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PASS et LAS : quelles différences ?

Les études de santé te tentent ? Plusieurs voies d’accès post-bac s’offrent à toi : le parcours d’accès spécifique santé (PASS) ou la licence d’accès santé (LAS). Comment choisir ? Quelles sont les différences ? À l’instar d’un ophtalmologue, on t’aide à y voir plus clair !
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© Adobe Stock / Алексей Доненко

Chaque année, les études de santé attirent de nombreux bacheliers. Pourtant, les places ne sont pas illimitées. Dans le cadre du plan Ma Santé 2022, ces filières ont connu quelques travaux de rénovation.

Depuis la rentrée 2020, la PACES a disparu. Les voies d’accès aux études de santé se sont diversifiées, notamment avec le PASS et la L.AS,qui recrutent après le bac. Le numerus clausus a également fait ses adieux, au profit du numerus apertus. Mais ce n’est pas pour autant la fin de la sélection ! 

Tu veux intégrer une filière de santé, mais tu hésites entre le PASS et la L.AS ? Les matières, les profils des étudiants, le classement de fin d’année, les plans B… On t’explique tout pour t’aider à te décider !

Le PASS : parcours d’accès spécifique santé

Le parcours d’accès spécifique santé (PASS) ne dure que deux semestres — soit une année — et est accessible après le bac. À l’issue, les étudiants sont classés, selon leurs résultats, pour intégrer ou non la filière de santé de leur choix.

Les matières : une majeure santé et une mineure au choix

Le PASS est la voie d’accès aux filières MMOPK (Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie) qui ressemble le plus à l’ancienne PACES. La majorité des enseignements concernent la santé. Ils sont regroupés au sein d’une majeure « sciences fondamentales de la santé ». 

Voici les matières de la majeure « santé » dispensées en PASS : 

  • Chimie, biochimie, biologie cellulaire
  • Physique et biophysique
  • Histologie et embryologie
  • Santé publique et sciences humaines et sociales
  • Initiation à la connaissance du médicament
  • Mathématiques et biostatistiques
  • Anatomie

Au total, les unités d’enseignement (UE) qui font partie de la majeure « santé » représentent plus de 30 crédits ECTS sur les 60 que l’année entière confère. Dans beaucoup d’universités, la majeure comptabilise 48 ECTS. 

Au sein de la majeure s’inscrit également une spécialisation. Elle correspond à la ou aux filières MMOPK visées. Les étudiants peuvent choisir une ou deux spécialités

En intégrant une année de PASS, les étudiants font aussi le choix d’une mineure parmi les mentions de licence disponibles dans l’établissement. La mineure peut alors concerner le droit, l’économie et la gestion, les STAPS, la philosophie, l’histoire, la géographie, la sociologie, la psychologie, la chimie, etc. 

Certaines universités appellent cette mineure « option disciplinaire » ou « mineure disciplinaire ». D’autres parlent même davantage d’option que de mineure. Cet enseignement complémentaire doit apporter au moins 10 crédits ECTS au total. Dans beaucoup d’établissements, il représente 12 ECTS sur les 60 octroyés par le PASS.

Les conditions d’accès à une filière MMOPK avec le PASS

Pour intégrer une filière de santé MMOPK après un PASS, il est obligatoire d’obtenir l’ensemble des 60 crédits ECTS que confère cette année. C’est-à-dire qu’il faut valider à la fois les UE de la majeure santé, la ou les spé, ainsi que la mineure ! À noter également qu’il est préférable d’éviter de passer par les rattrapages

Cette règle est commune à toutes les facultés, mais chacune possède ses propres conditions d’admission. En parallèle, elles définissent des notes éliminatoires et des moyennes minimales à obtenir.

Les étudiants dont les résultats respectent tous ces critères parviennent à se hisser dans un premier classement qui correspond à la filière MMOPK qu’ils visent.

💡 S’ils ont choisi deux spécialités, les étudiants peuvent se positionner dans deux classements différents. Chacun correspond à une filière MMOPK.

Mais ce n’est pas tout ! Après la totalité des examens passés et le premier classement opéré, un jury fixe,pour chaque filière,deux nouveaux scores seuils pour départager les classés. Ceux qui se situent au-delà du premier score sont directement admis dans la filière de santé concernée. Ce sont les « grands admis » ou « grands admissibles », suivant l’université. Ils n’ont pas à passer les derniers oraux de sélection.

