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Apprentissage : 53% des alternants affirment que ce dispositif les a sauvé de l’échec scolaire

Un nouveau baromètre conduit par le groupe IGENSIA Éducation, présenté ce mardi 1er octobre, vise à mettre en lumière la formation en alternance dans l’enseignement supérieur. Néanmoins, les coupes budgétaires qui planent sur les aides aux entreprises peuvent avoir des effets délétères pour certains étudiants.
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On ne présente plus la formation en alternance, tant ce mode de scolarité s’est démocratisé dans l’enseignement supérieur. Selon le ministère du Travail, on compte plus d’un million d’apprentis dans l’Hexagone, avec une augmentation du nombre d’alternants de 150 % en l’espace de dix ans.

Ce mardi 1er octobre, le groupe IGENSIA Éducation présente son deuxième baromètre annuel consacré au rapport des Français à l’alternance. Une étude réalisée auprès de 1 528 répondants âgés de 18 ans et plus. Une partie des questions de l’enquête sont adressées à certaines catégories de la population française, à savoir les étudiants, les parents ou encore aux personnels d’entreprises.

L’attractivité de l’alternance passée au peigne fin

L’alternance, ce sont les personnes concernées qui en parlent le mieux : 91 % des alternants considèrent que l’apprentissage va de pair avec une expérience professionnelle concrète. 93 % évoquent ce dispositif comme tremplin pour bien gagner sa vie par la suite, tandis que 82 % d’entre eux parlent de l’alternance comme moyen de bénéficier d’un encadrement personnalisé.

« J’ai un formateur qui m’accompagne tout au long de l’année et qui est là pour nous aider », explique Thushmica, alternante en deuxième année de BTS Banque à IGENSIA Éducation. « J’ai décidé d’opter pour l’alternance après un BTS Compta très théorique. En réalisant mon stage de deux mois, je me suis rendu compte que ce n’était pas des choses que l’on avait vues en cours », explique-t-elle. « L’alternance nous permet d’être dans la pratique et mon formateur a la possibilité de nous embaucher une fois notre diplôme en poche ». 

Quant au regard de l’ensemble de la population française sur l’alternance, l’enquête offre de très bons résultats. 8 Français sur 10 se disent familiers avec le système de l’alternance, dont 47 % connaissent ses grands principes et 35 % le système et les modalités. De façon générale, l’apprentissage est perçu comme attractif, et ce, même auprès de ceux qui n’ont jamais endossé cette casquette.

Quelques chiffres clés :

  • 96 % des sondés non alternants trouvent que l’alternance permet d’allier théorie et pratique
  • 94 % pensent que cela renforce l’attractivité du CV et permet de suivre une formation de qualité
  • 92 % sont d’avis que ce dispositif permet de trouver plus facilement un emploi à l’issue de la formation

L’attractivité de l’alternance se ressent aussi chez les familles : 83 % des parents ont déjà envisagé un parcours en alternance lors de la scolarité de leurs enfants, dont 45 % des parents sondés qui ont une fille ou un fils qui étudie actuellement dans le secondaire ou le supérieur. « Ces tendances, nous les observons au quotidien, aux journées portes ouvertes et lors des salons où les parents se posent des questions quant à l’orientation de leurs enfants », affirme Nizarr Bourchada, directeur national délégué aux partenariats entreprise et directeur du pôle alternance groupe de IGENSIA Éducation.

Un tremplin pour les longues études et un atout pour les jeunes moins favorisés

L’alternance est aussi gage d’opportunités, particulièrement avec l’objectif de suivre de longues études. En effet, 60 % des personnes interrogées n’auraient jamais poursuivi d’études sans ce mode de scolarité, tandis que l’alternance a sauvé 53 % des sondés de l’échec scolaire.

« On a aussi l’émancipation qui prend de l’ampleur chez les étudiants », note Nizarr Bourchada. « 82 % des jeunes qui ont choisi l’alternance disent qu’ils se sont sentis valorisés et qu’ils ont pu trouver leur voie. Ils portent aussi un regard différent sur le monde, plus préparé et sur la société en général », insiste le directeur adjoint de l’école.

Par ailleurs, l’apprentissage se révèle être un levier d’ascension sociale qui bénéficie aux étudiants issus de familles moins favorisées. « Au sein de nos établissements, nous avons 30 % des alternants issus des quartiers prioritaires, notre objectif est de prendre le jeune là où il est, et de l’emmener vers l’emploi durable », précise Nizarr Bourchada.

Coupes budgétaires : quel avenir pour l’apprentissage dans le supérieur ?

C’est une petite musique qui retentit dans l’opinion publique et au sein des établissements depuis quelques mois. Les aides à l’embauche d’un apprenti mises en place lors de la crise sanitaire pourraient être supprimées par le gouvernement, dans un contexte de déficit budgétaire. Certaines formations du supérieur ont d’ores et déjà connu une réduction des aides gouvernementales.

Dès lors, quelles peuvent être les solutions pour remodeler ce dispositif dans les mois à venir ? « Nous sommes bien conscients que le niveau de soutien des politiques publiques à l’alternance n’est plus soutenable », explique Nizarr Bourchada. « Mais ce que l’on prône en cas de réduction ou d’arrêt de ces aides, c’est que cela se fasse progressivement et avec pédagogie », poursuit-il.

Les sondés sont une écrasante majorité (93 %) à estimer que l’alternance permet de gagner sa vie et d’acquérir une expérience professionnelle concrète. Puis, parmi les 60 %, des alternants interrogés estiment qu’ils n’auraient pas poursuivi leurs études sans ce dispositif, certains sont des jeunes issus des classes populaires qui pourraient pâtir de cette réduction des aides.

Privilégier les aides aux TPE et aux jeunes issus des quartiers prioritaires

Selon le directeur de IGENSIA Éducation, les CFA, de même que les entreprises, les étudiants et leurs familles doivent pouvoir anticiper les conséquences de la baisse de ces aides. « La majorité des contrats sont de 2 ans pour les formations type bac pro, BTS et BUT », confie-t-il, avant d’ajouter : « On préférerait que l’aide de 6000 euros soit plus économique et répartie en deux fois sur 24 mois, ce qui pèserait un peu moins sur des finances publiques annuelles ».

Ainsi, le maintien à l’embauche des apprentis devrait, selon Nizarr Bourchada, être ciblé sur les entreprises de moins de 250 salariés ainsi que pour les jeunes issus des quartiers prioritaires. « La plupart des TPE et PME interrogées dans le cadre du baromètre nous disent qu’elles n’auraient jamais goûté à l’alternance sans ces aides », égrène-t-il. « Demain, les jeunes issus des quartiers prioritaires, qui n’auraient pas poursuivi leurs études au-delà du bac+2 sans l’alternance, pourraient être orientés vers ces structures ».

En d’autres termes, le maintien des aides à l’alternance doit être priorisé pour celles et ceux qui en ont le plus besoin. Les élèves de bac pro qui continuent en BTS en alternance par exemple, dont la majorité est issue de milieux les moins favorisés, seraient les plus concernés.

« Attention aussi à la modulation en fonction du niveau de formation, car on a des alternants qui mettent en avant un dispositif déterminant dans leur choix de poursuivre des études. Sans cela, finie la démocratisation du bac+5 ! », prévient toutefois le directeur de l’école, qui a conduit le baromètre.

Hier après-midi, le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé lors de son discours à l’Assemblée nationale sa feuille de route sur les réductions des dépenses publiques face au déficit. S’il est resté vague sur la question de l’alternance, il expliquait que le gouvernement compte « soutenir l’apprentissage, mais en évitant les effets d’aubaine ».

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