De la Dolce vita aux intrigues de la famille Médicis, en passant par les majestueux canaux vénitiens ou les sites archéologiques en plein coeur de sa capitale, Rome : l'Italie est, sans conteste, un joyau de culture où l'on pourrait flâner à l'infini (sur une vespa bien sûr !).
Notre voisin transalpin est aussi connu pour ses universités, dont certaines comptent parmi les plus anciennes d'Europe ! Partir étudier en Italie est d'ailleurs le rêve de nombreux jeunes français : chaque année, près de 5000 étudiants de l'Hexagone s'y rendent le temps d'un ou deux semestres, dans le cadre du programme Erasmus +, ce qui en fait leur cinquième destination préférée.
L'Italie te passionne et tu rêves de partir y étudier ? Fonctionnement de l'université, examens, bourses, rythme scolaire, coût de la vie... Pour réussir au mieux ton année universitaire de l'autre côté des Alpes, il vaut mieux te préparer. Diplomeo a compilé toutes les différences entre les études en France et en Italie. Suis le guide !
Le fonctionnement de l’enseignement supérieur
L’Italie, comme la France, a adopté le même modèle des études supérieures en 2001 : c'est le schéma européen Licence-Master-Doctorat (LMD). Ce dernier facilite énormément l'ouverture à l'international, notamment avec l’accès aux études pour les étrangers. Il permet de nombreux points communs entre les différents pays qui le mettent en place. Même si certaines subtilités sont à connaître pour s'y retrouver.
Les différents établissements
Il faut savoir que le gouvernement italien laisse les universités très autonomes et les modalités d’accès peuvent être différentes d’un établissement à l’autre. Il en est de même en France, les établissements sont plutôt indépendants les uns des autres, mais également du ministère de l’Enseignement supérieur.
Le système d’enseignement supérieur italien se compose de :
- 97 Universités, dont 4 Polytechniques et 3 Universités pour étrangers : 67 d’entre elles sont publiques et 19 sont privées accréditées, 11 sont privées accréditées et concernent l’enseignement à distance.
- 144 établissements des Beaux-arts, de Musique et de Danse (AFAM).
- 20 Instituts de recherche publics.
- Des Instituts techniques supérieurs de niveau Bac+2 (EQF5).
La France quant à elle compte plus de 3 500 établissements, publics et privés, d’enseignement supérieur : 72 universités, 25 communautés d’universités et d’établissements, 271 écoles doctorales, 227 écoles d’ingénieurs habilitées à délivrer le titre d’ingénieur, 220 écoles de commerce et de management, 45 écoles supérieures d’art publiques, 22 écoles d’architecture et 3 000 écoles et instituts privés.
Les bacheliers italiens, qui passent le baccalauréat (Esame di Stato) à 19 ans et non pas à 18 ans comme en France, ont, après avoir décroché leur sésame, l’embarras du choix pour s’orienter. Cependant, certaines facultés sont soumises à un numerus clausus et sont donc sélectives. Plus particulièrement celles de chirurgie, de médecine ou encore d’architecture. Une similarité de plus avec la France, car, s’il n’existe pas de faculté de chirurgie, les établissements d’étude en architecture ainsi que les facultés de médecine sont également sélectives.
Les étudiants du supérieur peuvent intégrer une sculla de specializzazione (école de spécialisation) en Italie. Ces dernières sont accessibles après l’équivalent d’une licence ou d’un master et permettent de former des professionnels médecins, avocats ou enseignants. Les personnes qui les intègrent suivent un enseignement pouvant durer de 2 à 6 ans.
Les formations équivalentes
Le système universitaire italien est très similaire à celui de l'Hexagone. Tandis que nous avons la licence, les étudiants italiens suivent une laurea. Les deux permettent d’acquérir 180 crédits ECTS et s’effectuent en trois ans. Cependant, les formations en France sont très différentes les unes des autres, les étudiants suivent trois années d’enseignements spécialisés pour, souvent, intégrer un master. En Italie, la licence n’a pas tout à fait le même objectif. Les étudiants choisissent celle qu’ils souhaitent effectuer parmi les 42 filières existantes. La première est une année de tronc commun qui aboutit sur : soit deux années d’enseignement professionnel, soit deux années d’enseignement général. Comme tu peux t'en douter, les premières permettent de continuer ses études alors que les autres permettent d’intégrer directement le monde du travail.
