Les parents, c’est un petit peu comme les oreillers : il y a les bons et les mauvais côtés, surtout quand il est question d’études supérieures. Ils peuvent te conseiller grâce à leur expérience, t’aider dans tes démarches, financer tout ou partie de ta formation et te rassurer.
Ils peuvent aussi te greffer des ambitions qui leur ressemblent plus à eux qu’à toi et te faire perdre en confiance. En bref, ils savent mettre la pression. Le risque est qu’elle soit plus dévastatrice que stimulante. Dans ce cas-là, il faut agir. Tes parents veulent t’imposer des études et une carrière qui ne te conviennent pas ? Au quotidien, ils font monter en flèche ton anxiété ? Diplomeo te conseille à travers plusieurs scénarii !
Instaurer rapidement le dialogue avec des arguments solides
Tes parents ont fixé leurs attentes pour toi : ils veulent que tu deviennes médecin, avocat, architecte, expert-comptable… C’est souvent de carrières libérales ou de tout autre métier protégé par un titre, comme ingénieur, que rêvent les parents. Ce sont des professions qui doivent assurer stabilité financière et reconnaissance sociale. En te souhaitant de convoiter ces métiers, tes parents te veulent du bien. Leur démarche est louable en un sens, mais elle peut rapidement virer au cauchemar.
Que ce soit les langues, le commerce, le professorat ou même les arts, tu as d’autres projets en tête ? Ou alors, engagé dans les études de tes rêves et des leurs, tu veux mettre en avant tes propres méthodes ? Une solution qui s’offre à toi est de rapidement couper l’herbe sous le pied de tes parents. Il faut le faire correctement. Le but n’est pas de rendre la terre infertile, mais juste de contrôler la pousse.
« Après avoir échoué dans le cursus que mes parents avaient souhaité pour moi — un BUT informatique — je savais qu’ils n’allaient pas me lâcher si je n’enchainais pas sur quelque chose de concret. Alors, j’ai fait un BTS Design industriel, juste pour leur ramener un diplôme. » Jaspe, 28 ans, artiste musical.
Tu dois ouvrir le dialogue avec tes parents et leur présenter des arguments. Renseigne-toi sur ce qu’ils te répètent à longueur de journée : les concours d’entrée et les étapes pour accéder à telle ou telle carrière, les matières au programme, les métiers connexes, etc. À partir de ces informations, dis-leur ce qui ne te convient pas dans tout cela. Ils devront bien l’accepter : tu t’es renseigné et tu ne te contentes pas de vouloir aller à contre-courant.
Comment convaincre ses parents de son choix d’orientation ? Nos conseils
Cette première étape effectuée, tu es en mesure de présenter tes projets ou tes méthodes de travail. Tu as échoué à un concours ? Ça arrive ! Ce n’est que partie remise. Apporte-leur des statistiques d’admission s’il le faut. Emmanuel Macron a raté deux fois le concours d’entrée de l’École normale supérieure. Rebondis aussi rapidement sur ton plan d’action : tu tentes à nouveau ta chance ou d’autres opportunités auxquelles tu as déjà bien pensé s’offrent à toi. Tu dois avoir un coup d’avance sur tes parents pour qu’ils aient davantage confiance en toi. Dura lex, sed lex !
➡️ « Après avoir échoué dans le cursus que mes parents avaient souhaité pour moi — un BUT informatique — je savais qu’ils n’allaient pas me lâcher si je n’enchainais pas sur quelque chose de concret. Alors, j’ai fait un BTS Design industriel, juste pour leur ramener un diplôme », explique Jaspe. « Le deal, c’était qu’après, je puisse voler de mes propres ailes. J’en ai profité pour passer le permis. Je pense que ça les a confortés dans l’idée que j’étais motivé, même si je n’optais pas pour de longues études ». Le jeune homme âgé de 28 ans fait maintenant ce qui l’anime réellement et suit une carrière musicale.
Faire un patchwork de ce qu’ils veulent et de ce que tu veux
Parce que les parents peuvent être de bons conseils, tout n’est pas à jeter dans ce qu’ils te disent. Avant de tout balancer d’un revers de main, accorde-leur un temps d’écoute. Peut-être que le fond est pertinent et que c’est la forme qui pèche. Ils te prennent de haut, ne te laissent pas en placer une ou crient ? N’hésite pas à leur dire que tu es prêt à entendre leur propos, mais dans de meilleures conditions.
« Après avoir décroché mon BTS, je me suis réorienté en bachelor Sound engineering : une discipline plus en rapport avec ce que je fais aujourd’hui », Jaspe.
Une fois leurs arguments en tête, tu seras sûrement en mesure de faire un tri : quels sont les bons conseils pour ta situation et respectueux de tes préférences, et quels sont ceux que tu dois jeter du camion ? Tes parents veulent absolument que tu intègres une école d’ingénieurs après une CPGE, alors que toi, tu sais qu’une classe préparatoire n’est pas faite pour toi ? Tu n’es pas obligé de renoncer à tout ! Les parents ne savent pas tout et ils ont peut-être omis de te dire que plusieurs écoles d’ingés recrutent directement après le bac et comptent une prépa intégrée. Et voilà, tu peux faire d’une pierre deux coups.
