La crise sanitaire du coronavirus se poursuit et la courbe d’infections en France est encore loin de redescendre. Alors que les autorités publiques ne cessent de repousser la date de fin de confinement, les élèves et étudiants se languissent chez eux depuis la fermeture des écoles qui a eu lieu le 16 mars dernier. Quel est leur état d’esprit pendant cette période inédite ? Comment se passe leur continuité pédagogique ? Quel est le positionnement des bacheliers et des étudiants qui passent un concours face à l’annulation ou au report de leurs épreuves ? Diplomeo a interrogé plus de6000 jeunes âgés de 16 à 25 ans pour jauger leur moral et en savoir plus sur leurs conditions de confinement.
Coronavirus : le confinement divise les jeunes
Une semaine, deux semaines, trois semaines… Le temps peut sembler long lorsqu’on est bloqué chez soi. En effet, même si 35 % des 16-25 ans trouvent le confinement supportable et si 10 % sont même ravis de pouvoir nager dans leur cocon résidentiel, 38 % considèrent au contraire que ce n’est « pas terrible » et espèrent que le confinement ne s’éternisera pas. Les 17 % restants vont même jusqu’à qualifier le fait de ne pas pouvoir sortir d’ » horrible ». Et on peut les comprendre : en 2018, Diplomeo révélait dans son sondage sur le logement des jeunes que plus de 7 jeunes sur 10 vivent dans moins de 30m2.
Malgré un moral mitigé, les étudiants dont les professeurs assurent la continuité pédagogique considèrent pour la majorité que leurs cours en ligne se passent bien voire très bien (68 %). Malheureusement, parmi le tiers restant, 27 % trouvent que leur classe en ligne se passe plutôt mal et 5 % même très mal. En cause : la difficulté de s’adapter à l’enseignement à distance, mais aussi des conditions pratiques pas toujours optimales.
Au final, parmi l’ensemble des sondés :
- 19 % avouent avoir du mal à suivre les cours en ligne
- 17 % trouvent qu’ils ne sont pas faits pour l’enseignement à distance
- 15 % rencontrent des problèmes de connexion ou de matériel
- 13 % ne sont pas motivés pour apprendre
- 12 % ont des cours désorganisés ou qui se passent mal
- 2 % sont trop nombreux lors des classes organisées en ligne
Des chiffres qui révèlent que malgré tous les efforts pour assurer la continuité pédagogique pendant la crise du coronavirus, il reste difficile de loger tous les élèves à la même enseigne simplement grâce aux nouvelles technologies.
Les nouvelles technologies sont d’ailleurs à double tranchant, car en ce qui concerne l’enseignement en ligne, il est facile de s’y perdre. Effectivement, 46 % des élèves qui suivent leur cours à distance pendant le confinement utilisent entre 2 et 6 plateformes différentes. Whatsapp, Zoom, Discord… Parfois, les professeurs n’utilisent en effet pas tous les mêmes outils pour rester en contact avec leurs élèves. Toutefois, certains sont davantage populaires.
Pour suivre leurs cours :
- 29 % des jeunes utilisent la plateforme dédiée de leur école
- 21 % se rendent sur Discord
- 16 % sur Zoom
- 15 % sur WhatsApp
- 12 % sur le CNED
- 7 % sur Skype
- 3 % sur Teams
- 3 % dans leurs e-mails
- 2 % sur Blackboard Collaborate
Bac, concours, orientation : une inquiétude lancinante
Cette année, de nombreux examens nationaux et concours se voient reportés, voire purement et simplement annulés. C’est notamment le cas du baccalauréat, dont les épreuves de première et de terminale sont toutes supprimées, à l’exception de l’oral anticipé de français. Quant aux concours post-bac, toute sélection se fera sur dossier Parcoursup®. Ainsi, seuls certains candidats, qui étudient actuellement dans l’enseignement supérieur, auront l’opportunité de passer des épreuves après la fin du mois de mai.
Face à tous ces changements, quelle est donc la réaction des concernés ? Pour ce qui est des élèves de première et de terminale, l’annulation de la plupart des épreuves semble être une nouvelle relativement acceptable. De fait, 7 futurs bacheliers sur 10 disent plutôt « bien vivre » la suppression des E3C et des écrits et oraux du bac. C’est toutefois une autre paire de manches pour les candidats aux concours et examens nationaux (PACES, IEP, concours d’entrée en écoles de commerce ou en écoles d’ingénieurs, etc.). En effet, seulement 51 % des candidats à des examens nationaux ou à des concours vivent bien le report ou la suppression de leurs épreuves. Les autres subissent cette situation de manière négative (37 %), voire très négative (12 %).
Mais les alternants et les stagiaires sont également impactés par la vague de coronavirus. Ainsi, 13 % des sondés auraient dû débuter leur expérience en entreprise pendant ou après le confinement et 8 % ont dû arrêter leur stage ou leur alternance en cours.
Si le présent est relativement anxiogène pour les 16-25 ans, l’avenir à moyen terme n’en reste pas plus rassurant pour eux. Ainsi, 47 % des jeunes avouent être plutôt inquiets pour leur orientation à la rentrée prochaine, et 16 % sont même très inquiets. Seulement 28 % se sentent plutôt confiants et à peine 9 % sont complètement sereins.