La famille peut aussi bien être un frein qu’un tremplin pour l’avenir des jeunes. C’est ce que révèle la 10e édition du baromètre Jeunesse&Confiance, dédiée à la place de la famille dans l’éducation et l’orientation des jeunes âgés de 16 à 25 ans.
Publié tous les ans depuis 2015 en partenariat avec l’institut de sondage Opinionway, le baromètre se concentre cette année sur la relation entre les parents et leurs enfants en ce qui concerne la vie future. Les jeunes ont-ils confiance en leurs parents ? Quel est l’impact des responsabilités familiales sur l’avenir de chacun ? Peuvent-ils faire appel à leur famille en cas de difficultés scolaires ? Décryptage.
La famille : soutien ou obstacle dans l’avenir des jeunes ?
Le foyer est l’endroit où évolue l’enfant. La famille a donc une place très importante dans sa vie de tous les jours, plus particulièrement dans ses choix d’orientation. D’après le baromètre Jeunesse&Confiance, le sentiment qui revient en premier lieu quant à la relation entre les parents et les répondants est la confiance (62 %). Au total, 4 jeunes sur 5 évoquent des aspects positifs dans la relation avec leurs parents.
Ce sentiment de confiance n’est pas aussi fort chez tous les sondés. En effet, ceux qui résident dans les quartiers prioritaires ne sont que 47 % à le mentionner, contre 66 % des jeunes n’y résidant pas.
Dans cette étude, il existe aussi ceux qui ont une perception plus négative de leur relation avec leurs parents. Ainsi, 14 % des répondants révèlent une relation toxique, 13 % une relation de contrainte et 16 % une relation principalement financière. Le terme « toxique » apparaît davantage chez les personnes issues de quartiers prioritaires : 26 % de ceux qui y résident le mentionnent (contre 10 % pour les autres).
L'étude souligne que 32 % des jeunes affirment qu’ils doivent travailler pour contribuer aux revenus de leur famille. Ceux qui résident dans les quartiers prioritaires sont plus concernés (49 %). Les jeunes dont les deux parents sont étrangers sont également beaucoup plus concernés que les autres.
Les parents peuvent donc aussi être un obstacle dans l’avenir des jeunes, notamment en ce qui concerne leur influence dans le choix d’orientation. Exemple typique : le jeune qui souhaite suivre des études dans le domaine de la musique, mais ses parents veulent assurer son futur et préfèrent qu’il intègre une école de commerce.
Autre exemple : l'enfant défavorisé est incité à faire des études courtes pour entrer rapidement dans la vie active, alors qu'il voulait suivre de longues études. Résultat : les parents font tout pour le convaincre et il finit par se lancer dans une formation qui ne lui plait pas. Selon le baromètre, cet exemple est véridique : près de 4 jeunes sur 10 estiment avoir reçu des pressions familiales pour leur choix d’orientation ou de carrière professionnelle. Les jeunes des quartiers prioritaires sont 57 % à avoir ressenti ces pressions.
41 % des jeunes qui se sentent confrontés à des contraintes familiales estiment avoir déjà dû renoncer à une opportunité de formation à cause de leurs responsabilités familiales. Ce chiffre monte à 70 % pour les jeunes des quartiers prioritaires.
©Baromètre Jeunesse&Confiance/La famille : un pilier éducatif fragile
Jeunesse : quelle confiance vis-à-vis de l’école ?
Si la majorité des jeunes sondés peuvent compter sur leurs parents pour les aider quand ils ont des difficultés, ce n’est pas le cas de tout le monde, nous apprend le baromètre Jeunesse&Confiance. En effet, un tiers des jeunes estiment que leurs parents ne peuvent pas les aider face à leurs difficultés scolaires, révélant ainsi de fortes inégalités familiales face à l’instruction scolaire.
Mais le problème ne s’arrête pas là : ceux dont les parents ne peuvent pas les aider (32 %) ont automatiquement moins confiance en l’école, selon l’étude. Par exemple, 52 % d’entre eux ont confiance dans le système scolaire pour transmettre à tous les savoirs de base, contre 71 % pour les jeunes qui ont l’aide de leurs parents.
De plus, 37 % des jeunes qui estiment ne pas pouvoir bénéficier du soutien de leurs ascendants ont confiance dans le système scolaire pour aider les jeunes à avoir confiance en eux, contre 52 % des autres répondants. Enfin, près d’un sondé sur 2 qui ne peut pas compter sur sa famille pour faire face à ses difficultés a confiance dans le système scolaire pour accompagner et conseiller les jeunes sur leur orientation au cours de leur parcours scolaire, contre plus de 6 jeunes sur 10 pour ceux qui bénéficient d’aides.
1 jeune sur 2 se tourne vers ses parents pour ses difficultés scolaires et professionnelles (37 % vers la mère et 27 % vers le père) et 4 jeunes sur 10 pour des difficultés personnelles (34 % vers la mère et 19 % vers le père).
Malgré ces inégalités, le baromètre Jeunesse&Confiance met en évidence un élément important : les jeunes âgés de 16 à 25 ans sont plus confiants que les années précédentes. L’enquête révèle que 69 % des jeunes sont plutôt optimistes pour leur propre avenir (+2 points par rapport à l’année dernière). Les parents, eux, restent davantage sceptiques et sont 57 % à penser que le futur de leurs enfants sera plus difficile que le leur.
©Baromètre Jeunesse&Confiance/La famille : un pilier éducatif fragile
*Cette étude a été réalisée auprès de 1002 jeunes âgés de 16 à 25 ans, 1008 parents d’enfants de moins de 26 ans et 400 chefs d’entreprise.