Mutuelle, justificatif de transport, RTT, congés sans solde, congés payés… Quand tu commences un premier emploi, il y a plein de nouvelles choses à connaître (et à maîtriser pour t’assurer une bonne prise de poste).
Lors de ton entretien d’embauche et de ton onboarding, ton RH t’a parlé des congés payés, mais ce n’est pas clair pour toi ? Tu n’as pas bien compris comment les CP s’accumulent, à quel moment les poser ou encore ce qu’ils deviennent si tu ne les utilises pas ? Avec ce guide détaillé sur les congés payés, tu seras incollable sur le sujet !
Qu’est-ce qu’un congé payé et qui y a droit ?
Tout salarié d’une structure privée ou publique a droit aux congés payés. Que tu sois ouvrier, employé ou cadre, en CDD, en CDI ou en intérim, en temps plein ou en temps partiel : peu importe, ton employeur doit te donner des congés payés chaque année.
Mais alors, un congé payé, c’est quoi ? C’est tout simplement un jour que tu peux poser tout en étant payé. En gros, tu perçois ton salaire comme si tu avais travaillé pendant cette journée.
Généralement, les employés prennent leurs congés payés pour partir en vacances, mais tu peux aussi poser une ou plusieurs journées pour te reposer, pour pouvoir te rendre à tes rendez-vous médicaux ou encore pour régler des affaires personnelles. Quoi qu’il en soit, ton employeur n’a pas le droit de te demander la raison pour laquelle tu souhaites poser un CP : tu en fais donc ce que tu veux.
Il existe deux méthodes pour calculer l’indemnité de congés payés :
- l’indemnité est égale au dixième de la rémunération brute totale perçue par le salarié au cours de l’année de référence écoulée, à savoir du 1er juin au 31 mai
- l’indemnité est égale à la rémunération perçue par le salarié lorsqu’il travaille, elle tient compte des primes
Il peut exister certains cas, notamment pour les salariés en CDD ou en intérim, où les salariés n’ont pas la possibilité de poser leurs congés. Si cela arrive, ils perçoivent une indemnité compensatrice de congés payés.
À combien de congés payés ai-je droit ?
Un salarié cumule 2,08 jours ouvrés par mois (ou 2,5 jours ouvrables). Par an, cela correspond à 25 jours ouvrés, soit 5 semaines de congés payés (ou 30 jours ouvrables).
Mais attention, pas si vite : as-tu déjà entendu parler des jours fractionnés ? Bien posés, tes CP peuvent te faire gagner deux jours de congés supplémentaires. Pour ce faire, tu dois poser au moins 10 jours ouvrés (12 ouvrables) de suite pendant la période du 1er juin au 31 octobre (soit deux semaines, par exemple pendant les vacances d’été).
Ensuite, il doit te rester au moins 3 jours du congé principal (qui correspond aux 4 semaines) au 31 octobre pour voir ton compteur augmenter de + 1 jour ! Si le nombre de congés non pris à cette date est supérieur à 5 jours ouvrés (6 ouvrables), tu obtiendras 2 jours de congés supplémentaires. Au total, tu auras 27 jours ouvrés de congés payés par an (ou 32 jours ouvrables).
À noter : selon ta convention collective, tes années d’ancienneté, ton âge ou encore ta situation (handicap, enfant à charge, etc.), des congés supplémentaires peuvent t’être accordés.
En cas d’arrêt maladie (non professionnelle), tu bénéficies des droits à congés payés, dans la limite de 2 jours ouvrables par mois.
À quel moment puis-je poser mes congés payés ?
Complexe. Selon la loi, tu peux poser un jour de congé dès lors que celui-ci est acquis. En gros, si tu acquiers 2,5 jours ouvrables au mois de janvier, tu peux directement les poser dès le mois suivant (utile pour prendre ses congés dès l’embauche).