Le deuxième score seuil, quant à lui, permet de déterminer les étudiants qui peuvent accéder aux oraux. Ce sont les admis du second groupe. Ce groupe et les grands admis constituent chacun 50 % du total des étudiants qui intègrent le premier cycle des études de santé, via le PASS.

Que faire après une année de PASS ?

Il n’est pas possible de redoubler l’année de PASS. En revanche, il existe trois scénarios d’orientation ou de réorientation à l’issue de cette année. 

➡️ L’étudiant est admis dans l’une des filières de santé MMOPK. Soit, il intègre la 2ᵉ année du 1ᵉʳ cycle des études de santé dans une des filières MMOP. Soit, il intègre la 1ʳᵉ année des études en masso-kinésithérapie (K).

➡️ L’étudiant obtient les 60 ECTS requis — avec ou sans rattrapages —, mais n’est pas admis dans une filière de santé. Il peut poursuivre en deuxième année de L.AS (L.AS 2), dans une mention de licence en lien avec sa mineure de PASS. Il pourra retenter sa chance, une dernière fois, pour intégrer le 1ᵉʳ cycle d’études de santé durant la L.AS 2 ou la L.AS 3. Il peut aussi faire le choix de poursuivre au sein d’une licence classique, en deuxième année (L2).

➡️ L’étudiant ne valide pas son année de PASS. Pour poursuivre ses études, il doit se réorienter via Parcoursup. Il peut intégrer la première année d’une licence classique, hors PASS et L.AS. S’il la valide, il pourra accéder à la L.AS 2 correspondante. En L.AS 2 ou L.AS 3 il pourra également retenter, une dernière fois, une filière MMOPK.

À qui convient le PASS ?

En PASS, les étudiants entrent directement dans le grand bain de la santé. La majorité des cours dispensés en PASS étant consacrée à cette discipline, il vaut mieux beaucoup l’aimer et être très à l’aise avec les sciences. Le but n’est pas de subir le programme ! Il est très dense et requiert d’assimiler une quantité considérable de savoirs.

Le PASS cible davantage les étudiants qui sont sûrs de vouloir exercer dans le secteur médical. La plupart du temps, ces étudiants ont également suivi des spécialités scientifiques au lycée :  physique-chimie, sciences et vie et de la terre (SVT), mathématiques

Il faut quand même prendre le temps de bien choisir la mineure. En cas d’échec aux examens d’entrée des filières MMOPK, c’est la discipline choisie pour cette dernière qui sera intégrée. Il est préférable qu’elle vous plaise !

La L.AS : la licence d’accès santé

Comme son nom l’indique, la licence d’accès santé (L.AS) est une licence : un cursus qui compte un total de six semestres, répartis sur trois ans. La première année est accessible après le bac. Chaque année validée confère 60 crédits ECTS, soit 180 ECTSen tout.

Les étudiants peuvent tenter d’intégrer une filière MMOPK à l’issue de la première, deuxième ou troisième année de LAS.

Quelles matières au sein d’une LAS ?

Lors d’une année en LAS, le cœur du contenu pédagogique est constitué des matières directement liées à la mention choisie : langues étrangères appliquées (LEA), sciences du langage, droit, mathématiques, sciences de la vie, etc. Ces matières permettent de récolter la majorité des crédits ECTS requis pour valider l’année (48, par exemple), voire les 60 crédits ECTS totaux.

Viennent ensuite se greffer au programme les unités d’enseignement (UE) de la mineure santé. Elles rapportent au minimum 10 crédits ECTS supplémentaires. Elles reprennent le contenu des cours de la majeure santé du PASS (biologie cellulaire, embryologie, santé publique, etc.), ainsi qu’un module au choix, selon la ou les filières MMOPK visées.

D’une université à l’autre, l’articulation des cours de la majeure avec ceux de la mineure santé varie. L’organisation en vigueur permet de valider les crédits ECTS santé nécessaires pour présenter sa candidature aux épreuves d’admission des filières MMOPK en un an ou plus

💡 Dans certaines facs, les cours de la mineure santé ont lieu en présentiel et toujours le même jour de la semaine. Ils rassemblent les étudiants de toutes les LAS, quelle que soit la mention de licence, par exemple. Par ailleurs, le programme en santé peut être le même chaque année, pour les étudiants en LAS 1, 2 et 3

Ailleurs, les cours sont disponibles en distanciel et chacun avance à son rythme. Il arrive aussi que les universités mêlent distanciel et présentiel pour dispenser la mineure. 

