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Orientation : 4 chiffres qui révèlent les inégalités sociales et territoriales dans les études

Une étude de l’Afev montre que selon que l’on vient de la ville ou d’un milieu rural et que l’on soit issu d’une famille défavorisée ou aisée, les chances d’accès à l’enseignement supérieures diffèrent. Décryptage.
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C’est un constat que l’on connaît déjà bien, mais qu’il est fondamental de rappeler, afin de faire bouger les lignes. Selon que l’on vient de la ville ou d’un milieu rural et que l’on soit issu de parents plus ou moins diplômés, les chances d’accès aux études supérieures diffèrent.

En effet, si l’éducation est un droit garanti pour tous en France, l’avenir scolaire ne dépend pas uniquement du travail ou de la motivation, en témoignent les chiffres d’une étude publiée par l’Afev. À l’occasion de la 18e journée du refus de l’échec scolaire, ce mercredi 24 septembre, l’association, qui accompagne à la scolarité dans les quartiers populaires, publie une enquête menée auprès de plus de 1500 lycéens vivant en ville ou en milieu rural.

Il en ressort qu’entre pression scolaire, choix d’orientation et mobilité, l’origine sociale et le lieu de vie jouent un rôle déterminant dans le parcours académique des jeunes. On fait le point.

Des bancs de l’école à l’entrée dans la vie active

L’origine sociale plombe encore les inégalités

71% des lycéens stressés par Parcoursup

Quel que soit leur lieu de vie ou leur origine sociale, l’écrasante majorité des lycéens interrogés est sous pression, révèle l’étude. 70% des sondés avouent ainsi ressentir une forte pression scolaire et 71% sont stressés par Parcoursup.

S'ils estiment globalement se sentir bien au lycée, cette pression scolaire s’accompagne d’une certaine angoisse vis-à-vis de leur avenir : 58% des jeunes s’inquiètent de leur orientation et 45% ne savent pas s’ils vivront mieux que leurs parents. Des résultats inquiétants qui soulignent, selon les auteurs de l’enquête, l’importance de mieux accompagner les jeunes dans la gestion de la pression scolaire et dans la préparation à leurs choix post-bac.

55% des jeunes urbains visent un master, contre 38% des ruraux

L’autre constat général que dresse l’Afev est que l’écrasante majorité des jeunes, 81%, souhaite poursuivre leurs études supérieures. Une volonté qui cache néanmoins de nombreuses disparités selon les profils des personnes interrogées :

  • Les jeunes de milieux favorisés visent majoritairement des études longues (master ou grandes écoles).
  • À milieu social égal, les jeunes urbains se projettent davantage vers un master (55 %) que les jeunes ruraux (38 %).
  • Les jeunes ruraux, surtout ceux de milieux populaires, privilégient les filières courtes comme les BTS ou IUT, souvent en lien avec l’offre de formation locale.

Ces tendances montrent bien que l’origine sociale reste le facteur le plus déterminant dans le choix d’orientation, mais le lieu de vie renforce ces différences. En cause : le manque de proximité d’universités et d’écoles supérieures, qui pousse les jeunes ruraux à envisager des parcours académiques plus courts, adaptés à l’offre locale, pointe l’enquête.

Source : enquête 2025 de l'AFEV - "Jeunesses populaires rurales et urbaines : même combat face aux inégalités éducatives ?" (capture d'écran)

Côté urbains modestes, ces derniers subissent davantage de discriminations et ont moins confiance dans les institutions scolaires et policières, ajoutent les auteurs. Dans ce contexte, ces derniers appellent les politiques publiques à agir sur le soutien individuel des jeunes et sur l’offre territoriale de l’enseignement supérieur.

69% des lycéens envisagent de quitter leur lieu de vie plus tard

Pour leurs études ou pour commencer leur futur travail, près de 7 lycéens interrogés sur 10 envisagent de partir de chez eux. Chez les ruraux, cette question du départ est quasi systématique : 77% d’entre eux se préparent à quitter leur territoire, quel que soit leur milieu social. Pour les jeunes urbains issus de milieu populaire, ce départ est moins fréquent (54 %), car ils sont proches des universités mais n’ont ni les moyens ni le projet de décohabiter.

Cela montre bien que le territoire influence les choix d’études. Et pour les premiers concernés, les ruraux, le fait que quitter leur lieu de vie est un choix subi et non choisi, souligne l'enquête.

Une mobilité perçue comme difficile par 45% des jeunes ruraux

Sans surprise, la problématique liée à la mobilité n’est pas perçue de la même manière selon que les jeunes vivent en ville ou à la campagne, explique enfin l’étude. En effet, 87% des jeunes urbains interrogés trouvent leurs déplacements faciles, contre 55% des ruraux. Parmi les jeunes ruraux de milieu populaire, 8 % déclarent ne pas avoir les moyens de passer le permis, ce qui accentue leur dépendance à la voiture.

Des chiffres qui mettent en évidence, selon l’enquête, les contraintes de mobilités selon le territoire. Celles-ci peuvent de fait limiter l’accès aux formations du supérieur et aux activités. La distance et le coût des déplacements accentuent en outre les inégalités entre urbains et ruraux, mais aussi entre jeunes défavorisés et modestes.

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