81 %. C’est la part d’étudiants qui se disent stressés depuis la Réforme d’Entrée dans les Etudes de Santé (REES), selon une nouvelle étude intitulée « Réforme négligée, 4 ans plus tard, PASS et LAS doivent s’adapter » dela Fédération des associations générales étudiantes (FAGE). Celle-ci a été mise en ligne ce lundi 29 avril 2024.
Depuis septembre 2020, la première année commune aux études de santé (Paces) a tiré sa révérence. L’accès aux études de médecine s’effectue désormais via deux voies d’entrée après le bac : le parcours accès santé spécifique (PASS) ou la licence accès santé (LAS).
À travers son enquête, la FAGE souligne les difficultés rencontrées par la communauté estudiantine depuis la mise en place de la réforme REES. Le syndicat étudiant préconise plusieurs ajustements à instaurer pour pallier les différents « problèmes d’application » de la réforme.
Qu’est-ce que le « numerus clausus » et le « numerus apertus » ?
#RéformeNégligée | Lancement de la conférence de presse : 4 ans plus tard, PASS et LAS doivent s'adapter ✊
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— FAGE (@La_FAGE) April 29, 2024
Un « constat d’échec » de la réforme
La réforme REES, appelée aussi réforme PASS/LAS, avait pour « principaux objectifs l’amélioration de la réussite étudiante, la réduction des risques psychosociaux et la diversification des profils étudiants », précise la FAGE. Le syndicat dresse un premier « constat d’échec », dans les objectifs fixés par cette réforme.
La première défaillance résulte dans la santé mentale des étudiants. Tandis que 81 % s’estiment stressés en première année de PASS/LASS, ils sont 43 % à ressentir cette angoisse intense « plusieurs fois par jour ». 42 % des étudiants qui suivent ces études de médecine souhaitent arrêter en cours d’année, quand 36 % se sentent isolés.
« Cette réforme est pourrie jusqu’aux os, a gâché le projet de bon nombre d’entre nous, a rendu difficile l’accès, rajoute un stress supplémentaire et inutile, et réduit l’accès à certaines filières », estime un sondé en PASS à Dijon.
« Je pense qu’un meilleur accompagnement psychologique devrait être proposé de partout, ces études sont très éprouvantes, avec un taux de stress et d’anxiété énorme. Énormément d’étudiants souffrent réellement jusqu’à parfois avoir des pensées suicidaires », renchérit un autre en LAS à Poitiers.
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43 % des étudiants de MMOPK constatent une différence de niveau
Si la réforme est passée du PACES « modèle unique » à un PASS/LAS « système avec une double voie d’entrée » pour intégrer les études de santé, une différence de niveau est notable selon les lycéens et leurs parents. Pour eux, l’accès en PASS constitue une « voie royale ».
De même, 43 % des étudiants en deuxième année de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) confirment la différence de niveau entre ceux issus de la filière PASS et ceux en LAS. « Cette dernière comporte une minorité d’enseignement en santé », juge le syndicat étudiant, avant d’ajouter que cela « instaure aussi un sentiment de différence en L2 MMOPK ».
La FAGE réclame une « voie unique » pour les études de santé
Face à ces résultats, la FAGE plaide pour un ensemble de mesures à destination des élèves en études de santé. Parmi celles-ci, le syndicat étudiant réclame une « considération » de la santé mentale de la communauté estudiantine dans le « prochain modèle » de la réforme ainsi que des « moyens suffisants » dans les dispositifs d’accompagnement.
En ce qui concerne l’écart de niveau entre les étudiants de PASS et de LAS, la FAGE préconise « une voie d’entrée unique » pour accéder aux étudiants en études de santé. Le syndicat souhaite une licence qui serait « harmonisée » dans tout l’Hexagone et qui permettrait de poursuivre « dans l’une des filières MMOPK ou non ». Cette voie comprendrait « tant des unités d’enseignement » qui permettent de suivre une MMOPK que « des unités d’enseignements du parcours au choix de l’étudiant ».
Enfin, le syndicat étudiant demande, à travers son enquête, d’augmenter le « nombre de places » en deuxième année ou encore de l’accompagnement sur « la mineure santé LAS », avec la mise en place de « personnes référentes » des LAS « au sein de toutes les UFR concernées par la réforme ».
L’enquête de la FAGE a été conduite en février 2024 avec un panel de 13 080 étudiants et étudiantes dans toute la France, qui ont pu vivre au moins une année de PASS et de LAS.