« Charité bien ordonnée commence par soi-même », disait le journaliste Alfred Capus. Vous rêvez de devenir médecin ? Soigner les malades, c’est votre vocation ? C’est très noble. Pour autant, n’oubliez pas de vous ménager pendant vos études !
La faculté de médecine peut représenter vos meilleurs souvenirs ou votre pire cauchemar dans un établissement d’enseignement supérieur, selon la pédagogie de l’université et la façon dont vous abordez votre formation aux métiers de la santé. La charge de travail, elle, est et restera toujours la même.
Avant de guérir qui que ce soit, il faut déjà aller bien. Or, les études de médecine sont réputées difficiles et les étudiants des filières santé se sentent parfois laissés à l’abandon. C’est votre cas ? Ne vous inquiétez pas, Diplomeo vous a préparé un petit cocktail de bonnes nouvelles pour vos portefeuilles, vos carrières et votre bien-être.
Les incitations financières à la mobilité
Il existe une bourse sur critères sociaux du CROUS et de nombreuses autres allocations pour les étudiants. Il faut passer par le DSE (Dossier social étudiant) pour effectuer une demande de bourse d’enseignementsupérieur. Vous venez d’avoir le baccalauréat avec mention très bien ? L’aide au mérite et une exonération de frais de scolarité pour les bénéficiaires de bourses d’études vous attendent.
Mais le cas de la médecine est particulier. En effet, les déserts médicaux en France s’accentuant d’année en année, les différentes administrations françaises, dont le ministère de l’Enseignement supérieur et les médecins à la retraite eux-mêmes, redoublent d’ingéniosité pour attirer les jeunes soignants !
Les aides à la mobilité pour les étudiants en médecine
Selon un rapport sénatorial du 29 mars 2022, 30,2 % de la population française vit dans un désert médical, dont 62,4 % dans la région Île-de-France. Vous vous demandez ce qu’est un désert médical ? C’est l’impossibilité ou la difficulté à accéder aux soins en raison du manque de professionnels.
Pour y remédier, une allocation CESP (Contrat d’engagement de service public) de 1 200 € est versée aux étudiants de deuxième et troisième cycle de médecine et d’odontologie. Le nombre d’années pendant lequel vous percevez l’aide financière est égal au temps que vous allez passer dans une région en pénurie de médecins. Ce sont très souvent des zones rurales.
Évidemment, à la fin de vos études supérieures, vous serez accompagné pour l’installation de votre cabinet, avant votre prise de fonction.
Les aides à la mobilité pour les jeunes médecins
Autre moyen pour encourager les jeunes diplômés à se diriger vers les territoires en sous-densité médicale, le contrat praticien territorial de médecine générale. Il permet de garantir des revenus et une protection sociale durant les deux premières années d’installation. Il s’agit d’un complément de rémunération qui assure un salaire mensuel net de 3 640 €.
Depuis la convention médicale de 2016, 4 nouveaux contrats ont été mis en place pour lutter contre la désertification médicale : le CAIM, le COSCOM, le COTRAM et le CSTM.
Le contrat d’aide à l’installation des médecins ou CAIM est une subvention de 50 000 € versée en deux fois, lorsqu’un médecin s’installe en zone dite « fragile ». Le montant décroît en fonction de la durée d’activité et peut augmenter dans les zones ayant un important déficit de docteurs.
Il sert à couvrir les frais auxquelles vous allez inévitablement devoir faire face, à savoir :
- les locaux
- l’équipement médical
- les salaires (si vous avez des assistants ou autre personnel médical)
- les charges diverses
En échange, l’omnipraticien ou le médecin spécialisé doit déménager dans le secteur, pour 5 ans minimum, à raison de 2 jours et demi par semaine.
Selon l’endroit où vous vivez, il est possible que la ville, le département et la région disposent d’autres soutiens qui complètent ceux-ci.
Les bourses des collectivités territoriales
Il existe presque autant de communes françaises que d’aides financières locales. En voici un échantillon.
Les aides locales pendant les études médicales et paramédicales
Pour l’année universitaire 2022, on peut citer la ville de Brive-la-Gaillarde, qui accorde une bourse aux étudiants en médecine à partir de la cinquième année. La condition ? Ils doivent s’y installer.
Elle s’élève à 500 € si ces derniers s’engagent à s’établir en tant que médecin libéral pour trois ans minimum. Néanmoins, elle peut monter jusqu’à 1000 € par mois pour six ans passés en Corrèze.
