« C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », déclarait le président de la République, Emmanuel Macron. 5 ans plus tard, comment est-ce que les jeunes voient leur avenir ? C’est l’objet d’une nouvelle étude présentée par l’association Article 1, en partenariat avec l’institut de sondage Ipsos.
L’enquête a interrogé un panel de 600 jeunes âgés de 20 et de 21 ans, avec l’objectif de « se concentrer sur cette tranche d’âge » pour avoir « une perspective fine et inédite ». Ce public s’est exprimé sur les inégalités, leurs craintes et leurs espoirs quant à l’avenir, tant dans l’enseignement supérieur que pour leur insertion professionnelle.
Une confiance en soi, sur fond de scepticisme envers la société
Avec la crise sanitaire liée au Covid-19, l’instabilité politique ou encore les crises économiques — inflation en tête —, les sondés sont 66 % à être optimistes, « notamment sur leur avenir professionnel (70 %) ». Les origines sociales jouent un rôle important dans la façon dont les jeunes voient leur avenir : ils sont 80 % issus de parents diplômés du supérieur à le penser, contre 67 % qui ont leurs aînés sans baccalauréat.
En revanche, les personnes interrogées sont 72 % à estimer que leur parole n’est pas entendue par la société. Les jeunes Français ruraux sont 81 % à le penser, ce qui souligne un manque de reconnaissance très prégnant chez les nouveaux vingtenaires qui habitent loin des grandes villes. « Ce constat soulève une question essentielle : comment établir un dialogue avec cette génération pour construire une société plus équitable ? », peut-on lire dans l’étude.
Un public très préoccupé par les inégalités sociales
La Gen Z, et particulièrement cette tranche d’âge, se dit préoccupée par les inégalités sociales. Selon l’étude, cela « constitue le marqueur le plus distinctif sur l’ensemble de la population française » et arrive en deuxième position de leurs principales craintes, juste derrière le pouvoir d’achat.
Dans le détail, les inégalités sociales constituent une entrave à l’accès aux études post-bac (68 %), à la progression professionnelle (77 %) ou à l’emploi (80 %). Les femmes, les étudiants boursiers et ceux issus de milieux ruraux « sont particulièrement sensibles à ces enjeux ».
L’enseignement supérieur difficile d’accès pour 6 jeunes sur 10
Dans la culture populaire, on entend souvent dire que l’école est un moyen pour les élèves de s’épanouir. Les années scolaires sont également perçues comme un des principaux leviers de l’ascenseur social. Des idées ancrées dans la société, auxquelles les jeunes sondés n’adhèrent pas du tout.
Ainsi, 62 % affirment que la scolarité ne donne pas les mêmes chances à tous quand 61 % d’entre eux pensent que les études supérieures ne sont pas accessibles à toutes et tous, car jugées inégalitaires. Les jeunes mettent en exergue « une nécessité de repenser les mécanismes d’évolution ».
La vision du monde du travail chez les 20-21 ans traduit également des craintes, puisque 70 % des interrogés le perçoivent comme stressant. Les raisons ? Une pression des codes professionnels (58 %) et un décalage intergénérationnel (63 %). Celles et ceux qui bénéficient d’un faible réseau professionnel sont davantage à le penser que les autres.