Comme beaucoup d’autres candidats, tu postules, tu relances et silence radio. Tu n’as pas de retour, même négatif. C’est le néant. Et si tu avais eu affaire à de fausses annonces d’emploi ? Bienvenue dans le troisième millénaire : en plus de te faire ghoster par ton crush, tu peux aussi te faire ghoster par de prétendus recruteurs ! Comment ne pas tomber dans le piège des « ghost jobs » ? Qui se cachent derrière ses fausses annonces ? Et quand les entreprises en sont à l’origine, pourquoi font-elles ça ? Diplomeo te dit tout !
Annonces en ligne ou propositions d’emploi non sollicitées : ne tombe pas dans ces pièges
Elles sont là, elles existent : les fausses annonces d’emploi. Il peut s’agir d’offres diffusées sur internet et aussi de messages que tu reçois alors que tu n’as rien demandé.
Concrètement, ce sont des propositions qui n’ont jamais eu pour but d’aboutir à une réelle embauche. Ce ne sont pas toujours des cybercriminels qui se cachent derrière ces posts et messages. Parfois, il est simplement question d’entreprises réelles qui oublient de retirer les annonces d’emploi une fois qu’elles ont été pourvues.
Trêve de balivernes : comment repérer ces « ghost jobs » ou emplois fantômes ? Si ces éléments sont présents, passe ton chemin :
- L’annonce contient de nombreuses fautes d’orthographe
- Les échanges de messages ont lieu tard dans la nuit ou au petit matin
- L’adresse mail du contact n’est pas au bon format : le nom de domaine arrive avant le @. Par exemple : « france-travail@prénomnom.com » (❌) au lieu de « prénomnom@francetravail.fr » (✅)
- Tu n’as pas encore rencontré ton potentiel employeur et il te demande de lui envoyer des infos personnelles : RIB, numéro de sécurité sociale, de compte ou de carte bancaire
- Ton potentiel employeur te demande de lui verser une somme d’argent en échange d’un contrat de travail ou pour suivre une formation avant l’embauche
- Tu n’as pas encore signé de contrat et ton potentiel employeur souhaite t’envoyer une somme d’argent avec un motif : l’achat de matériel nécessaire à ton intégration
Par ailleurs, si tu sens l’annonce un petit peu trop attractive, qu’on te propose de travailler 3 heures par jour, quand tu veux, pour 900 euros quotidiens, fuis ! Ou, en tout cas, dès que tu as un doute, n’hésite pas à vérifier que l’offre d’emploi est en conformité avec le Code du travail.
Tu peux aussi t’assurer de l’existence juridique de l’entreprise à l’origine de l’offre d’emploi, grâce au SIRET. N’hésite pas non plus à rechercher ton interlocuteur sur LinkedIn pour avoir plus d’informations. Dans tous les cas, ne signe rien et n’envoie rien de personnel avant un entretien. Si l’employeur prétend ne pas pouvoir te recevoir, car il est à l’étranger, c’est déjà bizarre…
Quels risques si je tombe dans le panneau d’une fausse offre d’emploi ?
Quand ce sont des fraudeurs qui se cachent derrière ces propositions malhonnêtes, les objectifs sont assez simples à identifier : ils cherchent à te soutirer de l’argent et des informations personnelles.
Données bancaires, mot de passe : les jeunes particulièrement vulnérables aux arnaques en ligne
Entre de mauvaises mains, tes informations confidentielles (pièces d’identité, numéro de sécurité sociale, données bancaires, etc.) peuvent servir à ouvrir des comptes bancaires voire contracter des prêts en ton nom, à usurper ton identité, à souscrire des abonnements prélevés sur ton compte, etc. En cédant à une proposition frauduleuse, tu ne risques pas seulement de perdre ton temps !
Pourquoi certaines entreprises postent des offres sans vouloir recruter
Dans certains cas, ce sont aussi de réelles entreprises, bien existantes, qui publient des offres bidon. C’est un phénomène qui est souvent dénoncé sur les réseaux sociaux, mais sans être véritablement prouvé.
Une première piste peut être l’étude « The Truth About Ghost Jobs in 2025 : A Hiring Mirage » (La vérité sur les emplois fantômes en 2025 : un mirage de recrutement) réalisée par Clarify Capitals — une société américaine spécialisée dans les financements rapides pour les petites entreprises. Les résultats ont été recueillis à partir des réponses de 1000 employeurs américains. Ce qu’on apprend :
- 22 % des entreprises laissent indéfiniment des offres d’emploi actives, sans forcément prévoir une embauche immédiate, pour avoir un vivier de candidats en cas de turnover
- 16 % dans l’éventualité où un profil exceptionnel, à ne surtout pas rater, répondrait à l’annonce
- 8 % pour garder leurs employés motivés
- 7 % pour rassurer les employés surmenés
- 6 % pour donner l’impression d’une croissance
Voilà de quoi t’éclairer davantage ! Il ne faut pas oublier également que parmi les entreprises qui ne cherchent pas réellement à embaucher, il y a aussi celles qui ont oublié de supprimer l’annonce alors que le poste a été pourvu, en externe comme en interne. Ce n’est pas une excuse : cela joue sur le moral des candidats qui n’ont jamais de réponse.
Vérifie la date de publication de l’annonce pour éviter les mauvaises surprises. Une offre d’emploi publiée depuis plus de 30 à 45 jours, sans modification ni actualisation, peut commencer à paraître suspecte. Il n’y a pas de date ? Tu peux copier-coller le lien de l’annonce dans Wayback Machine pour voir si elle était déjà en ligne il y a plusieurs mois.
Parfois, tu as répondu à une annonce qui existe bel et bien, seulement, l’entreprise est débordée… ou malpolie. N’hésite pas à relancer le recruteur pour avoir des nouvelles de l’avancée du processus.