Un objectif : faire des économies face au déficit. Dans le cadre du budget 2025 qui sera présenté ce jeudi 10 octobre puis voté à l’Assemblée nationale, les aides à l’embauche d’un apprenti à hauteur de 6000 euros pourraient subir un nouveau coup de rabot.
La formation en alternance est un dispositif qui a fait ses preuves dans le monde professionnel, avec l’embauche de plus d’un million d’apprentis en 2023. Néanmoins, certains profils comme les alternants recrutés en contrat de professionnalisation ne sont plus éligibles à cette aide depuis le 1er mai 2024.
Suite à l’annonce de la réduction des aides à l’embauche pour certaines formations l’été dernier, quelles sont les pistes envisagées par le gouvernement pour réduire les dépenses publiques allouées à l’apprentissage ?
Première piste : une diminution partielle des aides à l’apprentissage
C’est le premier scénario envisagé par le Premier ministre, Michel Barnier. Le locataire de Matignon avait expliqué que le gouvernement comptait « regarder si certaines aides à l’apprentissage ne peuvent pas être ciblées ». Dans le sillage de sa prise de parole, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, avait annoncé de nouveaux « ajustements à la prime d’apprentissage ».
Ainsi, le gouvernement prévoit de diminuer l’aide de 1 500 euros, passant de 6 000 à 4 500 euros, pour toutes les entreprises. Une mesure qui ne satisfait pas les petites et moyennes entreprises.
« Quand on sait que 70 % des apprentis sont dans les PME, ce sera un impact non négligeable », juge François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises, au JT de France 2 ce mardi 8 octobre. « Il ne faut pas couper le magnifique élan que l’on a dans nos entreprises, à savoir le million d’apprentis », ajoute-t-il.
Deuxième piste : une baisse du montant de l’aide pour certains profils
La suppression totale des aides à l’embauche d’un apprenti dans certains cas de figure est également à l’étude. Cela concernait notamment les étudiants recrutés à bac+3 et plus (notamment pour les formations de niveau master) dans les entreprises de plus de 250 salariés.
Celles-ci seraient donc maintenues pour les apprentis au niveau bac+2 ou moins, à savoir les jeunes scolarisés au lycée professionnel ou en BTS. La suppression des aides pour les diplômes de niveau 6 et 7 permettrait de faire 554 millions d’euros d’économies.
Cependant, ce scénario inquiète les employeurs ainsi que le patronat qui estiment que ces aides permettent aux alternants de mieux se former et de s’insérer plus facilement sur le marché du travail. En 2023, 400 000 étudiants de niveau bac+3 ont suivi un cursus en alternance. Un dispositif qui a permis à des jeunes qui n’ont pas les moyens de suivre des formations de haut niveau, en école de commerce ou d’ingénieurs, où les frais de scolarité sont généralement coûteux.
D’autres coupes budgétaires sont envisagées par le gouvernement. La réduction des subventions aux CFA est sur la table et rapporterait 150 millions d’euros à l’État. Idem pour la suppression de l’exonération d’impôt sur le revenu pour tous les apprentis, dont le gain serait de 459 millions d’euros.