Dans le département de l’Aube, une aide de 200 euros par mois est octroyée aux internes en médecine générale en huitième et neuvième année d’internat, dans le cadre du stage de 1er niveau ou du SASPAS (Stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée). Il suffit d’effectuer son stage dans une ville auboise.
Vous êtes externe ? Un hébergement gracieux au Centre sportif de l’Aube vous attend si vous respectez les mêmes exigences.
Une bourse de 30 000 € a également été créée à Romilly-sur-Seine pour les jeunes en études de santé MMOPK, s’ils s’y établissent pour une durée de 5 ans minimum.
Quant au département de La Vienne, il chouchoute les étudiants en leur accordant 600 € par mois, de la quatrième à la septième année de médecine incluse, puis 400 € par mois, les huitième et neuvième années.
À noter qu’il est possible de redoubler une seule fois, sans que l’attribution soit supprimée.
En contrepartie de 5 ans minimum d’exercice sur le territoire, La Communauté de communes Val de Cher Controis déploie un dispositif en deux volets :
- les étudiants de troisième et sixième année d’études en médecine qui s’engagent avec la Communauté de communes touchent la somme de 26 000 €.
- La Communauté peut accorder 20 000 € répartis annuellement pendant la période d’internat
Les deux aides sont cumulables. N’oubliez pas qu’un engagement contractuel doit être respecté, sous peine de remboursement.
les aides locales pour jeunes diplômés de médecine
Dans le département des Alpes-Maritimes, une « prime jeune médecin installé » est en vigueur. Pour en bénéficier, trois ans d’exercice sur le territoire sont demandés. En outre, une bourse peut être octroyée aux étudiants en médecine générale à partir de la troisième année d’études. Les conditions ? Pratiquer la médecine pendant 5 ans dans une zone déficitaire du département.
En Isère, les jeunes médecins qui s’installent peuvent prétendre à la somme maximale de 10 000 €, afin de se procurer le matériel nécessaire pour lancer leur activité.
Pour faire partie des boursiers de votre région ou bénéficier d’une aide à la mobilité internationale, à vous de faire la recherche en fonction de votre localisation. Votre doyen d’université peut certainement vous épauler en ce sens.
Il va de soi que l’assiduité devra être une seconde nature chez vous, au risque de perdre toutes vos ressources.
Les aides au transport pour les futurs médecins
Hormis le Forfait imagine R, proposé à tous les étudiants franciliens de moins de 26 ans et d’autres réductions un peu partout dans l’Hexagone, les étudiants en stage dans les cursus en médecine, odontologie et pharmacie ont quelques avantages de plus.
Si cette période de professionnalisation s’effectue en dehors de leur CHU (Centre hospitalo-universitaire), ils perçoivent mensuellement une indemnité de 130 € pour le transport.
Cette aide est valable sous deux conditions :
- ne recevoir aucune autre indemnité de transport
- avoir un lieu de stage situé à plus de 15 kilomètres de la fac ou du domicile
La demande se fait par écrit auprès du CHU de rattachement. Un modèle de lettre est proposé sur l’arrêté qui a fixé le montant.
Les dispositifs pour la santé mentale des étudiants en médecine
La vie étudiante peut s’avérer aussi stimulante que stressante.
Vous avez envie de parler à quelqu’un ? De nombreux organismes peuvent vous apporter du soutien. L’association SPS (Soins aux professionnels de la santé) a été créée à l’origine pour les professionnels du domaine, puis s’est élargie vers toute la sphère estudiantine.
Le site soinauxétudiants.com mentionne que 75 % des internes et étudiants en médecine montrent des symptômes d’anxiété pathologique et que 50 % souffrent de solitude.
Votre moral n’est pas au beau fixe ? Appelez le numéro vert au 0 805 23 23 36. C’est un appel anonyme et gratuit qui vous permet de joindre des psychologues, psychiatres ou médecins généralistes 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, que vous soyez néo-diplômés ou praticiens de longue date.
Parce que les étudiants étrangers ne sont pas épargnés par la fatigue psychique, 10 % des spécialistes de la plateforme sont polyglottes.
Pauline Dubar, responsable de projets santé publique pour SPS encourage vivement à télécharger l’application « Asso SPS », pour savoir exactement à qui l’on s’adresse.
De fait, il est possible de voir le visage de la personne au bout du fil et de savoir si elle parle plusieurs langues. Si vous souhaitez recontacter le même psychologue, vous pourrez !