Sur un fond musical endiablé et un ballet de lumières cadencé, les groupes d’étudiants, identifiés par des dresscode de couleur, se succèdent sur la scène, devant les encouragements d’un public déchaîné. Mises en scène, humour, mimes… tout est permis aux futurs ingénieurs, qui n’ont qu’une vingtaine de minutes pour retenir l’attention de leur audience.
Difficile de croire que cette ambiance digne d’un show à l’américaine a lieu dans l'amphithéâtre du très sérieux Mouvement des entreprises de France (Medef), dans le VIIe arrondissement de Paris. Vendredi 12 janvier, l’organisation patronale recevait, comme chaque année depuis maintenant 19 ans, le Challenge Concept entrepreneuriat.
Ce concours de créationd’entreprise a regroupé les 187 étudiants en 4e année de l’Ecole de biologie industrielle (EBI). Répartis en 12 groupes, ils ont pitché toute la journée leurs projets innovants dans divers domaines (alimentaire, cosmétique, santé humaine, environnement, sécurité routière et science au service des populations) devant un jury de 40 professionnels.
A la clef pour les 5 meilleurs projets : l’opportunité de participer à différents concours d’innovation d’étudiants nationaux et internationaux, voire d’être amenés à la création d’une entreprise. Reportage.
“J’appréhendais beaucoup l’aspect marketing du projet”
A la fin de sa présentation, Manon et ses 15 camarades en chemise rouge ont “tout donné” pour faire valoir leur projet, confie-t-elle à Diplomeo, encore sous le coup de l’excitation. Au début du semestre, ils ont tiré au sort le thème Environnement. “Juste après l’été, le sujet des incendies s’est posé comme une évidence”, retrace l’étudiante, dont le groupe a mis au point un extincteur non toxique et durable, à destination des randonneurs.
Outre l’aspect technique, qui correspond à leur cursus, Manon et son équipe ont appris à créer un businessplan. Comme leurs autres camarades, ils ont bénéficié de trois séances de coaching pour ne rien laisser au hasard : de l’étude de marché à l’analyse des risques en passant par les prévisions financières, ils ont su répondre aux questions finales du jury après leur pitch.
Si l’étudiante spécialisée en chimie “appréhendait beaucoup l’aspect marketing” de cette “aventure”, l’aspect collaboratif lui a fait apprécier le projet. “Chacun a fait en fonction de ce qu’il aime faire”, rapporte la jeune femme, qui ne cache pas sa fierté d’avoir “monté une idée en partant de rien, en si peu de temps”.
Des compétences de terrain maîtrisées dès l’école
“Aujourd’hui on assiste à l’aboutissement et à la mise en lumière des compétences transversales développées par nos élèves ces cinq derniers mois”, se réjouit Clémence Bernard, directrice de l’EBI, entre deux présentations. Ces compétences sont “en général beaucoup plus souvent apprises sur le terrain”, rappelle-t-elle. “Comme le fait de travailler sous pression, avec une certaine exigence, surmonter des obstacles”, énumère-t-elle.
Ce concours permet ainsi aux élèves d’avoir une idée plus précise de leurs ambitions professionnelles, couplé à un socle de connaissances très technique. “On sent déjà que certains se positionnent sur un domaine de prédilection”, constate-t-elle. “On voit ceux qui préfèrent la partie production, le développement ou bien l’aspect règlementaire”, illustre la directrice.
Si seuls 5 lauréats sont récompensés à la fin de cette journée, les étudiants valorisent surtout l’aspect collaboratif de cet événement. “Il n’y a pas vraiment d’esprit de compétition, car on est tous sur des thèmes différents, donc on veut juste découvrir ce que les autres ont pu produire”, assure Manon.
Son projet a remporté le “coup de coeur” du jury. Si elle ne pense pas donner de suite personnellement à ce projet en montant une entreprise par exemple, d’autres étudiants lauréats ont déjà utilisé ce concours comme tremplin. Comme un groupe d’une précédente édition qui a mis au point un œuf végétal, et dont la start up rencontre un franc succès. “En cinquième année, les étudiants peuvent prendre le statut d’étudiants entrepreneur, et l’EBI les accompagne !”, glisse Clémence Bernard.
