Pas facile pour certains étudiants de joindre les deux bouts financièrement. Dans un contexte d'inflation, la précarité menace les étudiants, un sur deux s'étant déjà privé d'un repas en 2023.
Si le nombre d'étudiants boursiers a légèrement augmenté (+2,1%) à la rentrée 2023, plus de 60 % des étudiants inscrits à l’université ne bénéficient pas de bourse sur critères sociaux, selon le ministère de l’Enseignement supérieur. Un chiffre qui représente une large partie de la communauté estudiantine de l’Hexagone.
À l’heure où l’inflation se prolifère en France et avec elle, le coût de la vie qui augmente, être étudiant aujourd’hui n’a jamais coûté aussi cher : un étudiant sur deux a ainsi déjà sauté un repas l'an dernier. En 2022, le Sénat indiquait, dans un rapport, que 20 % de la communauté estudiantine vit sous le seuil de pauvreté.
Fort heureusement, il existe de nombreux coups de pouce — financiers ou non — pour tenter de remonter la pente. Tu es étudiant non boursier ? Découvre toutes les aides auxquelles tu peux être éligible !
Les aides possibles pour les non-boursiers
Logement, mobilité, attribution exceptionnelle de l’État… selon ta situation et ton lieu de résidence, tu as la possibilité de bénéficier de plusieurs aides, qu’elles soient ponctuelles ou régulières. Pour ne pas trop mettre la main au portefeuille et conserver un peu d’argent dans ta tirelire, retrouve les solutions qui s’offrent à toi !
Les aides de la CAF disponibles
Le logement étudiant se révèle être une véritable épée de Damoclès pour beaucoup de jeunes. Une enquête de l’Observatoire de la vie étudiante affirme que se loger constitue la dépense la plus importante des étudiants. Ces derniers y laissent 60 % de leurs revenus.
Pour ne pas trop alourdir son porte-monnaie, la CAF (Caisse des allocations familiales) octroie l’aide personnalisée au logement (APL) pour les étudiants, en fonction du montant du loyer et des ressources. Pour faire ses démarches, il faut se rendre sur le site de l’organisme etcompléter son dossier.
Pour les personnes qui ne sont pas éligibles, deux autres aides peuvent être octroyées par la CAF :
- L’allocation de logement familial (ALF) : pour ceux qui sont mariés depuis moins de cinq ans et/ou qui ont des enfants ou personnes à charge
- L’allocation de logement social (ALS) : une aide octroyée à ceux qui ne peuvent prétendre ni aux APL ni à l’ALP
💡 À noter que pour les mineurs, il est primordial que le bail du logement soit signé par les parents ou les responsables légaux.
Les aides du CROUS possibles
Si les personnes qui ont le droit à la bourse sur critères sociaux (BCS) peuvent profiter de cette rémunération précieuse du CROUS (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires), l’organisme met à disposition une aide équivalente. La démarche est à effectuer sur le site dédié de votre académie.
On retrouve l’Allocation spécifique annuelle pour les étudiants qui rencontrent des difficultés financières. À destination des étudiants de moins de 35 ans, elle est versée à la rentrée de septembre et réservée à un public non boursier.
Voici les conditions pour en bénéficier :
- Être étudiant français ou d’un autre pays de l’Espace économique européen (EEE) ou suisse et vivre seul sur le territoire
- Être en situation de rupture familiale
- Avoir perçu moins de 4000 euros dans les 12 mois précédant la demande d’aide
Quant au montant de l’aide, il est calqué sur celui de la bourse sur critères sociaux. Depuis la rentrée 2023, les personnes bénéficiaires de l’allocation spécifique annuelle peuvent toucher un revenu en fonction des ressources. Comme pour la BCS, le montant sera de 1 454 € annuels pour l’échelon 0 bis. Pour le plus haut, l’échelon 7, la rémunération grimpe à 6 335 € l’année.
Les aides pour lutter contre la précarité étudiante
La précarité étudiante continue de s’aggraver en France et les non boursiers n’en sont pas épargnés. Depuis septembre 2022, les étudiants en difficulté financière peuvent, au même titre que les boursiers, être éligibles au repas à un euro au restaurant universitaire. Une mesure qui a été mise en place par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Des aides plus ciblées sont aussi disponibles selon les régions. Des associations et des collectivités locales redoublent d’efforts pour épauler au mieux les étudiants dans le besoin. Épiceries solidaires pour récupérer des denrées alimentaires, primes ponctuelles ou fonds sociaux d’urgence, n’hésitez pas à vous renseigner auprès des différents organismes.
