Un accès au logement toujours autant semé d’embûches. Dans un contexte de précarité et de crise du logement dans l’Hexagone, une étude OpinionWay pour Wellow révèle que 91 % des Français estiment que cette problématique les contraint dans leur mode de vie.
Dans le même temps, deux tiers d’entre eux affirment ne pas s’en sortir face au coût du logement, de l’augmentation des prix alimentaires et de l’énergie. Pour les jeunes adultes, c’est encore plus flagrant. Ainsi, 88 % des 18-35 ans considèrent que se loger relève « du parcours du combattant ».
La crise du logement : source de renoncement à la poursuite d’études ou à un premier emploi
Les étudiants et les jeunes actifs sont les plus enclins à pâtir du problème d’hébergement en France. L’étude souligne que 27 % des moins de 35 ans ont été obligés de déménager pour trouver un habitat moins cher (contre 21 % de l’ensemble des Français). 26 % d’entre eux connaissent des situations de mal-logement « telles que la vétusté ou l’inadaptation de leur habitation à leurs besoins ».
Plus d’un étudiant sur deux est mal logé en France, selon une enquête de l’Union étudiante
Plus préoccupant encore, pour les étudiants : 17 % des 18-24 ans ont expliqué avoir abandonné la poursuite de leurs études, car ils n’ont pas trouvé de logement, « soit plus de 900 000 jeunes ». Puis, 12 % des sondés ont refusé une formation,tandis que 14 % se sont vus obligés de décliner un emploi à cause de cette problématique.
De nombreux jeunes vivent encore dans le cocon familial
Face à la hausse des loyers et la pénurie de logements, pour certains étudiants et jeunes diplômés, le retour chez les parents semble inévitable. Une étude nationale de la Fondation Abbé Pierre, publiée cette année, montre que 5 millions d’adultes vivent encore ou sont retournés chez leurs aînés.
L’enquête souligne que « 1 256 000 personnes de 25 ans et plus sont encore hébergées chez leurs parents, à un âge avancé où il est généralement préféré de vivre de manière autonome ». En corrélation avec l’étude d’OpinionWay, 20 % des moins de 35 ans sont retournés vivre chez leurs parents « en raison de l’augmentation du coût du logement ».
© Enquête Fondation Abbé Pierre
Selon la Fondation Abbé Pierre, il existe des disparités entre les jeunes hommes et les femmes. Ces dernières sont moins nombreuses à rester chez leurs aînés (2,1 millions contre 2,8 millions d’hommes). Un « gender gap » qui est en hausse depuis leur dernière enquête de 2013 : « on compte ainsi près de 200 000 hommes hébergés de plus entre les deux enquêtes, contre seulement 50 000 femmes supplémentaires ».
À l’âge de 30 ans, 3 % des femmes n’ont pas quitté le nid familial, contre 13 % des hommes. L’étude indique qu’il y a plus de jeunes étudiantes (56 %) dans le supérieur que d’hommes (46 %), ce qui expliquerait « des décohabitations plus nombreuses » pour la gent féminine dans les mobilités vers des villes universitaires.
En Île-de-France, où les prix des loyers sont les plus exorbitants de la métropole, 44 % des Franciliens âgés entre 18 et 29 ans n’ont pas quitté leur logement familial ou sont revenus chez leurs parents. « Même dans les logements sociaux quand on voit le montant des loyers, que va-t-il lui rester à la fin ? », s’inquiète une mère de famille, au micro de BFMTV, en parlant de sa fille de 24 ans qui travaille dans l’hôtellerie-restauration.
Épidémie de "Tanguy" en Île-de-France
44% des 18-29 ans vivent encore chez leurs parents dans la région pic.twitter.com/q4SFZYaUuz
— BFM Paris Île-de-France (@BFMParis) May 19, 2024