C’est la nouvelle année et pourtant, le souvenir de 2024 est encore présent. Il faut dire que l’année ne s’est pas bien terminée, avec un nombre record d’inscrits (+3,9 %) à France Travail, sans emploi (catégorie A), enregistré au dernier trimestre, par rapport au troisième trimestre.
Un chômage en hausse également par rapport à l’année 2023 : le nombre total d’inscrits sur France Travail, en recherche d’emploi (catégories A, B et C) est en hausse de 1,8 %.
Les jeunes sont particulièrement concernés. Le dernier trimestre 2024 enregistre une augmentation de 8,5 % du nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans. Cela représente une hausse de 7 % sur un an, d’après les chiffres de la Dares.
« Accéder à un emploi est devenu plus dur ou c’est juste moi ? »
Non, non, ce n’est pas juste toi. Chiffres à l’appui, le chômage des jeunes s’est fortement intensifié rien qu’entre les mois d’octobre et décembre 2024. « Le chômage des jeunes est le chômage le plus sensible aux cycles d’activité, parce que le coût de licenciement est moins élevé pour ce qui concerne les jeunes. Donc ce sont eux qui, à la fois, entrent le moins dans le travail et en sortent le plus rapidement », expliquait l’économiste Denis Ferrand, au micro de RMC, mardi 28 janvier.
Par ailleurs, les derniers rapports de l’INSEE constatent que le quatrième trimestre de l’année 2024 est également marqué par un recul du PIB de 0,1 %. Ce déclin se distingue par rapport à la hausse de 0,4 % enregistrée au troisième trimestre, « en partie par contrecoup des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris qui ont soutenu la croissance du troisième trimestre », précise l’Institut. La consommation des ménages aussi a connu un léger ralentissement entre octobre et décembre 2024. Il en est de même pour l’investissement.
En bref, ces chiffres pourraient marquer le début d’une récession. L’instabilité politique et budgétaire n’y est pas pour rien. Nouveaux gouvernements, motion de censure… les entreprises sont dans le flou et sont plus frileuses en ce qui concerne de nouvelles embauches. Selon les paroles de l’économiste Stéphanie Villers, rapportées par Public Sénat, « les entreprises préfèrent attendre de connaître l’issue de l’instabilité politique ».
Des secteurs plus bouchés que d’autres
Signer son premier contrat rapidement après sa diplomation n’est pas à la portée de tous. La tâche s’avère plus compliquée pour ceux qui optent pour des études très sollicitées, dont le nombre de diplômés dépasse de loin le nombre de postes disponibles. En tête, plusieurs disciplines des sciences humaines et sociales, comme la communication. D’un autre côté, plusieurs activités dites d’avenir concernent les sciences fondamentales et appliquées.
L’alternance vole les postes des diplômés ? Plusieurs utilisateurs de X (ex-Twitter) ont répondu à la publication « Bac+5, 200 candidats, 1 entretien (refusé) » en pointant du doigt ce mode de travail salarié. Selon eux, ils auraient plus tendance à tomber sur des offres d’alternance que sur des offres d’emploi en CDI ou CDD.
En parallèle, l’alternance serait un levier d’insertion professionnelle, inspirant davantage la confiance des recruteurs et débouchant parfois sur des offres d’embauche à la fin du contrat. Toutefois, l’alternance est dans le viseur du gouvernement qui cherche à faire des économies. Les aides à l’embauche d’apprentis ont déjà connu des coups de rabots l’année dernière.
