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L’expression orale des jeunes : une maîtrise capitale pour évoluer en entreprise et au quotidien

L’expression orale, c’est s’exprimer convenablement, mais pas seulement : c’est aussi savoir écouter, exprimer ses idées avec bienveillance et dialoguer. Autant de compétences clés qu’il y a tout intérêt à développer pour réussir en entreprise comme dans la vie de tous les jours, rappelle le nouveau baromètre de l’association Eloquentia !
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© Diplomeo - source Eloquentia

L’association Eloquentia, laquelle développe depuis 2012 plusieurs programmes et concours destinés aux lycéens et aux jeunes adultes de 18 à 30 ans pour favoriser leurs prises de parole, a dévoilé son premier baromètre sur l’expression orale des jeunes en France ce 4 juin 2025.

En partenariat avec l’institut OpinionWay, l’étude « Jeunesse & expression orale » a été menée en janvier 2025, auprès de 1000 jeunes âgés de 16 à 24 ans, mais également auprès de plus de 300 enseignants, ainsi que 200 dirigeants d’entreprise. Insertion et évolution professionnelle, confiance en soi des jeunes et dialogue citoyen : l’expression orale et l’aptitude à argumenter se placent résolument comme des leviers phares de progrès personnel et social. Diplomeo revient sur les résultats de l’enquête !

Une jeune population confiante à l’oral mais qui préfère l’écrit

Le baromètre « Jeunesse & expression orale » d’Eloquentia révèle que la majorité (80 %) des jeunes âgés de 16 à 24 ans est à l’aise au moment de s’exprimer à l’écrit. Lorsqu’il s’agit de devoir prendre la parole en public, ils sont moins nombreux à éprouver un sentiment de confort : 60 % des répondants de moins de 25 ans se disent à l’aise devant un public. Par ailleurs, ils sont 7 sur 10 à déclarer être stressés quand ils prennent la parole en public.

Les moins de 25 ans expriment tout de même un ressenti en demi-teinte. Ils notent positivement leur capacité à s’exprimer convenablement : 80 % estiment savoir mobiliser un vocabulaire adapté à son interlocuteur.

💡 L’étude permet de mettre en lumière une discordance entre le ressenti des jeunes et celui des enseignants. 7 enseignants sur 10 diraient que les élèves sont plus à l’aise à l’oral plutôt qu’à l’écrit, pourtant, c’est bien le contraire que semblent démontrer les chiffres sur la perception de soi des 16-24 ans. Cela est peut-être dû au fait que les professeurs estiment que les travaux oraux et formes d’expression de vive voix requièrent moins d’efforts que les travaux écrits pour leurs élèves. 

Le baromètre d’Eloquentia présente aussi la confiance en soi comme un préalable pour être confortable au moment de s’exprimer à l’oral. Justement, près de 4 jeunes répondants sur 10 confient ne pas avoir totalement confiance en eux. Ils sont alors 7 sur 10  à déclarer avoir déjà renoncé à prendre la parole par manque de confiance en eux. Ce choix de garder le silence à certains moments peut aussi être interprété comme le signe d’une honnêteté intellectuelle : les jeunes renonceraient à prendre la parole lorsqu’ils se sentent moins à l’aise et moins renseignés sur un sujet que leur interlocuteur.

L’argumentation : une compétence clé que l’école aide à développer

À la question « Diriez-vous que l’école permet de préparer les élèves à débattre, argumenter, défendre ses idées ? », les jeunes sont divisés : près de la moitié des répondants (55 %) estiment que oui, tandis qu’ils sont plus d’un tiers (39 %) à conclure que non. Du côté des enseignants, la question divise aussi. Ils sont 49 % à défendre le modèle actuel, contre 48 % à trouver qu’il a des limites en matière de préparation au débat et à l’argumentation.

À la question de savoir si l’école prépare à prendre la parole devant un public, la tendance est la même : 57 % des jeunes répondent par la positive contre 38 % qui pensent que non. Les enseignants répondants sont 43 % à estimer que oui contre 53 % à penser le contraire.

Les observations à tirer des résultats du baromètre « Jeunesse & expression orale » sont sans appel : avoir une bonne expression orale est capital. « La langue est un marqueur social. On juge quelqu’un dès les premiers mots […] je sensibilise mes élèves aux tics de langage – le fameux “du coup” revient tout le temps », explique Karine Dijoud, professeure de lettres classiques, interrogée par Eloquentia. 

