Ils sont la clé face aux défis de demain. Pourtant, les jeunes ont encore trop rarement la parole pour s’exprimer sur les enjeux climatiques, l’instabilité politique ou encore les inégalités croissantes à travers le globe. C’est en partant de ce constat que la fondation Higher Education for Good (HE4G) a lancé, dès 2022, une consultation inédite, auprès des jeunes du monde entier, avec son projet Youth Talks.
Plus de 46 000 jeunes de 15 à 29 ans, de 212 pays différents, ont répondu à une série de questions ouvertes, sur le futur, les défis collectifs, les renoncements ou encore l’apprentissage. Grâce à l’intelligence artificielle, les réponses très variées des sondés (chaque question a donné lieu à plus de 100 à 140 réponses distinctes) ont pu être analysées en détail.
Il en ressort un “grand nombre de points communs et de convictions partagées, en particulier au sein d’une même région géographique”, peut-on lire sur le site de Youth Talks. À l’occasion de la journée internationale de l’éducation, mercredi 24 janvier, Diplomeo revient sur cette consultation qui donne, à l’échelle mondiale, un aperçu des aspirations, des espoirs et des convictions de la jeunesse.
Priorité à la paix et à l’environnement
Lorsque les jeunes sont interrogés sur leur souhait pour le futur, la paix apparaît comme priorité absolue. La question de la protection de l’environnement arrive en seconde place, en particulier dans certaines régions, comme l’Afrique ou l’Amérique du Sud.
Les jeunes aspirent à moins de guerres, de violence et à plus d’harmonie. Leurs pires craintes pour l’avenir sont la guerre et les conflits armés, préoccupations qui devancent là encore celles liées à la détérioration de l’environnement.
8 jeunes sur 10 renoncent à leurs aspirations faute de confiance
Clivage sur la question de la consommation matérielle
Pour que la société progresse dans le sens voulu, la plupart des jeunes interrogés se disent prêts à faire des sacrifices, mais pas tous, selon les régions du monde. En effet, si 40% des sondés en Europe ont exprimé leur volonté de réduire leur consommation matérielle, 28% se sont fermement opposés à l’idée. Dans le reste du monde, seuls 5% des participants refusent tout sacrifice matériel au profit d’un progrès social.
Des chiffres qui traduisent le clivage entre les jeunes occidentaux et leurs homologues du reste du monde. Les premiers “semblent plus ancrés dans les préoccupations matérielles”, un tiers d’entre eux mentionnant leur situation financière comme une priorité, résume la plateforme. Les seconds “semblent animés par la crainte de rêves non réalisés et d’aspiration non satisfaites”, comme de “devoir renoncer à leurs ambitions, à leur identité ou à leur famille” apprend-on encore.
Replacer le “vivre ensemble” au cœur de l’enseignement
Qu’ont besoin d’apprendre les jeunes à l’école pour atteindre le futur qu’ils souhaitent ? À cette question, la jeunesse est quasi unanime : elle souhaite placer les valeurs et les vertus au centre de l’éducation, “ce qui est très éloigné des pratiques actuelles”, souligne Youth Talks.
Les jeunes pointent la nécessité de “réapprendre à vivre ensemble et à interagir harmonieusement les uns avec les autres”, ajoute la plateforme. Cela n’éclipse pas pour autant l’importance des disciplines traditionnelles, mais montre qu’une des priorités des jeunes tient à l’urgence de “refaire société”.
“Besoin de transformation”
En plus d’apporter un éclairage sur les perspectives des jeunes pour le monde de demain, le projet Youth Talks a pour espoir de faire bouger les lignes pour la jeunesse. “Youth Talks est un outil qui apporte la voix des jeunes sur l’éducation et la vision qu’ils ont sur la société de demain”, résume Marine Hadengue, Directrice exécutive de HE4G auprès de Diplomeo. “Cette étude est un socle qui confirme le besoin de transformation que ressentent les jeunes”, ajoute-t-elle.
Les résultats de Youth Talks vont par exemple servir de support à certaines sessions du Learning Planet Festival, du 22 au 27 janvier. Cet événement, qui a lieu partout dans le monde autour de la journée internationale de l’éducation, réunit les acteurs de la communauté éducative et vise à “révolutionner les modèles d’apprentissage”, écrit l’organisation sur son site.
Les étudiants du « Bachelor ACT » se préparent aux métiers de demain