La laurea magistrale (specialistica) est l’équivalent italien du master, comme lui, elle permet d’obtenir 120 crédits ECTS et s’effectue en deux ans.
Les titulaires d’une laurea un peu trop éloigné de la filière de la specialistica qu’ils ont intégrée peuvent suivre des cours de mise à niveau. L’entrée en master comme en Laurea magistrale peut être conditionnée par certaines épreuves écrites. En France, le master aboutit souvent sur la rédaction d’un mémoire, il en est de même pour les étudiants de « master » italiens.
Le doctorat français a également un équivalent italien, le dottorato di ricerca. Cependant, ce dernier peut durer 4 années et est accessible sur concours contrairement au doctorat français. Dans les deux cas, les étudiants sont relativement autonomes et développent un projet de recherche qu’ils doivent présenter à la fin de leur cursus.
Pour résumer, voici un tableau récapitulatif des différentes diplômes qu'il est possible de suivre en France et en Italie :
Diplôme | France | Italie |
Licence / Laurea |
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Master / Laurea Magistrale |
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Doctorat / Dottorato di Ricerca |
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Rythme scolaire
Les études italiennes ne respectent pas le même calendrier que les françaises et il existe de nombreuses différences dans le déroulement des études.
Déroulement des études
Le rythme scolaire n’est pas tout à fait le même dans les deux pays. Dans l’hexagone, les étudiants sont habitués à commencer leurs cours début ou mi-septembre. Les Italiens eux, commencent à étudier début octobre. L’année est divisée en deux semestres, mais ce format peut différer selon les universités. Ainsi, les étudiants italiens ont cours jusqu’à fin février et reprennent les cours début mars pour finir le second semestre fin juillet.
Encore une fois, ces dates peuvent varier selon les établissements.
En règle générale, les semestres comprennent 20 semaines de cours dont 16 semaines en classe et 4 semaines de révisions. Une différence frappante avec la France où les étudiants participent a à peu près 13 semaines de cours par semestre sans les périodes d’examen. D’autant plus frappante que la plupart des parcours universitaires français s’arrêtent en juin.
Examens
Si le calendrier universitaire italien est plus lourd, les étudiants doivent également fournir beaucoup de travail personnel en dehors des cours pour préparer leurs examens. La forme des épreuves est également très différente.
Noëlie, étudiante en L3 Économie et gestion à Bordeaux, est partie étudier un semestre à Venise, elle nous explique : « J’avais des essais à écrire et une présentation orale sur le sujet d’un de ces essais ». En effet, quasiment tous les examens italiens se font à l’oral, une différence majeure d’autant plus que les étudiants sont libres de choisir la date à laquelle ils veulent passer leur examen. Contrairement à la France où les étudiants ont des dates précises pour passer leurs partiels en fin de semestre, les établissements d’études proposent aux étudiants plusieurs dates auxquelles ils peuvent passer leurs oraux.
Vacances
La France est réputée pour ses nombreuses périodes de vacances et souvent, les personnes étudiant à l’étranger en ont beaucoup moins. « Je n’ai eu qu’une semaine de vacances pendant mon semestre d’étude », nous explique Noëlie. En effet, l’Italie comme beaucoup d’autres pays, n’ont pas de vacances de Printemps, ni à la Toussaint. Les principales vacances qu’ont les étudiants italiens sont celles de Noël et Pâques.
Les modalités d’études
Malgré nos profonds liens latins avec nos voisins, il y a quelques modalités à respecter pour partir étudier en Italie.
