« Je n’avais pas un profil de leadeuse » : comment Lara, étudiante, s’est retrouvée à la tête d’un projet de start-up

Étudiante en 4e année à l’École de biologie industrielle (EBI), Lara a remporté le prix du meilleur projet d’innovation lors d’un concours organisé par le Medef. Pendant 5 mois, elle a dirigé une équipe de 16 personnes, pour développer un projet de start-up autour d’un produit anticalcaire durable. Elle nous raconte.
Publié le
Lecture
Trouver mon école
Quelle école est faite pour toi ?
Prends 1 minute pour répondre à nos questions et découvrir les écoles recommandées pour toi !
Trouver mon école (1min 🕓)
https://f.hellowork.com/edito/sites/5/2024/02/LARA-2.jpg
Lara Gordeenko, lauréate du premier prix innovation du Challenge Concepts entreprenariat, au Medef, le 12 janvier 2024. ©Diplomeo

Elle était loin d’imaginer qu’elle se retrouverait, à 23 ans, à la tête d’une équipe de 16 personnes pour monter une entreprise de A à Z. Un « truc de fou » que Lara Gordeenko a pourtant réussi haut la main. L’étudiante en quatrième année de l’EBI (École de biologie industrielle) a développé avec ses camarades de promo, un projet de start-up autour d’un produit anticalcaire durable, baptisé Rewast’Up. 

Ce travail de longue haleine a remporté, mi-janvier 2024, le premier prix innovation du Challenge concept entreprenariat. Ce concours de création d’entreprise, organisé par son école en partenariat avec le Mouvement des entreprises de France (Medef), met en compétition chaque année les étudiants en quatrième année de l’EBI. Il offre aux meilleurs projets la possibilité de participer à d’autres concours d’innovation ainsi que des coachings professionnels de création d’entreprise.

Environnement, alimentation, sécurité routière

Des futurs ingénieurs inventent les produits innovants de demain

Un prix que ni Lara, ni son équipe ne s’attendaient à gagner. Ce « très beau bonus », comme elle le décrit, parachève une expérience humaine de cinq mois au cours desquels elle a énormément appris. Rencontre.

Un parcours atypique, de la sortie du lycée à l’EBI

Avant d’arriver à l’EBI, Lara a suivi un parcours atypique : prudente, elle opte pour un BTS bioanalyses et contrôles, à la sortie du lycée, plutôt que pour une classe préparatoire plus classique. Une façon pour la jeune femme de se conforter dans la voie de la biologie, avec un cursus court, lui assurant un diplôme « quoiqu’il arrive ».

« J’ai tellement aimé le BTS, que j’ai voulu continuer à la fac », raconte-t-elle. Lara quitte alors le cocon familial pour s’installer à Rouen et étudier en licence de biologie. « Cela m’a permis de sortir du cadre scolaire, d’apprendre à travailler seule et à devenir autonome », explique l’étudiante, qui a profité de chaque coupure estivale pour faire un CDD en tant que technicienne de laboratoire. 

Son diplôme en poche, Lara intègre finalement l’EBI, son école « coup de cœur » depuis ses 18 ans. Un parcours qu’elle ne regrette pas : « j’ai beaucoup plus appris et grandi que si j’avais intégré directement l’EBI en post-bac », estime-t-elle.

« Ce n’était pas prévu que je sois cheffe de projet »

Celle qui se décrit comme « très organisée et carrée » aime quand les choses avancent et de préférence « rapidement ». C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à la tête de son équipe, à la rentrée. « Je n’avais pas forcément un profil de leadeuse : ce n’était pas prévu que je sois cheffe de projet, mais personne ne se présentait donc je me suis proposée », relate-t-elle.

« J’avais peur de ne pas être à la hauteur pour gérer les personnes et m’adapter aux différents profils » 

Si la charge de travail ne l’effraie pas, c’est plutôt la gestion d’un groupe qui l’impressionne alors. « J’avais peur de ne pas être à la hauteur pour gérer les personnes et m’adapter aux différents profils tout en restant équitable », se souvient Lara.

