Aujourd'hui, en France, les femmes sont plus diplômées que les hommes. Pourtant, les plafonds de verre et les inégalités salariales continuent de dicter leurs lois dans le monde professionnel.
Choix des domaines d’études, filières sélectives ou non… Ces inégalités de genre s’expliquent, dès les bancs de la fac ou des grandes écoles, par plusieurs facteurs. Si de nombreuses avancées en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes ont été faites ces dernières années, le chemin à parcourir reste long.
À l’occasion de la journée internationale du droit des femmes, samedi 8 mars, le ministère de l'Enseignement supérieur publie son rapport annuel "Vers l'égalité femmes-hommes : chiffres-clés 2025". Diplomeo en a choisi 10 qui mettent en lumière les progrès accomplis et les défis persistants en la matière.
Des bancs de l’école à l’entrée dans la vie active, l’origine sociale plombe encore les inégalités
56 %
Les femmes constituent 56 % des étudiants dans l'enseignement supérieur. Cette majorité féminine est le fruit de décennies d'efforts pour promouvoir l'accès des femmes à l'éducation. Une proportion qui n'est cependant pas uniforme dans toutes les filières, certaines restant dominées par les hommes.
40 %
Malgré leur supériorité numérique globale dans le supérieur, les femmes ne représentent que 40 % des effectifs en prépa et à l’IUT). Cette sous-représentation dans les filières sélectives peut s'expliquer par des stéréotypes de genre persistants et un manque de modèles féminins dans ces parcours.
30 %
Dans les écoles d'ingénieurs, les femmes ne constituent que 30 % des étudiants. Cette faible proportion est préoccupante, surtout dans un monde de plus en plus technologique. Des initiatives comme "Elles bougent" cherchent à encourager les jeunes filles à s'orienter vers ces carrières.
33 %
En sciences fondamentales et applications à l'université, les femmes représentent seulement 33 % des effectifs. Cette sous-représentation peut limiter la diversité des perspectives dans ces disciplines clés. Des programmes de mentorat et de sensibilisation sont essentiels pour inverser cette tendance.
72 %
En revanche, en pharmacie, les femmes dominent largement, représentant près de trois-quart des effectifs. Ce contraste souligne que certaines filières sont perçues comme plus accessibles ou appropriées pour les femmes, souvent en raison de stéréotypes culturels. Il est important de promouvoir une image plus équilibrée de toutes les disciplines.
25 %
Dans le domaine du numérique, les femmes ne constituent que 25 % des diplômés de master en informatique. Cet écart est préoccupant dans un secteur en pleine expansion. Des initiatives comme "TechpourToutes" visent à augmenter cette proportion en accompagnant 10 000 filles vers ces filières d'ici 2027.
10 000
Le programme "TechpourToutes", lancé en 2025, vise à accompagner 10 000 filles vers les filières du numérique d'ici 2027. Cette initiative ambitieuse cherche à réduire la fracture numérique entre les sexes et à promouvoir la diversité dans le secteur technologique.
À diplômes égaux, compétences perçues différemment entre les hommes et les femmes
54 %
Plus d'une femme sur deux (54 %) âgée de 25 à 34 ans est diplômée de l'enseignement supérieur, contre 41 % des hommes. Cependant, cet avantage académique ne se traduit pas toujours sur le marché du travail, où les femmes continuent de faire face à des obstacles tels que les écarts de salaires et les plafonds de verre. Selon l’INSEE, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est ainsi inférieur à celui des femmes de 14,2%.
47 % vs 72 %
Parmi les jeunes non diplômés qui n'ont pas terminé le lycée, 47 % des femmes ont un emploi, contre 72 % des hommes. Cette différence reflète les discriminations persistantes sur le marché du travail à l'encontre des femmes peu qualifiées, limitant leurs opportunités professionnelles.
2025
Dès 2025, les établissements d'enseignement supérieur devront publier des indicateurs relatifs à l'égalité des chances entre les femmes et les hommes. Cette mesure vise à renforcer la transparence et l'engagement vers l'égalité, en incitant les institutions à adopter des pratiques plus équitables.