L’admission à l’université
Si les étudiants étrangers venant en France doivent seulement s’inscrire à l’université et à la formation qui les intéresse, ce n’est pas la même chose pour les étudiants voulant étudier en Italie. Une fois inscrits, ils doivent passer un test d’italien pour accéder à l’université qui les intéresse. En revanche, ce test n’est pas pratiqué par tous les établissements. Les écoles ne faisant pas passer ce test peuvent cependant demander aux candidats d’être titulaires du CILS, une certification d’italien comme langue étrangère.
Tu ne parles pas un mot d'italien ? Pas de panique ! beaucoup d'universités en Italie proposent des formations exclusivement en anglais. Il est donc possible de partir y étudier, sous réserve de la justification d'un niveau minimum en anglais, selon les critères de la faculté d'accueil. À noter que la plupart des facs italiennes, comme l'université de Bologne, proposent des cours gratuits d'italien à ses étudiants internationaux.
L’inscription à l’université en France comme en Italie doit s’envisager tôt. Pour nos voisins, les étudiants étrangers doivent envoyer leurs dossiers directement aux universités. Il est préférable de le faire dès le premier semestre de l’année précédant le séjour en Italie. Généralement, ce dossier doit contenir : une copie du baccalauréat, des diplômes post-bac , une photocopie de votre pièce d’identité ainsi que quelques photos d’identité.
Si tu pars dans le cadre d'un échange Erasmus +, il faut que tu respectes certaines conditions :
- être inscrit dans un établissement en France (université, écoles de commerce, écoles d’art…)
- Être au moins en deuxième année d'études supérieures
- L'établissement d'origine (en France) doit avoir signé la charte Erasmus+ et disposer de partenariats en Italie. Pour cela, il suffit de te renseigner auprès du bureau international de ta fac
Le visa et l’assurance maladie
L’Italie et la France étant membres de l’Union européenne, leurs étudiants respectifs n’ont pas besoin de visa pour aller étudier dans l’un des deux pays.
En tant qu’étudiant, il faut simplement se munir d’une carte d’identité ou alors d’un passeport. Concernant l’assurance maladie, il y a une démarche à faire et qui est propre à tous les pays de l’Union européenne. Les étudiants doivent faire faire une carte européenne d’assurance maladie pour accéder aux soins. « J’ai simplement eu besoin de ma carte européenne d’assurance maladie », témoigne Noëlie.
Les Bourses
Les étudiants français ont accès, pour une grande partie, aux bourses étudiantes sur plusieurs critères sociaux : revenus des parents, situation géographique, etc. En Italie, à cause du nombre limité de ressources, les étudiants éligibles aux bourses sont triés sur le volet en respectant plusieurs critères précis de revenus. Les étudiants sont même sélectionnés sur concours.
La bourse au mérite maximale en Italie est de 4 500 euros sur une année contre 5 551 euros en France.
Les bourses Erasmus pour partir en France ainsi qu’en Italie sont du même montant : entre 260 et 540 euros par mois pour étudier, 150 euros supplémentaires pour un stage.
Cependant, pas de chance pour Noëlie qui a dû patienter pour obtenir ses bourses : « Je suis parti courant février et j’ai reçu l’intégralité de mes bourses il y a une semaine, car Venise est passé éligible aux bourses Erasmus pendant de mon séjour ».
Les étudiants français titulaires d’un bac + 4 peuvent aussi bénéficier d’une bourse de recherche du ministère des affaires étrangères italien à condition d’intégrer une université ou un autre organisme italien.
Coût de la vie
Les coûts de vie d’un étudiant français et d’un italien sont à peu près les mêmes, si ce n'est un peu moins chère qu'en France. Il y a toutefois des différences notables de coût entre le nord et le sud de l'Italie.
Logement
Le prix du logement peut varier dans les capitales des deux pays. Les places en résidence étudiante en Italie sont des denrées rares et souvent prisées des étudiants. Tu peux essayer d’en obtenir une, mais ce n’est pas chose aisée lorsque l’on n’est pas sur place. La deuxième option qui vient logiquement à l’esprit : la colocation. « J’ai trouvé mon appartement sur les sites que m’a communiqués ma fac, je payais 400 euros dans une collocation à 4 ce qui faisait 1600 euros en tout. ».
