants.
© Capture d’écran CGE
Des dispositifs renforcés dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Les campagnes de sensibilisation de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) occupent une place prépondérante dans le supérieur. De son côté, la CGE a souhaité en faire un focus thématique dans son enquête pour la cinquième année consécutive.
Quelques chiffres clés du baromètre :
- 91,2 % des grandes écoles disposent d’une cellule ou d’une personne chargée des situations de harcèlement sexuel ou de comportement sexiste (contre 85 % en 2021)
- 87,4 % des établissements bénéficient d’un personnel formé à la gestion de situations liées au harcèlement (contre 78,4 % en 2021)
- 77,7 % ont été saisies au moins une fois pour faire face à une situation de harcèlement ou comportement sexiste (contre 67,6 % en 2021)
- 79,6 % des cellules ou la personne dédiée dans les VSS de l’école ciblent à la fois étudiants et personnels (contre 80 % en 2022)
En conclusion, la CGE désire continuer sur sa lancée pour lutter contre les VSS. « La mobilisation pour agir contre les discriminations et violences sexistes et sexuelles au sein des Grandes écoles est en nette augmentation depuis 2 ans », lit-on dans l’enquête.