Le job de rêve existe-t-il ? Si cette question n’aura sûrement jamais une seule et même réponse, plusieurs paramètres permettent de mesurer la perception, les attentes et les craintes que l’on a du travail. Chez les jeunes, certains critères sont plus importants que d’autres pour s’épanouir dans le cadre professionnel.
Ce mardi 4 mars, l’école de commerce ISC Paris et l’institut de sondage BVA Xsight ont présenté à la presse leur baromètre 2025 du bonheur au travail chez les 18-24 ans. Pour cette troisième édition de ce sondage, mené en ligne auprès de plus de 1000 jeunes, entre le 12 et le 16 novembre 2024, certaines tendances se stabilisent, tandis que d’autres progressent. D’autres éléments, au contraire, perdent en importance dans l’esprit des jeunes. On fait le point, en chiffres, sur les critères déterminants du job idéal !
Le salaire : critère numéro 1 pour un jeune sur deux
En hausse de 5 points par rapport à l’an dernier, le salaire devient le premier critère de choix d’un emploi pour 47% des jeunes. Cette évolution traduit une préoccupation financière grandissante dans un contexte économique incertain.
Mais, si ce critère de la rémunération est un élément essentiel pour le bien-être au travail (32% des sondés), les jeunes posent toutefois certaines limites. La majorité d’entre eux ne sont pas prêts à accepter de mauvaises conditions de travail contre un meilleur salaire.
Équilibre vie pro / vie perso : 46% des sondés ne pourraient pas s’en passer
Autre critère essentiel pour permettre le bien-être au travail : l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, recherché par 46% des sondés. Ce chiffre est resté stable depuis trois ans (46% en 2023, 42% en 2022), montrant que cette attente est ancrée durablement dans les esprits.
Le fait d’avoir du temps libre à côté de son travail apparaît en effet comme un incontournable pour 42% des sondés, un chiffre en hausse, en particulier chez les jeunes femmes (46%).
Côté vie pro, les 18-24 ans s’épanouissent au travail en 2025 majoritairement via leur sentiment d’appartenance à l’entreprise, leur niveau d’autonomie, l’ambianceautravail, la charge de travail ou encore le développement de leurs compétences. Des critères de satisfaction qui devancent largement ceux liés à l’engagement RSE de leur employeur. En 2025, seuls 6% des jeunes sont attentifs aux engagements RSE, contre 11% en 2022.
1 jeune sur 5 a déjà changé d’emploi pour des raisons écologiques
La flexibilité horaire : un avantage incontournable pour 53% des jeunes
Plus d’un jeune sur deux (53%) considère la flexibilité des horaires comme un critère prioritaire, loin devant le télétravail partiel (27%). Cette tendance est encore plus marquée chez les diplômés bac+5, où 68% souhaitent plus de souplesse dans leur emploi du temps. Ces chiffres montrent que les jeunes cherchent un travail qui s’adapte à leur rythme de vie, plutôt qu’une simple possibilité de travailler à distance.
Freelance, auto-entreprise : 28% des 18-24 ans veulent voler de leurs propres ailes
L’envie d’indépendance progresse : 28% des jeunes souhaitent travailler à leur compte ou créer leur entreprise, soit 4 points de plus qu’en 2022. Cette aspiration est plus forte chez les hommes (31%) que chez les femmes (24%). Un chiffre en rupture avec les modèles traditionnels de carrière, qui traduit une volonté de maîtriser son avenir professionnel et de ne pas dépendre d’un employeur.
Dans ce contexte, les jeunes sont logiquement de moins en moins attirés par le CDI. Ce contrat à durée indéterminée n’apparaît comme une priorité plus que pour 59% des 18-24 ans, contre 63% en 2022.
Un autre élément démontre l’attachement plus fragile des jeunes à l’entreprise : cette année, seuls 57% d’entre eux estiment que leur travail est reconnu, contre 63% l’année précédente. Cette baisse de 6 points révèle un besoin croissant de valorisation, en parallèle d’une légère diminution du taux de satisfaction global au travail (77% en 2025 contre 80% l’année précédente).
Intelligence artificielle au travail : un outil utile pour 61% des jeunes
Efficacité et automatisation des tâches ingrates : l’IA est vue d’un bon œil par la majorité des 18-24 ans (61%). Mais 39% des sondés restent sceptiques ou inquiets, notamment face aux risques de remplacement de certains métiers. De plus, l’enthousiasme varie selon le niveau d’études et le secteur d’activité : les diplômés bac+5 et les jeunes travaillant dans la tech sont plus enclins à utiliser l’IA (jusqu’à 70%), tandis que ceux exerçant dans les domaines plus traditionnels, comme l’administration ou l’artisanat, se montrent plus prudents.
L’IA suscite également des interrogations sur la formation et les compétences requises : 58% des jeunes estiment qu’ils doivent acquérir de nouvelles compétences pour ne pas être dépassés par ces évolutions. Enfin, la question éthique reste présente : 45% des sondés se disent préoccupés par l’utilisation de l’IA dans la prise de décisions au sein des entreprises, notamment en matière de recrutement ou d’évaluation des performances.