5%. C’est le taux moyen d’élèves qui ont été victimes du harcèlement, d'après une enquête du ministère de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur. Cette situation t’es peut-être déjà arrivée à toi ou à un de tes camarades. Dans ce cas, la situation peut paraître désespérée, mais sache tout de même que des solutions existent.
Plusieurs organes ont été mis en place afin de proposer un accompagnement aux victimes de harcèlement et de cyberharcèlement. À l'occasion du Safer Internet Day, journée de sensibilisation sur les pratiques responsables du numérique, Diplomeo revient sur les moyens de mettre un terme à cette situation.
En parler : la première étape pour faire cesser le harcèlement
Il ne faut pas rester seul avec ses problèmes. Cela vaut pour le harcèlement scolaire, le cyberharcèlement, mais aussi pour d’autres problématiques, comme la santé mentale. En parler à un proche permet aussi de réaliser que la situation n’est pas normale.
Tu dois toujours aller en premier lieu vers une personne de confiance : un camarade, un parent, un proche de la famille, un responsable dans ton établissement… En bref, une personne qui va ensuite t’aider à en parler aux autorités compétentes.
Le premier relai dans le cadre du harcèlement scolaire, c’est le référent pHARe ou l’ambassadeur anti-harcèlement. Il s’agit d’un professeur dont l’une des missions est de recueillir le témoignage des élèves victimes. Tu peux en savoir plus sur son nom auprès de la vie scolaire. Tu peux également te rendre chez ton CPE (conseiller principal d’éducation) qui est, en principe, formé pour t’écouter.
Si tu n’oses pas encore aller vers ces personnes, tu peux toujours appeler le 3018. Il s’agit de la ligne d’écoute nationale contre le harcèlement et le cyberharcèlement. Ici, des professionnels sont formés pour recueillir ton témoignage qui est 100% anonyme. Ils seront d’ailleurs d’une aide précieuse pour t’aiguiller dans tes démarches.
Tu es déjà étudiant dans le supérieur ? Tu peux bénéficier de lignes d'écoutes mises en place par certains établissements. On les retrouve notamment dans les écoles de commerce ou d'ingénieurs. Ces institutions accompagnent également leurs étudiants dans leurs démarches.
Contacter les autorités compétentes : un indispensable pour stopper les coupables
Pour faire cesser toute pratique, il faut saisir ton chef d’établissement. Tu peux le faire avec l’appui d’un de tes parents pour donner plus de poids à ta demande. Il est important de sauvegarder toutes les preuves que tu peux avoir et de faire des captures d’écran, si le harcèlement se déroule en ligne.
Si tu sens que tu n’es pas écouté par ton lycée ou ton collège, tu peux toujours saisir le rectorat ou te rendre directement dans un hôtel de police. Il ne faut pas oublier que le harcèlement et le cyberharcèlement sont des délits punis jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Bien évidemment, en cas de harcèlement dans le supérieur, tu peux aussi déposer plainte. Il est parfois difficile d'identifier ces comportements qui peuvent se dérouler lors d'événements spécifiques comme les week-ends d'intégration.
Si nous sommes d’accord que ce n’est pas à toi de changer d’établissement, cette option peut paraître comme une solution envisageable dans l’éventualité où la situation ne s’améliore pas. Tu peux aussi t’organiser avec des camarades de confiance pour t’accompagner lors des pauses ou à la sortie des cours.
Enfin, il est important d’en parler avec un professionnel de santé. Le harcèlement, comme le cyberharcèlement, ont des impacts conséquents sur la santé mentale. Il est nécessaire de t’exprimer, quand tu le souhaites et à ton rythme, sur tout ce qui s’est passé. Un psychologue peut aussi être un allié de poids si tu décides de saisir le rectorat ou la justice.
Quid du cyberharcèlement ?
Depuis peu, et avec le travail de l’association e-Enfance/3018, tu peux signaler directement les messages problématiques auprès des plateformes. Les réseaux sociaux comme Snapchat, Instagram ou WhatsApp ont l’obligation de réagir. Elles pourront supprimer les contenus problématiques et peuvent aller jusqu’à bannir l’utilisateur mis en cause.
Là encore, il est important de conserver toute trace du cyberharcèlement subi en faisant des captures d’écrans ou des enregistrements vidéo. Cela te servira de preuves pour faire valoir ta cause. Tu peux également bloquer les personnes à l’origine du harcèlement et te dédier du temps sans portable et réseaux sociaux à la sortie du collège ou du lycée. Il faut empêcher ces comportements problématiques de pénétrer dans ta sphère privée et ces solutions peuvent t’aider temporairement.
Le plus important, quelle que soit l’origine et la forme que prend le harcèlement, reste d’en parler aux autres. Comme le disait Gabriel Féménias, directeur général adjoint et directeur de la prévention de l'association e-Enfance/3018, « il ne faut surtout pas rester seul avec cette souffrance ! » Et si tu sens que la personne que tu contactes n’est pas réceptive, multiplie les prises de parole auprès d’autres proches de confiance. Plus tu auras d’alliés, plus il sera facile de lutter contre ce fléau.
