Un outil d’émancipation qui continue de se développer dans le monde, mais qui reste confronté à des défis de taille. Si l’éducation est un moyen de "sortir de la pauvreté" et permet aux élèves et étudiants "d’atteindre leur plein potentiel", tout le monde n’y a pas accès dans les mêmes conditions. C’est, en substance, la conclusion du rapport de l’OCDE Regards sur l’éducation 2024.
Chaque année, l’organisme intergouvernemental passe au crible les systèmes éducatifs de ses pays membres, afin de comprendre les avancées dans le domaine de l’éducation mais aussi les inégalités qui y persistent. Dans son édition 2024, il met en lumière un sujet crucial : l’égalité d’accès à l’enseignement. Celle-ci est décisive pour garantir à tous les élèves les mêmes opportunités de réussite.
À l’occasion de la journée mondiale de l’éducation, ce vendredi 24 janvier, Diplomeo te donne 10 chiffres clés, issus du rapport de l’OCDE.
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14 %
C’est le pourcentage des 18-24 ans qui ne sont ni scolarisés, ni en formation, ni en situation d’emploi en 2023 dans l’OCDE. Un taux en baisse (il était de 16% en 2016), qui s’explique par des politiques visant à prolonger la durée des études et à dynamiser le marché de l’emploi. Des dispositifs qui doivent se poursuivre, en particulier pour les jeunes les plus vulnérables, qui sont le plus souvent exclus des systèmes éducatifs et de l’emploi.
79 %
Avoir un diplôme est un véritable atout pour trouver un emploi. En témoigne ce chiffre de l’OCDE : 79% des 25-34 ans qui ont un diplôme du deuxième cycle de l’enseignement secondaire (lycée) ont un emploi, contre 61% des jeunes n’ayant pas ce diplôme. Les employeurs recherchent en effet des compétences techniques et des qualifications. Cela limite souvent les jeunes sans diplôme à des emplois précaires et mal rémunérés.
47 %
Parmi les jeunes non diplômés qui n’ont pas terminé le lycée, 47% des femmes ont un emploi, contre 72% des hommes. Une différence qui reflète les discriminations persistantes sur le marché du travail à l’encontre des femmes, en particulier celles ayant un faible niveau de qualification. Face à cette situation, l’OCDE appelle à mettre en place des politiques ciblées pour aider ce public, tel que l’accès à des formations courtes ou des programmes de réinsertion et le partage plus équitable des responsabilités domestiques.
54%
Dans l’OCDE, plus d’une femme sur deux (54%) âgée de 25 à 34 ans est diplômée de l’enseignement supérieur, contre 41% des hommes. Cela résulte notamment de l’accent mis sur la scolarisation des filles et des campagnes de sensibilisation en faveur de l'égalité des genres dans l'éducation. Un niveau de qualification supérieur qui ne se traduit toutefois pas par une égalité sur le marché du travail. Les femmes continuent en effet de faire face à des écarts de rémunération et à une sous-représentation dans des secteurs les plus lucratifs.
18%
Manque de places dans les écoles publiques, frais trop élevés dans le privé : les enfants issus de familles à faibles revenus ont 18% de chances en moins d’être inscrits dans une structure éducative avant l’âge de 3 ans. Résultat : le développement cognitif et social des jeunes les plus défavorisés est freiné, créant des écarts durables avec leurs pairs plus aisés. D’où l'importance d'investir davantage dans l'éducation précoce pour réduire ces disparités dès la petite enfance, incite l’organisation dans son rapport.
83%
Dans l'OCDE, 83 % des enfants de 3 à 5 ans sont inscrits dans l’éducation préprimaire, contre 79 % en 2013. Une augmentation encourageante, mais qui masque des disparitésimportantes entre les pays et au sein des groupes socio-économiques, avertit l’OCDE. Les enfants de familles défavorisées restent en effet souvent exclus en raison de coûts élevés ou d’un accès limité aux services éducatifs.
19%
Les inégalités éducatives se transmettent d’une génération à l’autre. En moyenne, seuls 19% des adultes dont les parents n’ont pas terminé le lycée sont diplômés du supérieur. Le soutien éducatif limité et le manque de modèles dans ces familles peuvent décourager les enfants de poursuivre des études supérieures. Pour l’OCDE, cela illustre l'importance de mesures comme les bourses scolaires, le mentorat, ou les programmes de tutorat pour briser ce cycle.
9%
Entre 2015 et 2021, les dépenses publiques consacrées à l’éducation de la petite enfance ont augmenté de 9%, calcule l’OCDE. Un effort budgétaire conséquent qui reflète, selon l’institution, une prise de conscience croissante de l’importance de l’éducation précoce pour réduire les inégalités. Ces dépenses permettent d’améliorer les infrastructures et de recruter du personnel qualifié.
18
C’est le nombre de pays, sur les 21 étudiés sur la période 2022-2023, qui face à une pénurie d’enseignants qualifiés. La pénurie d'enseignants est un problème mondial qui affecte la qualité de l'éducation, en particulier dans les zones défavorisées. Face à ce constat, l’OCDE appelle à rendre la profession plus attractive en offrant des salaires compétitifs, un soutien professionnel accru, et des incitations pour enseigner dans les zones défavorisées.
5
Dans 8 pays de l’OCDE, il faut attendre 5 ans ou plus entre la fin du congé parental et le début de l’enseignement gratuit. Cela représente une contrainte financière majeure pour les familles à faibles revenus, qui peinent à financer l’éducation préprimaire de leurs enfants pendant cette période.