“On part de rien et on veut arriver très haut”

Benjamin, fondateur d’une start-up pour un monde plus durable

Là encore, l’organisation est son alliée : après s’être assurée que son rôle convenait à toute l’équipe, l’étudiante demande à une camarade d’être son « bras droit ». Ensemble, elles découpent le groupe en « pôles métiers, associés à des missions bien précises : R&D, marketing, communication, digital, finance…», énumère Lara. « Ça a été très rassurant et ça m’a confortée dans mon rôle », assure-t-elle.

 « Vraie cohésion d’équipe »

Une organisation qui a « facilité les choses » face à la montagne de travail qui attendait le groupe. « On a tiré au sort le thème environnement. De là, on a dressé une liste énorme d’idées, avant de faire le tri : on a fini par se retrouver avec 70 à 100 idées de projets, avant d’affiner jusqu’à se décider pour le produit anticalcaire », se souvient la jeune femme.

« Dans le groupe, on a tous fait des erreurs mais on a eu l’intelligence de se le dire et de s’entraider » 

Séances de coaching en marketing, cours de théâtre et équipe pédagogique à l’appui, Lara et son équipe développent leur projet au fil des mois et apprennent à le défendre bec et ongle. Ils construisent aussi une « vraie cohésion d’équipe », indispensable pour surmonter la pression.

Rewast’Up : « le calcaire attire le calcaire »

Comment fonctionne Rewast’Up ? « C’est un produit préventif anticalcaire à base d’huitre, à placer dans un réservoir d’eau. Il ressemble à une sphère avec des trous pour laisser passer l’eau », nous explique Émilie Gille, responsable du pôle communication de l’équipe de Lara. « Le principe est simple : le calcaire, présent dans les huîtres, attire le calcaire. Cela permet d’en capter et d’empêcher le dépôt sur les parois de nos appareils électroménagers », poursuit-elle.

 C’est cette expérience humaine que Lara retient avant tout. « J’ai adoré l’expérience avec le groupe », assure-t-elle. Lors du projet « on a tous fait des erreurs mais on a eu l’intelligence de se le dire et de s’entraider », poursuit-elle. « À la fin, on était plus du tout les mêmes personnes, on a tous évolué de façon positive, d’un point de vue aisance à l’oral et de confiance en nous »

Un projet fictif « tellement complexe qu’on a l’impression qu’il est réel »

Si ce projet est pour le moment fictif, « il est tellement complexe qu’on a l’impression qu’il est réel », ajoute Lara. Pour la suite, l’équipe au grand complet a décidé de s’inscrire à un nouveau concours d’innovation, pour voir jusqu’où ils pourront aller. « Pas un étudiant n’a quitté le navire », se réjouit Lara, qui ne se voit pas continuer sans son équipe.

Lara et son équipe au siège du Medef, à Paris, pour la remise des prix du Challenge concept entreprenariat, le 12 janvier 2024 © Diplomeo

 Alors qu’elle s’est lancée dans le « grandbain » de l'entreprenariat avec ce projet, sans « aucune compétence ni expérience », Lara a découvert qu’elle aimait le management, cet « aspect humain » qu’elle voudrait développer dans sa vie pro. « J’ai aussi appris à déléguer et à faire confiance, à rester professionnelle dans les moments de stress », ajoute-t-elle.

L’année prochaine, la jeune femme cherche une entreprise dans le domaine  pharmaceutique pour réaliser sa dernière année d’études en alternance.  Celle qui reconnaît en avoir « un peu marre de l’école » se sent prête à se lancer sur le marché de l'emploi avec la même rigueur  et détermination qui l'ont accompagnée tout au long de ses études. 

Trouve ton diplôme
en 1 min avec Diplomeo ! Trouver mon école

Plus de contenus

Toutes les actualités
Ne manque aucune info pour t’orienter
Deux fois par mois, reçois une newsletter par mail avec l’actu et nos conseils sur l’orientation.
En cliquant sur "S’inscrire", tu acceptes les CGU et tu déclares avoir lu la politique de protection des données du site Diplomeo