🔎 Aux côtés de la capacité à bien s’exprimer, le débat et l’argumentation pèsent aussi lourd dans la balance pour le développement personnel de chacun. « Former les jeunes à débattre, c’est leur apprendre à devenir auteurs du monde de demain », observe François Taddei, fondateur et le président du Learning Planet Institute (anciennement Centre de Recherches Interdisciplinaires – CRI.

Plus encore, des individus capables de s’exprimer et de débattre participent du vivre ensemble. « […] La parole crée du lien. Oser parler, c’est déjà faire un pas vers l’autre. Exprimer une émotion, une idée, une opinion… cela exige d’être écouté et reconnu. Sans parole, on s’enferme dans le malentendu ou la frustration, parfois même dans l’agressivité. La prise de parole – orale ou écrite – est un outil d’émancipation », martèle Malene Rydahl, auteure et conférencière spécialiste des thématiques du bien-être et du management, en réaction aux résultats du baromètre Eloquentia.

Les nouvelles technologies : facilitatrices ou freins à la communication ?

L’essor des nouveaux outils de communication digitale est souvent présenté comme facilitateur des liens entre les uns et les autres. Toutefois, le baromètre révèle que ces technologies présentent aussi des limites au dialogue. Pour Serge Tisseron, psychiatre et sociologue, les réseaux sociaux et les messageries digitales affaiblissent la capacité d’empathie des utilisateurs.

Interrogé par Eloquentia, il précise sa pensée : « La communication virtuelle est très pauvre en signaux non verbaux. Dans la vraie vie, on perçoit la posture, les micro-mouvements, les regards. En visio, tout cela est réduit. Il faut apprendre à exprimer plus clairement ses émotions, à expliciter ce que l’on ressent. C’est pourquoi j’insiste sur l’importance de former dès l’école primaire les jeunes aux enjeux de la communication et aux quiproquos engendrés par les outils numériques. »

Les entreprises font davantage confiance aux talents qui ont des compétences communicationnelles

Le panel du baromètre rassemble également 200 dirigeants d’entreprises. Quand on leur demande quel est, selon eux, le top 3 des compétences à avoir pour réussir dans le monde du travail, ils placent l’argumentation et la prise de parole respectivement à la 2e et à la 3e position, derrière la maitrise d’un outil informatique ou digital, qui occupe la première place. 

Les entreprises sont aussi majoritaires (84 %) au moment d’affirmer que plus un professionnel monte en responsabilité, plus il est amené à prendre la parole. En parallèle, elles sont 73 % à assurer que les personnes qui s’expriment bien à l’oral inspirent davantage confiance. « […] Sur le marché du travail, ce sont justement ces compétences qui font la différence : savoir écouter, convaincre, coopérer. Les machines peuvent déjà répondre à beaucoup d’épreuves écrites mieux que nous. Ce qui reste profondément humain, c’est la capacité à dialoguer, à faire preuve d’empathie, à s’adapter à autrui », confie François Taddei.

Les acteurs du monde professionnel identifient également certains défis que doivent réussir à surmonter leurs jeunes talents. Un quart des entreprises répondantes remarque que les collaborateurs de moins de 25 ans participent peu ou pas aux échanges à l’oral, qu’ils peuvent avoir du mal à présenter des idées verbalement sans lire leurs notes et qu’ils sont stressés au moment de prendre la parole au public. Ils sont beaucoup plus (48 %) à estimer que les jeunes collaborateurs n’osent pas dire ce qu’ils pensent

« Les compétences orales […] renforcent la confiance en soi, essentielle pour oser prendre la parole et affirmer ses idées. Elles améliorent aussi les relations interpersonnelles en favorisant une communication claire, notamment en situation de tension ou de crise. Enfin, elles sont au cœur du leadership : savoir transmettre une vision et mobiliser une équipe est un atout majeur pour évoluer et faire grandir l’organisation », décrit Isabelle Drouet de la Thibauderie, spécialiste des RH chez CEGOS, à Eloquentia.

Pour faciliter son insertion et son évolution professionnelle, il y a plutôt tout intérêt à miser sur son expression orale, ses capacités communicationnelles et ses compétences interpersonnelles, notamment dans un contexte dans lequel l’accès des jeunes à l’emploi est difficile.

 

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