Alternance : ce qui change au 1er janvier 2025

Face au déficit budgétaire que connaît l’Hexagone, les aides à l’embauche d’un apprenti pour toutes les entreprises a subi des coups de rabot. Dès le 1er janvier 2025, le dispositif actuel évolue. Explications.
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L’apprentissage sera-t-il encore dans le viseur du gouvernement ? Tandis que la France connaît un déficit budgétaire important et que le gouvernement cherche toujours à faire des économies pour le réduire, les aides à l’embauche d’un apprenti en entreprise sont en ligne de mire. 

Depuis sa mise en place lors de la crise sanitaire en 2020, l’aide à l'embauche d’un alternant en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage s’élève à 6000 euros. Désormais, le ministère du Travail a établi certains critères pour que les entreprises puissent continuer à les percevoir. Quels sont-ils et quels scénarios envisagés pour 2025 ? On fait le point. 

Alternance : les aides qui ne sont plus prises en charge 

C’était il y a quelques mois seulement : l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait fait état des dérapages budgétaires du pays et avait annoncé un objectif ambitieux de 10 milliards d’euros d’économies pour réduire le déficit public qui s’établit aujourd’hui à 6,1% du PIB. 

C’est la raison pour laquelle depuis mai 2024, plusieurs réductions des aides à l’embauche ont été engagées, étape par étape. Le 1er mai dernier, l’aide au recrutement des jeunes en contrat de professionnalisation a été supprimée. Ensuite, le gouvernement a commencé à réduire les aides pour des contrats en apprentissage.

Dès lors, en octobre dernier, la première piste était de réduire les aides aux alternants qui suivent une formation supérieure au bac+2 ce qui correspond au niveau 6 et 7 du RNCP (fin de licence ou master). La seconde, annoncée par l’éphémère Premier ministre, Michel Barnier, en diminuant l’aide de 6 000 à 4 500 euros. Son projet de loi de finances 2025 fixait une baisse de 1,2 milliard d’euros du coût de ces aides à l’embauche d’un apprenti. 

De nouvelles aides ajustées dès janvier 2025

À la veille de 2025, une nouvelle annonce publiée lundi soir par le ministère du Travail a rebattu les cartes de cette décision. Ainsi, à partir du 1er janvier, l’aide à l’embauche d'un apprenti est reconduite et va être abaissée à 5000 euros pour les petites et moyennes entreprises et à 2 000 euros pour les grandes entreprises. 

"En l'absence de décision, l'aide n'aurait concerné que les contrats préparant à des diplômes de niveau bac et infra bac et pour les seules entreprises de moins de 250 salariés, soit moins d'un tiers des contrats", précise le ministère du Travail, dans un communiqué.  

En outre, pour les entreprises de plus de 250 salariés, les aides à l'embauches pourraient faire l'objet de conditions supplémentaires. Le ministère justifie ce choix "de préserver une aide pour chaque contrat, quel que soit le niveau de diplôme préparé".

Quelles pistes pour la suite? 

Juste avant Noël, le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a annoncé son nouveau gouvernement. La nouvelle ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin, prend le relais d’Astrid Panosyan-Bouvet et sera chargée de ce dossier.

Selon la nouvelle ministre, ce maintien des aides à l'apprentissage "témoigne de notre volonté de maintenir notre ambition et notre mobilisation en faveur de l'apprentissage". La décision du ministère du Travail n'est pas figée et fera l'objet d'un décret "courant janvier après saisine de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP)", apprend-on dans le communiqué.

Réduction des aides à l'embauche d'un apprenti

“Un frein à l’ascenseur social” selon un expert

Ces réductions voire suppressions d’aides pour les étudiants en alternance suscitent des inquiétudes tant du côté des entreprises que des établissements du supérieur. Pour les représentants des universités et des grandes écoles, qui alertent sur ces coupes budgétaires depuis la rentrée, ces décisions “pénalisent les apprenants selon leur niveau d’études”, car selon eux, “l’apprentissage est une voie de formation essentielle d’accès aux études supérieures, au diplôme et à l’emploi qualifié”. 

La CGE et France Universités avaient également fait part de leurs craintes sur certains profils d’étudiants, notamment les plus défavorisés, car l’alternance a un impact sur le levier social. En effet, ce mode de scolarité partagé entre l’entreprise et l’école a permis à des jeunes issus de milieux moins favorisés de réaliser des études supérieures longues, ce qui n’aurait pas été le cas sans ces aides.

Reste à savoir si les coups de pouce connaîtront de nouveaux coups de rabot ou si de nouvelles conditions seront à l'ordre du jour en 2025, dans un contexte politique instable et du déficit budgétaire toujours plus important. 

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