C’est à peu près le prix dans la plupart des villes italiennes, il faut compter entre 200 et 450 euros de budget logement. En France la fourchette est plus grande, il faut compter entre 210 et 745 euros par mois en dehors de la capitale.
En Italie, il existe trois types de logements pour les étudiants :
- Les "case dello studente" (les cités universitaires) : Accessibles en priorité aux étudiants boursiers
- Les "collegi universitari" (logements publics) : Accessibles à des étudiants issus de milieux modestes et pour les bons élèves, puisque la sélection se fait sur les revenus d'une famille et les résultats scolaires
- Les logements privés : Ce sont les logements accessibles pour tous les étudiants, où la colocation y règne. À Rome par exemple, les chambres coûtent en moyenne entre 350 et 450 euros, sans compter les charges. Dans les villes plus petites, les logements y sont naturellement moins chers.
Nourriture
La nourriture est sans doute la deuxième plus grosse dépense pour tous les étudiants. Le prix de la nourriture française peut varier selon les types de magasins où on l’achète. Par exemple, il faut éviter les épiceries ou les supérettes de quartier qui peuvent vite augmenter votre budget. Préférez donc les grandes surfaces qui peuvent faire faire des économies. En Italie, le prix de certains aliments du quotidien est généralement moins cher. La bouteille d’eau parisienne est à 0,74 euro contre 0,54 pour la Romaine. Idem pour les œufs, en France 12 œufs sont à peu près à 2,71 euros contre 2,59, une aubaine pour Noëlie plutôt amatrice : « J’ai mangé beaucoup d’œufs, des œufs brouillés, des œufs à la coque, des œufs au plat… ». Une source d’économie considérable donc pour ce petit cordon bleu.
« La part de pizza est à 2 euros à Venise, on allait aussi au marché acheter des fruits et légumes, mais ça devenait vite plus cher, pareil pour le poisson. Pour la nourriture cela dépend vraiment d’où tu vas. » Il faut donc compter à peu près 200 euros de budget pour se nourrir, exactement la même chose que pour un étudiant français.
Frais de scolarité
En France, les frais de scolarité ne sont pas élevés, ce n’est pas la même chose pour les étudiants italiens qui doivent débourser entre 800 et 1500 euros selon les revenus familiaux et le cursus choisi par l’étudiant. Les étudiants sont obligés de payer deux choses, les droits d’inscription ainsi que les frais de scolarité. Dans le privé, ces frais peuvent vite grimper à plusieurs milliers d’euros, mais on peut observer le même phénomène en France.
Informations diverses
Transports : Les titres de transport dans les capitales peuvent également constituer un budget en eux même. A Paris, on connaît c’est la carte Navigo dont il faut s'acquitter. Pour un mois et avec un accès à toutes les zones de Paris, il faut débourser plus de 30 euros par mois (avec un tarif étudiant). Dans la capitale italienne, il n’y a pas de forfait au mois, les gens se déplacent beaucoup en voiture et les transports en commun sont très irréguliers. Une carte pour une semaine coûte 24 euros, contre 22,80 euros pour Paris. En revanche, le ticket pour un voyage est moins cher en Italie 1,50 euros, celui de Paris monte à 2,15 euros.
Bières : La bière est un élément de comparaison devenu presque emblématique du match des études. La pinte française est en moyenne à 5 euros. Noëlie nous explique la situation en Italie : « La bière est à 5,50 euros, mais il n’y a pas d’happy hour, du coup j’ai découvert le spritz que l’on peut avoir pour 2,50 euros. » L’absence d’happy hour fait de la France, l’indéniable vainqueur de cette manche voir du match.
Météo : en Italie, il y a des chances de bénéficier d’une météo plutôt clémente. Sur l’année la température moyenne à Rome est de 15, 7 degrés. En France et plus particulièrement à Paris, la température moyenne annuelle est de 11,3 degrés. Cependant, les Italiens sont tout autant sujets aux précipitations que nous « J’ai même eu de la neige ! » déclare Noëlie à propos de la météo.