50%. C’est le nombre d’étudiants ayant déjà sauté au moins un repas dans la journée, d’après une enquête de l’association Cop1. Face à cette précarité étudiante de plus en plus importante, l’État n’a annoncé que peu de mesures. La construction de nouveaux logements CROUS devrait permettre à plus de personnes de se loger à moindres frais. En attendant, ce poste de dépense représente 50% du budget étudiant, d’après Logifac.
Face à l’inaction de l’État, qui a procédé au dégel du montant des frais d’inscription à l’université et du loyer des logements du Crous cette année, la mairie de Paris a décidé de réagir. L’an dernier, elle avait investi 345 000 euros sur le sujet de l’alimentation. Cette année, elle souhaite mettre en place plusieurs dispositifs qui seront débattus du 8 au 11 octobre, lors du prochain Conseil de Paris.
Un tirage au sort pour gagner 100 euros par mois
Même si certaines expérimentations n’ont pas encore été dévoilées, Audrey Pulvar, adjointe à la mairie de Paris en charge de l’alimentation, a levé le voile sur plusieurs projets. Le premier concerne des étudiants vivant dans le 5e, 13e et 14e arrondissements de Paris. Grâce à Cop1, ils recevront 100 euros par mois, de janvier à avril 2025. En revanche, ils ne pourront utiliser cet argent que via des cartes prépayées servant à acheter des produits d’alimentation durable.
Ceux qui souhaitent bénéficier de ce dispositif auront jusqu’au 10 octobre pour s’inscrire à un tirage au sort sur le site de la ville de Paris. Au total, la mairie de Paris investit 80 000 euros sur ce dispositif, ce qui permettra d’accompagner 200 étudiants pendant la première moitié de l’année 2025.
Enrayer la précarité étudiante : la nouvelle mission de la mairie de Paris
Autre projet phare évoqué par Audrey Pulvar : une caisse alimentaire solidaire qui sera déployée dans le 20e arrondissement de Paris via un système de pot commun des étudiants. Ils devront cotiser 40€ par mois pour recevoir, en échange, 100€ de bon d’achat valable dans des épiceries locales.
La mairie de Paris souhaite ne laisser personne sur le carreau et des études seront menées pour accompagner les étudiants des 14e, 18e et 19e arrondissements. Interrogée par Libération, Audrey Pulvar a indiqué que « tous ces dispositifs vont être évalués par un comité scientifique d’ici le milieu de l’année 2025 » afin de décider s’ils seront pérennisés ou non. Aujourd’hui, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche estime que 4% des étudiants sont en situation de précarité.
