Payer en ligne, choisir son mot de passe… Des gestes du quotidien en apparence anodins, qui présentent pourtant des risques encore trop ignorés par les plus jeunes. Alors que 71 % des moins de 24 ans ont déjà été victimes d’une tentative d’arnaque aux données bancaires, 19 % ont déjà été arnaqués en 2023, révèle une étude Harris Interactive pour la fédération bancaire française, publiée fin octobre 2024.
Des chiffres plus élevés que la moyenne nationale (57 % de tentatives d’arnaques et 13 % d'arnaques), qui traduisent un manque de prudence de la part de la gen Z en matière de cyberprotection. Parmi les usages les plus à risque : le partage des données bancaires et la gestion des mots de passe, souligne l’enquête. Une vulnérabilité élevée, qui s’explique par « l’aisance des millenials vis-à-vis d’internet », affirment les auteurs. On fait le point.
Manipulation des utilisateurs
Bien que 9 Français sur 10 considèrent leurs données bancaires comme sensibles, cette perception est moins marquée chez les plus jeunes. Seuls 79 % des moins de 35 ans se sentent véritablement concernés par la protection de leurs informations bancaires, contre 90 % pour l’ensemble de la population, estime l’étude. Conséquence : ces derniers sont moins prudents face aux risques liés à la cyberprotection.
Une imprudence qui se manifeste dans leurs habitudes de consommation en ligne. 53 % des jeunes enregistrent ainsi leurs données bancaires sur des sites de vente en ligne, contre seulement 31 % en moyenne chez les Français. Côté mot de passe, seuls 69 % des jeunes adoptent des mots de passe longs, complexes et différents pour chaque compte (contre 75 % pour l’ensemble des Français). Le constat est identique concernant les messages frauduleux (faux e-mails, SMS, appels de faux conseiller bancaires) : 63 % des jeunes consultent ou transmettent ces messages suspects, contre 44 % en moyenne chez les Français.
Ces mauvaises habitudes et ce manque de vigilance augmentent l’exposition de cette population aux risques de hacking. Et, de fait, les jeunes sont non seulement ciblés plus fréquemment, mais ils tombent aussi plus souvent dans le piège, car ces attaques reposent souvent sur la manipulation des utilisateurs, ce qui les rend difficiles à détecter pour les moins prudents.
Une campagne nationale pour alerter le grand public
Face à ces constats inquiétants, le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, en collaboration avec la Banque de France et la fédération bancaire française (FBF), a décidé d’agir. À l’occasion du Cybermoi/s 2024, une vaste campagne de sensibilisation nationale a été lancée pour alerter le grand public, et en particulier les jeunes, sur les dangers des arnaques bancaires en ligne.
Pour toucher cette cible, la campagne s’appuie sur des influenceurs, comme Camille Lorente, Romain Doduik ou encore Baptiste Riclet, et sur des plateformes d’information telles que Konbini, Hugo Décrypte et Micode. L’objectif : diffuser des conseils de prévention et des bonnes pratiques en matière de cyberprotection.