Ou alors, ils te mettent sur la piste d’un cursus à suivre et il correspond à tes aspirations, seulement voilà : tu as besoin de temps pour consolider ton projet d’études et professionnel ? Pourquoi ne pas opter pour une césure après le bac ou plus tard ? Si cette coupure de 6 mois à 1 an peut effrayer les aînés, tu peux la leur présenter correctement en expliquant bien qu’au moment de partir, tu dois être déjà inscrit dans une formation. C’est un bon compromis également si tu es déjà en formation et que tu as juste besoin de souffler en faisant autre chose, d’autant plus si tes parents ont fait exploser ton compteur de stress. Tu ne te désinscris pas, tu reportes ta rentrée.
La césure : quand en faire la demande et comment bien en profiter ?
Il y a aussi la réorientation ! Ce n’est pas parce que tu entames des études de droit que tu ne peux pas, par la suite, te lancer dans des études de journalisme, par exemple. Tu peux toujours poursuivre la voie qui te plaît après le bac, puis te rendre compte qu’elle n’est pas adaptée et te réorienter dans un cursus finalement plus en phase avec ce que te conseillaient tes parents, et inversement ! « Après avoir décroché mon BTS, je me suis réorienté en bachelor Sound engineering : une discipline plus en rapport avec ce que je fais aujourd’hui », raconte Jaspe.
Mentir et faire ta vie comme tu l’entends : ça ne dure qu’un temps
D’autres ont opté pour une autre solution : mentir à leurs parents. John, 25 ans, avait d’abord décidé de confronter ses parents. « Après le bac, mes parents n’envisageaient pour moi que des études d’ingénieur ou de médecine », confie-t-il. « Les mathématiques et moi n’avons jamais été une grande histoire d’amour, alors ils se sont résignés à me laisser le choix de mon orientation : j’ai été en sociologie. »
« J’avais déjà déçu mes parents, alors j’ai vraiment enjolivé mon expérience étudiante. Ils attendaient tellement de moi que j’ai préféré mentir, mais ce n’est pas la solution », John, 25 ans, étudiant en école d'art.
Ensuite, les choses se sont gâtées. « J’avais déjà déçu mes parents, alors j’ai vraiment enjolivé mon expérience étudiante. Ils attendaient tellement de moi que j’ai préféré mentir, mais ce n’est pas la solution », témoigne John. « Après 3 ans en socio, je leur ai tout dit : que je ne passais pas du tout mes partiels et que je n’allais plus en cours. » Finalement, John s’est réorienté en école d’art. « Mes parents sont contents maintenant. Ils ont fini par comprendre qu’il fallait laisser faire. »
Tu l’auras compris : il y a de fortes chances pour que tu aies à dire la vérité à tes parents, à un moment ou un autre de ton parcours académique. Dans la plupart des cas, dissimuler la réalité des choses à tes parents ne fera que t’ajouter du stress. Tu rencontres des difficultés, tes résultats chutent ou tu veux carrément arrêter ton cursus actuel ? Le mieux est de l’expliquer à tes parents en amont, calmement, plutôt que de leur laisser l’occasion de s’alarmer et de déverser leur colère et inquiétude d’un coup d’un seul.
Quitter ses parents et prendre son indépendance
Dans certains cas, le dialogue est impossible avec ses parents. Parce qu’ils sont trop bornés, pas du tout ouverts, projettent leur frustration sur toi ou ont une vision rétrograde des choses, il peut arriver qu’ils te rendent la vie impossible.
« Les études pèsent lourd au moment de gagner la confiance et le respect des parents, mais être autonome et responsable, ça les rassure aussi », Jaspe.
Si la situation devient toxique et qu’ils se mettent en colère malgré ta sincérité, tes appels à l’aide et tes arguments concrets, il est possible que tu aies à poursuivre tes aspirations, sans eux. « J’ai arrêté mes études et je suis partie, sinon j’allais sombrer », se souvient Sabrina. Les parents peuvent carrément te dégouter des études s’ils vont trop loin et c’est cela qu’il faut éviter. Les études peuvent aussi ne pas être faites pour toi. Tu préfères peut-être entrer rapidement dans le monde du travail ou voyager.
Si ta santé mentale est en jeu et que tu as la possibilité de prendre ton indépendance malgré tout, prends-la ! Évidemment, ce n’est pas un long fleuve tranquille et le conseil premier reste de tenter d’échanger pacifiquement, entre adultes, avec tes aînés. « Les études pèsent lourd au moment de gagner la confiance et le respect des parents, mais être autonome et responsable, ça les rassure aussi », conclut Jaspe.