À l’occasion de la Journée internationale des filles le 11 octobre dernier, Capital Filles (qui met en relation des marraines en entreprise et des filles des quartiers et des campagnes) a dévoilé son premier baromètre de confiance, réalisé en partenariat avec l’institut Occurrence (Groupe Ifop).
Le baromètre vise à évaluer leur confiance en elles et en leur avenir, selon le soutien qu’elles reçoivent de leur entourage. Deux catégories ont donc été établies dans cette étude : les jeunes femmes des quartiers populaires « non-soutenues » (64 %) et les filles « soutenues » (36 %) par leurs proches. Selon si elles se sentent soutenues ou non, leurs réponses aux questions sur la confiance diffèrent. Décryptage.
Pour mesurer le degré de « soutien » et de « satisfaction » dont bénéficie chacune des répondantes, ces dernières ont dû noter 8 items (soutien des parents, soutien d’amis, services de la ville, possibilité de faire du sport, sécurité du quartier, etc.) sur une échelle de 0 à 10. Le baromètre regroupe les sondées qui ont donné une note de 7 à 10 à au moins 5 items dans le groupe des « soutenues ». Les autres sont considérées comme « non-soutenues ».
Les filles non-soutenues plus pessimistes que les autres
Le soutien dans la vie de tous les jours peut avoir un réel impact sur la confiance des jeunes femmes des quartiers prioritaires. Et les chiffres de l’enquête le prouvent, puisque les jeunes femmes « non-soutenues » par leur entourage se montrent beaucoup plus pessimistes que celles qui le sont.
Ainsi, si on leur demande comment elles se sentent par rapport à leur situation actuelle, 8 filles de la catégorie « soutenues » sur 10 se disent « confiantes ». Ceci n’est le cas que pour 51 % des filles « non-soutenues » de l’étude. D’ailleurs, 10 % des « non-soutenues » affirment ne pas être confiantes du tout, contre 3 % des filles « soutenues ».
Et il en est de même pour leur avenir : plus les filles ont le soutien de leurs proches, plus elles vont avoir confiance en elles. En effet, selon le baromètre, 78 % d’entre elles ont optimistes quant à leur avenir, tandis que 35 % des « non-soutenues » ne sont plutôt pas confiantes, voire pas du tout confiantes (10 %).
©Capture d’écran Baromètre de confiance - Capital Filles
Soutenues, pas soutenues : des répercussions au quotidien
Lorsque les jeunes filles des quartiers populaires manquent de soutien et d’accompagnement, le manque de confiance engendré, en elles ou en l’avenir, a des répercussions plus larges. En réalité, cela peut influencer leur vie de tous les jours, comme en témoignent les chiffres du baromètre de Capital Filles. Celui-ci met en lumière les disparités qui peuvent exister entre les filles dites « soutenues » (36 %) et celles dites « non-soutenues » (64 %).
Et un des éléments qui ressort est le taux d’engagement (dans une association sportive, une ONG ou encore un parti politique ou syndicat) plus important chez les filles qui déclarent bénéficier de soutien (53 %), par rapport à celles qui avouent en manquer (40 %). Idem pour l’orientation : 36 % des filles qui ont du soutien en ont une vision claire, contre 23 % de celles qui n’en ont pas.
Résultat : même si elles considèrent que l’accompagnement des parents, par exemple, est primordial pour la confiance en soi (52 %), seulement 27 % des filles dites « non-soutenues » reçoivent un réel soutien de leurs familles, contre 62 % des jeunes femmes « soutenues ». Même son de cloche côté activités : seulement 5 % des filles « non-soutenues » sont encouragées à réaliser des activités culturelles, contre 34 % pour les autres sondées. Enfin, elles ne sont que 3 % à ressentir le soutien de l’équipe éducative de leur établissement, contre 17 % des filles qui se sentent soutenues au quotidien.
©Capture d’écran Baromètre de confiance Capital Filles
Le soutien est-il crucial pour aider les jeunes filles à avoir confiance en elles ? Il paraît que oui. Le baromètre « met en lumière un besoin urgent et fondamental : offrir un vrai soutien aux jeunes femmes de nos quartiers et de nos campagnes. Chaque fille doit avoir une chance égale de réussir, quels que soient son environnement et ses origines », martèle Elizabeth Tchoungui, présidente de l’association Capital Filles, dans un communiqué de presse. « Capital Filles appelle à un engagement coordonné et renforcé de toutes et tous : familles, éducateurs, mentors, acteurs publics et privés, qui doivent unir leurs efforts pour bâtir un écosystème de soutien inclusif », conclut-elle.
*Ce baromètre a été réalisé auprès de 400 jeunes femmes, lycéennes et étudiantes, issues de quartiers prioritaires de la ville et des territoires ruraux, accompagnées par Capital Filles.