Elles Bougent : 1 étudiante sur 2 ne se sent pas à sa place dans les études d’ingénierie

L’association a révélé les résultats de sa première enquête concernant l’orientation des jeunes femmes vers les métiers de l’ingénierie. Stéréotypes persistants, syndrome de l’imposteur… Les filles sont encore nombreuses à devoir lutter pour se faire une place.
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©EllesBougent

L’association Elles Bougent, en partenariat avec l’institut OpinionWay, a dévoilé ce lundi 23 septembre, lors d’une conférence de presse à Paris, les résultats d’une enquête nationale « Carrières en sciences : l’orientation est-elle toujours genrée en 2024 ? ».

C’est un fait : aujourd’hui, en France, les femmes sont encore sous-représentées dans le secteur de l’ingénierie. Selon le communiqué de presse partagé par l’association qui œuvre chaque jour pour attirer les jeunes femmes vers les métiers de l’ingénierie, moins d’un étudiant ingénieur sur trois est une fille. Dans le monde du travail, sur 100 ingénieurs, seulement un quart sont des femmes. 

Mais alors, quels sont les facteurs qui ont une influence sur le choix d’orientation et de carrière des jeunes femmes ? Comment se sentent-elles dans ce milieu ? Zoom sur les chiffres de l’enquête.

De l’école au monde du travail : des stéréotypes de genre qui persistent

88 % des femmes interrogées affirment que les mathématiques et les sciences faisaient partie de leur matière préférée à l’école. Toutefois, malgré un intérêt marqué pour ces disciplines, elles sont près de 30 % à reconnaître qu’elles n’osaient pas s’affirmer en cours autant que les garçons. Elles sont d’ailleurs plus de 8 sur 10 à avouer avoir été confrontées à des stéréotypes de genre lors de leur scolarité.

Parmi les stéréotypes les plus présents et qui les ont marquées dans leur choix d’orientation, elles soulignent : 

  • le fait d’avoir entendu quelqu’un affirmer que les filles sont davantage faites pour les études littéraires (64 %)
  • le fait qu’elles aiment supposément moins les mathématiques que les garçons (63 %)
  • le fait qu’elles seraient soi-disant moins compétentes que les garçons en maths (44 %) ou pas faites pour cette matière (36 %) 
  • le fait qu’elles n’auraient apparemment pas le niveau en maths pour suivre des études scientifiques (30 %)

Pire : certaines sondées (21 %) ont même avoué avoir été explicitement dissuadées de suivre des études scientifiques plus tard. L’étude révèle que ce sont plus les enseignants (13 % des étudiantes sondées) que leurs parents (6 %) qui ont été un frein dans leur orientation. En effet, 52 % des jeunes filles se sont senties soutenues par leur entourage dans leur choix. 

Ce phénomène ne s’estompe pas au fil des années. Actuellement étudiantes dans le domaine des sciences, 67 % des interrogées estiment que certaines formations diplômantes ou métiers sont encore aujourd’hui moins accessibles aux femmes qu’aux hommes. Dans le détail, plus de 8 étudiantes sur 10 considèrent qu’il est plus difficile pour les femmes d’accéder aux métiers de la sécurité (policier, militaire, pompier, etc.), du numérique de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité (68 %) et de l’industrie (63 %). 

Toutefois, il en aurait fallu plus pour dissuader certaines d’entre elles d’emprunter le chemin tant convoité. Plus de 6 étudiantes sur 10 affirment que c’est leur passion pour une matière scientifique qui les a convaincues de suivre cette voie. Les bons résultats scolaires dans ces mêmes disciplines ont aussi influencé le choix de 16 % des sondées. 

Bon à savoir 💡​

10 % des étudiantes interrogées avouent que les échanges avec les femmes ingénieures ou techniciennes engagées dans des associations comme Elles Bougent les ont incités à choisir cette carrière.

Sciences et industrie : un environnement très masculin

1 étudiante sur 2 ne se sent pas à sa place dans les études d’ingénieure et de technicienne. Plusieurs éléments expliquent ce sentiment très présent chez les jeunes femmes : 

  • le caractère compétitif de ce type d’études (31 %)
  • le niveau de compétence exigé (34 %)
  • l’environnement très masculin (34 %)
  • l’existence de violences dans le cadre des études (20 %), notamment les violences sexistes et sexuelles (16 %), mais aussi le harcèlement (11 %)

Même son de cloche dans le monde professionnel : la plupart des femmes interrogées ressentent des inégalités avec leur homologues masculins. Elles sont 8 sur 10 à estimer que les hommes accèdent plus aisément aux postes à responsabilités. 78 % trouvent qu’ils progressent plus facilement dans ce type de carrière et 75 % qu’ils ont un meilleur salaire qu’elles. Autre point non moins important : près de 4 sondées sur 10 ont l’impression que les projets confiés aux hommes sont plus intéressants que ceux qui leur sont confiés à elles. 

À noter ✍🏼​

81 % des étudiantes en ingénierie s’inquiètent du risque de subir du sexisme et des discriminations liées à leur genre quand elles se projettent dans leur future carrière.

Ces inégalités les font également craindre un frein dans leur évolution de carrière (56 %) pour des raisons variées : parce qu’on ne leur confie pas de responsabilités (35 %), parce qu’elles n’ont pas de perspectives d’évolutions (31 %) ou parce qu’on ne leur attribue que des projets peu intéressants (35 %). Résultat : une grande partie des sondées (63 % des étudiantes) ressentent un « syndrome de l’imposteur » et ont peur de ne pas réussir dans ce secteur d’activité. 

Malgré tout, les jeunes femmes (66 %) constatent que les établissements et les entreprises mettent en place des mesures pour changer les mœurs et favoriser l’intégration de ces profils dans le monde des sciences. Par exemple, dans les écoles, seulement 7 % des étudiantes ont le sentiment que les hommes sont favorisés par rapport à elles. Un chiffre qui peut être encourageant pour la suite.

*Cette enquête a été réalisée auprès de 6 125 femmes, dont 4 202 ingénieures et techniciennes actives et 1 923 étudiantes.

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