Toutefois, de nombreuses entreprises et conventions collectives se réfèrent à la période de référence. Elles te proposent de poser tes congés payés entre le 1er juin de l’année en cours et le 31 mai de l’année suivante. Les CP que tu vas prendre ont été accumulés de juin à mai de l’année précédente. Note bien que cette période de référence peut changer selon les conventions collectives. Par exemple, celle du BTP se situe entre le 1er avril et le 31 mars. Évidemment, cela ne t’empêche pas de les prendre en anticipation, comme indiqué dans le code du travail.
Pas assez clair ? Voici un exemple plus concret : du 1er juin 2025 au 31 mai 2026, tu cumules des jours chaque mois (25 au total - si ton entreprise fonctionne en jours ouvrés). Ces jours sont débloqués le 1er juin 2026, et tu peux les poser à ta guise jusqu’au 31 mai 2027.
Autre exemple si tu intègres l’entreprise en octobre 2025 : jusqu’à mai 2026, tu cumules 2,08 jours pendant 8 mois. 8 x 2,08 = 16,64. À partir de juin 2026 (et jusqu’à mai 2027), tu auras environ 17 jours de CP à poser. Tu peux aussi, si tu le souhaites, poser les 2,5 jours ouvrables que tu as acquis en octobre, dès novembre 2025.
Attention au terme « à ta guise » ! Cela n’est pas toujours vrai. En effet, certains employeurs peuvent t’imposer des jours, voire des semaines de congés. Par exemple, de nombreuses entreprises ferment leurs portes pendant la période de Noël ou en plein mois d’août, obligeant ainsi les salariés à poser leur CP à ces moments-là. D’autres fonctionnent par roulement. Dans ce cas, elles doivent prévenir leurs salariés de l’ordre des départs en congé au moins 1 mois à l’avance.
Aussi, ton employeur peut te refuser une demande de congés payés si l’activité de l’entreprise est trop importante à ce moment de l’année. C’est notamment le cas dans le secteur du tourisme ou de la restauration. Rares sont les professionnels qui s’octroient des vacances en pleine période estivale. Idem pour le domaine de la vente : ton employeur peut faire la grimace si tu lui demandes de poser des congés pendant les soldes !
Enfin, la loi prévoit qu’une partie de tes congés doit être prise entre la période du 1er mai au 31 octobre. Tu n’as normalement pas le droit de poser la totalité de tes 25 jours ouvrés de congés en dehors de cette période, sauf cas exceptionnels. De plus, la loi interdit (sauf exception encore une fois) de prendre en une seule fois plus de 20 jours ouvrés, soit plus de 4 semaines (tu dois prendre la 5e semaine séparément).
La première année de ton embauche, tu n’as généralement pas assez de congés payés débloqués pour t’octroyer quelques jours de répit. Pour te faciliter la vie, certaines entreprises autorisent des congés sans solde ou des congés par anticipation.
Les congés payés non pris sont-ils perdus ?
Oui et non ! Encore une fois, cela dépend de ton entreprise d’accueil. Habituellement, tu es dans l’obligation de poser la totalité de tes congés pendant la période de référence et donc jusqu’au 31 mai de chaque année. Passé cette date, tu risques de perdre le ou les jours qu’il te reste et ne seras pas rémunéré.
Mais, il existe des exceptions qui entraînent le report des CP à l’année suivante :
- ton employeur l’accorde à ta demande
- tu n’as pas pu prendre tes congés payés pour des raisons valables (congé maternité, congé maladie, etc.)
- la convention collective de ton entreprise le prévoit
Voilà ! Les congés payés, ça peut paraître simple comme ça, mais ils cachent en réalité plein de petites subtilités qu’il convient de connaître pour ne pas passer à côté de quelques jours de repos bien mérités. Dans tous les cas, si tu as des questions, n’hésite pas à t’informer auprès de tes collègues, de ton manager ou de ton responsable ressources humaines pour en savoir davantage !