Les conditions d’accès à une filière MMOPK avec la LAS

Généralement, pour accéder aux examens d’entrée des études de santé, il faut obtenir la totalité des crédits alloués aux cours classiques, ainsi que ceux des matières de santé : 10 ECTS minimum. 

Selon l’organisation des cours dans leurs facultés, les étudiants peuvent candidater à la phase d’admission des filières MMOPK dès la L.AS 1. Dans certains établissements, l’accès aux filières MMOPK requiert davantage d’ECTS et rend la tâche plus difficile.

Par exemple, à la faculté de Bordeaux, il faut obtenir 30 ECTS en UE de santé pour se présenter aux épreuves d’admission en filières MMOP. Pour la filière kinésithérapie (K), il en faut 18. On imagine alors bien la difficulté de valider les connaissances nécessaires en santé lors d’une L1, aux côtés de ceux de la majeure. Les étudiants tentent plutôt une admission en MMOPK en L2 ou L3.

Comme pour les étudiants en PASS, les candidats en L.AS sont classés après avoir passé les épreuves de sélection. Ensuite, des scores seuils sont fixés pour déterminer, d’une part, les admis d’office et de l’autre, ceux qui doivent encore passer la dernière étape : l’oral.

À noter que les étudiants décident eux-mêmes s’ils veulent tenter leur chance en LAS 1, LAS 2 ou LAS 3.

Que faire après une L.AS ?

À l’issue d’une première année en LAS, plusieurs poursuites d’études sont envisageables. Au sein d’une filière de santé, ou non.

➡️ Félicitations : tu as pu te présenter aux épreuves d’admission des filières MMOPK en validant toutes les UE et tous les crédits ECTS requis. Tu as intégré le premier cycle des études de santé tant convoitées ! 

➡️ Tu valides ton année, mais tu n’es pas admis dans une filière de santé ? Tu peux poursuivre en deuxième année de LAS ou troisième année si tu es en LAS 2. 

Durant la L.AS 2, tu peux présenter une deuxième candidature aux examens d’entrée en filières MMOPK si tu obtiens 60 crédits ECTS minimum (120 ETCS au total). Si tu tentes ta chance plutôt en troisième année, alors tu devras avoir obtenu un total de 180 ECTS, minimum.

➡️ Tu ne valides pas ta L.AS 1. Tu as quand même le choix ! Soit, tu intègres la première année de la mention licence de ta LAS, mais sans la mineure santé : une licence classique. Soit, tu te réorientes, via Parcoursup, en première année dans une autre formation. Cela peut être une mention de licence complètement différente de celle de ta LAS.

Si tu valides cette nouvelle année, tu auras la possibilité d’intégrer une L.AS 2 qui correspond à ta discipline pour candidater à nouveau aux examens d’entrée des filières de santé.

À qui convient la L.AS ?

La L.AS cible particulièrement les étudiants qui hésitent entre des études de santé et d’autres, dans une autre discipline — avec une préférence pour celle-ci. Ils ont moins d’heures de cours en santé que les inscrits en PASS. Le gros de leur cursus concerne la discipline qu’ils ont choisie en majeure.

De cette façon, ils ont l’opportunité de tenter une entrée en études de santé, tout en étant formés, principalement, sur des thématiques qui leur plaisent le plus.

En revanche, la charge de travail est aussi conséquente qu’en PASS. Ce serait une erreur de penser la LAS « plus chill ». D’autant plus que le volume horaire varie d’une université à l’autre. Cela peut entraîner un programme plus chargé ou une quantité plus importante de travail personnel à fournir. L’autonomie est de mise !

💡Pour accéder aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique (MPOM), il existe également des passerelles dédiées aux étudiants en formations paramédicales. En général, elles concernent les étudiants en soins infirmiers (IFSI).

Intégrer des études de kinésithérapie peut aussi se faire grâce à une licence de biologie, de STAPS ou d’autres en sciences et technologies, dès la L1.

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