Le revenu étudiant mis en place dans certaines communes
C'est une mesure déployée par une poignée de communes en France : un revenu minimum est ainsi proposé, sans conditions de ressources aux étudiants domiciliés dans leur secteur. Le montant de cette aide est variable : il peut s'élever à quelques dizaines d'euros par mois et atteindre jusqu'à plusieurs centaines d'euros.
En cette rentrée 2024, de nouvelles localités ont lancé des dispositifs d'aide à destination des étudiants. C'est le cas notamment de la mairie de Paris, qui lance plusieurs expérimentations dans différents arrondissements ou encore du département de Meurthe-et-Moselle, qui propose aux jeunes les plus en difficulté une aide de 500 euros par mois.
Voici les villes qui proposent ce genre de dispositif pour les étudiants en France.
Ville | Montant de l’aide versée |
Berre L’Étang (Bouches-du-Rhône) | 2000 euros par an, sans conditions de ressources, versés pendant 6 ans. |
Cerizay (Centre-Ouest) | Jusqu’à 1000 euros par mois |
Champagne au Mont d’Or (Auvergne-Rhône-Alpes) | Entre 300 et 850 euros par mois |
Chenôve (Bourgogne-Franche-Comté) | Montant calculé selon les dépenses du demandeur |
Dunkerque (Nord) | Montant évalué lors d’un entretien individuel |
Genay (Auvergne-Rhône-Alpes) | 500 euros, sans conditions de ressources |
Grandes Synthe (Nord) | 957 euros par an en moyenne |
Gravelines (Hauts-de-France) | 2000 euros par an maximum |
Longwy (Nord-Est) | Montant selon les dépenses de l’étudiant |
Nogent-sur-Seine (Grand Est) | 200 euros par an minimum |
Petite Couronne (Normandie) | Entre 150 et 1680 euros par an |
Plougastel-Daoulas (Bretagne) | Entre 100 et 4000 euros par an |
Montbard (Bourgogne-Franche-Comté) | 1200 euros maximum (versés en deux fois) |
Panazol (Nouvelle-Aquitaine) | 30 à 140 euros par mois |
Saint-André-les-Vergers (Grand Est) | 4000 euros max par an |
Les aides aux transports
Qui dit mobilité, dit réductions à la clé ! Quand on est étudiant, on peut voyager tout en profitant de tarifs préférentiels. À titre d’exemple, la SNCF accorde plusieurs avantages : Tarifs pour les moins de 26 ans, Carte Avantage Jeunes ou encore abonnement TGV Max moins cher.
Étudiants, quelles sont les aides au transport accessibles ?
Envie de partir à la conquête de nouveaux horizons et poursuivre ses études à l’étranger ? Bonne nouvelle, il existe aussi des dispositifs pour couvrir tes frais une fois sur place. D’une part, on retrouve Erasmus+ : une aide à la mobilité internationale pour tous les étudiants qui font partie du programme et qui préparent un diplôme national de l’enseignement supérieur. Le montant oscille entre 150 et 450 euros, selon le pays convoité.
D’autre part, des programmes d’échanges pour les non boursiers qui souhaitent étudier outre-Atlantique sont envisageables. Avec MICEFA, par exemple, il est possible de profiter de frais de scolarité avantageux, grâce à des partenariats entre les établissements d’enseignement supérieur français, canadiens et américains.
Les aides pour les alternants
Si tu suis actuellement une formation en alternance à l’université ou dans une école privée, tu peux être éligible à de nouvelles aides ! En plus d’être exempté des frais de scolarité de ton établissement et de percevoir une rémunération, tu peux prétendre à la prime d’activité versée par la CAF.
Attention toutefois, tu vas devoir gagner au moins 1082,87 euros net mensuels au 1er janvier 2024 pour y avoir droit. Rendez-vous sur le site de l’organisme de ton département pour connaître tes droits et entamer les démarches. La prime d’activité est calculée tous les trois mois, en fonction de tes ressources.
Depuis 2019, le gouvernement accorde une aide de 500 euros aux apprentis majeurs pour les aider à financer leur permis de conduire. Seul hic, ce coup de pouce ne concerne que les alternants en contrat d’apprentissage.
Bonus : envie de partir au soleil à prix réduit ? Le programme « Départ 18:25 » de l’ANCV (Agence nationale pour les chèques vacances) propose un chèque de 200 euros pour les jeunes. Comme son nom l’indique, ces derniers doivent être âgés de 18 à 25 ans. Les boursiers, mais aussi les salariés en contrat de professionnalisation comme d’apprentissage peuvent être bénéficiaires.