« La filière ingénierie est confrontée à des défis sans précédent », statue la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) dans un communiqué de presse publié le jeudi 19 juin. Il faut dire que d’un côté, le pays est confronté à une pénurie d’ingénieurs, et de l’autre, ces filières doivent former aux nouveaux enjeux technologiques, environnementaux et éthiques.
La CDEFI tire la sonnette d’alarme : pour faire salle comble et innover dans leurs programmes, les écoles d’ingénieurs ont besoin de plus de moyens financiers. Quelle piste pour trouver des fonds ? La modulation des droits d’inscription dans les écoles d’ingénieurs publiques.
La CDEFI en faveur d’une modulation des frais d’inscription encadrée et plafonnée
Aujourd’hui, les écoles d’ingénieurs publiques sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) appliquent des frais de scolarité moins importants que dans les écoles privées. Ces tarifs sont réglementés et fixés à 618 euros par an pour l’année académique 2024-2025. Depuis 2018, les frais d’inscription étaient fixés à 601 euros par an, mais le montant a été revu à la hausse en raison de l’inflation.
Les montants des droits d’inscription dans les établissements publics relevant du ministère de l’Enseignement supérieur sont indexés en fonction de l’indice national des prix à la consommation (hors tabac) constaté par l’Insee, pour l’année civile précédente.
Dans son communiqué de presse, la CDEFI soutient une « régulation d’un nouveau type ». L’objectif : permettre aux écoles sous tutelle du MESR d’appliquer des frais de scolarité à la hausse. L’organisation met les formes. Il ne s’agirait pas d’augmenter les frais au petit bonheur la chance.
La CDEFI plaide en faveur de garde-fous : « Les écoles dans toutes leurs diversités doivent pouvoir choisir le modèle adapté à leur structure et à leurs viviers, en restant en deçà d’un plafond établi par l’État, correspondant à une fraction du coût réel de la formation, tout en demeurant fidèle à la mission de service public qui leur est inhérente. »
Il s’agit essentiellement des écoles d’ingénieurs internes aux universités, comme celles du groupe Polytech, mais également de celles du groupe INSA et du groupe INP.
Par exemple, les étudiants sujets à des situations particulières se verraient toujours proposer des tarifs réduits ou des aides. « Le modèle doit prioritairement assurer l’équité sociale. Il ne remet pas en question les pratiques d’exonérations pour situations particulières, notamment l’exonération totale pour les boursiers, ainsi que les politiques d’attribution de bourses d’études », martèle la CDEFI.
La CDEFI conclut en invitant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à produire un cadrage officiel, avant fin juillet 2025. « [Cela] permettrait la mise en œuvre des actions opérationnelles préparatoires à la rentrée 2026, notamment le positionnement des conseils d’administration des établissements. » Pour l’instant, plusieurs écoles publiques sous tutelle du MESR affichent un nouveau montant de 628 euros, pour la rentrée 2025-2026, en prévision de l’indexation sur l’inflation.