Les jeunes et l’entreprise : la rémunération apparaît comme une priorité pour 4 sondés sur 10

Rémunération attractive, épanouissement professionnel, équilibre vie pro-vie perso, confiance, respect, engagement, valeurs : les attentes des jeunes vis-à-vis des entreprises sont de plus en plus nombreuses. 

Qu’est-ce qui compte le plus à leurs yeux une fois insérés sur le marché du travail ? Quelle serait leur entreprise idéale et qu’attendent-ils de leur manager ? Comment se projettent-ils dans l’avenir ? Toutes ces questions ont été abordées par la Fondation Jean-Jaurès, dans une enquête en partenariat avec la Macif et BVA Xsight, dévoilant les attentes des jeunes au travail. Cette 4e édition du baromètre d’opinion sur les jeunes et l’entreprise a été menée auprès de 1000 jeunes Français âgés de 18 à 24 ans, pour mieux comprendre leur rapport à l’entreprise. 

Le salaire en ligne de mire

La rémunération est la priorité de 40% des jeunes interrogés. Celle-ci apparaît comme telle pour la troisième année consécutive, devant plusieurs autres critères : 

• avoir un poste qui permet d’avoir du temps libre pour sa vie personnelle (29%) 
• avoir une activité intéressante (27%)
• avoir un poste qui permet de développer ses compétences et d’évoluer (26%)
• avoir un poste stable (21%) 

Cette préoccupation liée au salaire crée même une certaine angoisse chez les jeunes. En effet, la peur de ne pas suffisamment gagner d’argent au travail est l’inquiétude la plus souvent citée (47%), devant la peur de s’ennuyer (35%) ou l’idée de ne pas être intéressé par leurs missions (33%). Avoir un job qui respecte leurs valeurs est également un critère important. La preuve : plus de 2 jeunes sur 10 ont peur d’avoir un travail contraire à leurs valeurs. 

Ceci dit, la rémunération n’est pas le seul élément important dans une entreprise. Ainsi, les répondants soulignent d’autres critères indispensables pour postuler ou rester au sein d’une entreprise. Au-delà du salaire, l’entreprise doit bien évidemment véhiculer du respect (52%) et de la confiance (38%) pour être attractive. 

Des attentes en termes d’engagement et des axes à améliorer

Un bon salaire ne fait pas tout. Les jeunes sont de plus en plus exigeants en ce qui concerne les entreprises et l’environnement professionnel dans lequel ils souhaitent évoluer plus tard. Ainsi, plusieurs points sont mis en avant par les répondants.

Côté engagement, les jeunes attendent d’elles qu’elles améliorent les conditions de travail des salariés (33%). La question de la préservation de l’environnement arrive tout de suite après et est importante pour 22% des sondés. 

Quid des inégalités et des discriminations ? La préoccupation du côté des jeunes vis-à-vis de ces sujets semble en baisse. Selon le baromètre, la lutte contre les inégalités entre les hommes et les femmes représentait une priorité pour 27% des jeunes interrogés l’an dernier. Cette année, ce pourcentage baisse à 17%. La lutte contre le racisme (12%) ou l’homophobie (3%) arrivent tout en bas du classement. 

©Baromètre d’opinion sur les jeunes et l’entreprise - Fondation Jean-Jaurès

Selon les sondés, le rôle principal d’une entreprise est de créer des emplois (45%), d’être utile à la société (43%) et de participer à l’épanouissement professionnel des jeunes (31%). Néanmoins, il existe d’autres aspects où elle entre en action, ainsi que des axes qu’elle peut sans cesse améliorer. Par exemple, les jeunes interrogés estiment que la place accordée à la parole et à la participation des salariés est ce qu’il manque le plus aux entreprises aujourd'hui (29%). Près de 3 jeunes sur 10 aimeraient aussi que leur société propose davantage un management basé sur la confiance et l’autonomie.

D'ailleurs, selon les personnes interrogées, le manager idéal serait celui qui : 

• crée un environnement de travail épanouissant (28%)
• reconnaît le travail accompli (24%)
• fait progresser (19%)
• donne confiance (17%)
• etc. 

Un accent est également mis sur les attentes des jeunes en termes de la vie politique et démocratique de l’entreprise. Selon l’enquête, 30% des sondés trouvent qu’elle devrait donner l’exemple en étant elle-même démocratique dans sa façon d’être dirigée et gouvernée, en incitant les salariés à s’engager ou à participer aux élections (20%). Toutefois, 64% pensent que l’entreprise ne doit pas inciter ses salariés à débattre de politique.

Stabilité ou mobilité : des envies divergentes

Rester longtemps dans la même boîte ? Changer souvent d’entreprise ? Fonder une famille ? Trouver un job à l’étranger ? Tous les jeunes n’envisagent pas le même avenir. Pour 29% des sondés, rester dans la même entreprise et changer de poste, pour acquérir de nouvelles expériences est envisageable (39% pour les diplômés bac+2). 23% voudraient d’ailleurs rester au sein de la même entreprise autant que possible. 

Le changement et l’envie de mobilité concernent plutôt les cadres ou les répondants les plus diplômés. En effet, 17% des sondés pourraient changer d’entreprise à plusieurs reprises, contre 26%pour les diplômés bac+3 et plus. Idem côté mobilité internationale : 17% aimeraient travailler à l’étranger, contre 36% des cadres. 

Sur le plan personnel, le baromètre dévoile une quête de stabilité. 40% des jeunes envisagent de se marier et 50% de fonder une famille. D’ailleurs, l’épanouissement familial serait l’incarnation d’une vie réussie pour 3 jeunes sur 10, devant la santé (19%) et la réussite financière (18%). Sans oublier les projets immobiliers : 56% des jeunes souhaitent devenir propriétaires de leur logement et un tiers ont envie de construire une maison.