« C’est justement parce qu’il n’y a pas assez de femmes dans ce milieu qu’on a encore plus envie de se lancer »

Toujours dans l’optique de lutter contre les stéréotypes de genre, et ce, dès le lycée, l’Efrei a organisé deux journées d’immersion dédiées à la découverte des métiers du numérique. Réservé aux filles, l’événement Program’Her casse les codes. Reportage.
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@ Efrei Picture Studio.

Cybersécurité, IA, programmation, data : autant de domaines dans lesquels peuvent s’initier les jeunes filles présentes à la quatrième édition de Program’Her ce mardi 22 et mercredi 23 octobre 2024 à l’Efrei. Fortement impliquée dans la féminisation de ses programmes, l’école du numérique profite de ces deux journées pour proposer des ateliers ludiques à celles qui sont curieuses de découvrir les métiers du numérique, représentés en majorité par des hommes. 

Sur place : une quarantaine de collégiennes et lycéennes qui viennent à la rencontre de grandes entreprises, telles que Deezer, TF1, Safran ou encore Louis Vuitton. Quiz, jeux interactifs, travaux de groupes : « L’idée est de sensibiliser les jeunes filles dès le lycée aux métiers du numérique, pour qu’elles choisissent les bonnes spécialités et intègrent des écoles d’ingénieurs », explique, Léa Philibert, chargée de promotion événementielle à l’Efrei et organisatrice de l’événement Program’Her.

Un secteur largement masculin

  • 24 % des ingénieurs en France sont des femmes
  • les écoles d’ingé comptent 30 % d’étudiantes sur leurs bancs, une proportion qui stagne depuis presque 10 ans
  • les femmes ingénieures exercent principalement dans l’industrie (35 %), des activités tertiaires (35 %) et dans les sociétés de services et d’édition de logiciel (13 %)

Source : L’Observatoire des Femmes ingénieures, édition 2023

La cybersécurité à l’honneur

« On pense souvent que le métier d’ingénieur en cybersécurité est extrêmement technique et que ça tourne uniquement autour des mathématiques et de la physique. Mais en fait on connaît mal toutes les spécificités du métier. » C’est avec ces mots que l’architecte cybersécurité de Safran a introduit l’atelier de ce mercredi matin. Le but ? Montrer aux jeunes filles présentes que les secteurs d’apparence plus technique leur ouvrent de nombreuses portes. 

« On ne se lance pas à l’aveugle et on sait où on va une fois le bac en poche » Ihssane, lycéenne

Et pour les mettre dans le bain et tester leurs connaissances en cyber, les intervenants de l’entreprise spécialisée dans l’aéronautique ont lancé un quiz. « Quel est le meilleur mot de passe ? », « Que faites-vous si un email vous dit que vous avez gagné un million d’euros ? », « Quels types de logiciels malveillants peuvent infecter votre appareil ? » ou encore « Quel est le risque de partager trop d’infos personnelles en ligne ? ». Quatre réponses au choix et le compte à rebours est lancé : les participantes ont 20 secondes pour espérer avoir une place dans le top 3 ! 

Après l’attraction, vient la prévention. Comment ne pas se faire pirater ? Comment éviter que quelqu’un usurpe notre identité ? Comment utiliser les réseaux sociaux en toute sécurité ? Les architectes en cybersécurité alertent les collégiennes et lycéennes sur les dangers du web et les bonnes pratiques à avoir en ligne

« J’aimerais qu’il y ait plus de filles en école d’ingé »

Emma, élève ingénieure engagée pour l’égalité des genres

Un atelier qui a été extrêmement bien accueilli par les participantes. Ihssane et Chloé, deux jeunes filles en classe de terminale au lycée Romain Rolland à Ivry-sur-Seine, n’ont pas hésité deux fois avant de se rendre à Program’Her, notamment à l’atelier dédié au domaine de la cybersécurité. Alors que Chloé était déjà sûre de son choix, l’événement proposé par l’Efrei est venu consolider celui d’Ihssane : plus tard, elles aimeraient occuper un poste dans la cybersécurité. « Ce genre d’événement nous permet de confirmer notre choix d’orientation », affirme Ihssane. « On ne se lance pas à l’aveugle et on sait où on va une fois le bac en poche. » 

Du côté de Chloé, la cybersécurité est toujours apparue comme une évidence. « Avec les problèmes actuels qui concernent la protection de nos données personnelles, par exemple, il est évident que les métiers de la cybersécurité sont des métiers utiles qui ont de l’avenir », nous explique la jeune fille.

Les lycéennes participantes ont pris la parole lors de l'atelier organisé par Louis Vuitton @Efrei Picture Studio 

Est-ce que ce secteur dit « d’hommes » leur fait peur ? Absolument pas. « J’ai conscience qu’il y a moins de filles dans ce genre de filières, mais ce n’est pas du tout un problème pour moi, car le monde évolue », témoigne Chloé. « Si moi, en tant que fille, je me lance, c’est que d’autres le font aussi et c’est comme ça que les effectifs féminins vont se renforcer », conclut-elle, pleine d’espoir. Pour Ihssane, « c’est justement parce qu’il n’y a pas assez de femmes dans ce milieu qu’on a encore plus envie de se lancer et de montrer que les femmes aussi ont leur place dans les métiers du numérique. » 

« Je pensais que l’informatique c’était pour les geeks »

Parmi les spécialités du numérique présentées lors des ateliers, certaines idées reçues sont encore très ancrées dans les esprits. « Avant de venir ici, je pensais que l’informatique, c’était pour les geeks », avoue Adyn. Actuellement en terminale générale, la lycéenne qui suit une spécialité maths et NSI voulait en savoir plus sur les domaines du numérique. Et c’est l’atelier programmation, avec Deezer, qui a retenu son attention. 

Adyn et ses amies ont pu apprendre les bases du pilotage de drone. @Efrei Picture Studio

« On a modifié la page de Deezer avec du code HTML et CSS », explique-t-elle. « Ce genre d’évènement nous apporte à toutes une vision plus claire du domaine du numérique : en fait, l’informatique, c’est pour tout le monde », se réjouit la jeune femme. « Il faudrait plus de stages comme ceux-ci, pour montrer aux hommes que ce domaine ne leur est pas réservé », suggère celle qui voudrait entrer en école d’ingénieurs l’an prochain. 

Des mises en situation qui apportent un autre regard des participantes sur leurs cours. C’est le cas d’Anastasia, qui est venue sur les conseils de son prof de maths. L’élève de terminale en STI2D, qui « a du mal avec le codage au lycée », a apprécié le côté très concret de l’atelier programmation : « je me suis rendu compte qu’en pratiquant directement sur l’ordinateur c’était plus intéressant et concret qu’en cours », glisse-t-elle. Si elle se dit un peu perdue dans son orientation, elle garde désormais dans un coin de sa tête la possibilité de se diriger vers le numérique, en intégrant un bachelor spécialisé, par exemple. 

Le pari semble réussi pour les encadrants de l’événement. « Notre but est de montrer à ces jeunes filles qu’elles ont leur place dans les métiers du numérique, en leur présentant des femmes inspirantes, des role models qui travaillent à des postes haut placés dans le secteur », égrène Léa Philibert. Une méthode qui porte ses fruits, selon l’organisatrice de Program’Her : « depuis qu’on a lancé ce programme, on a déjà accueilli une douzaine de lycéennes qui avaient participé à cet événement. Et on espère en accueillir de plus en plus. » 

Article coécrit par Adriana Da Cruz et Sébastie Mastrandreas

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