La promesse de l’Exécutif est claire : obtenir des “résultats concrets” sur la question du logement étudiant. Alors que plus d’un étudiant sur deux est mal logé en France en 2023, année marquée par une rentrée universitaire particulièrement complexe sur le sujet, le gouvernement monte au créneau.
La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, et le ministre délégué au Logement, Patrice Vergriete présentent, ce vendredi 1er décembre, une feuille de route “très offensive” sur la question. Celle-ci permettra de tenir l'objectif, annoncé mi-novembre par la Première ministre Elisabeth Borne, de construire 35 000 nouveaux logements étudiants d’ici la fin du quinquennat, en 2027. Trois quarts seront des résidences universitaires sociales, et un quart des résidences intermédiaires.
Un objectif ambitieux qui s’ajoute aux 30 000 logements étudiants déjà construits durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, qui en avait promis 60 000. Un retard lié à la crise du Covid et plus récemment à la tension sur le marché de l’immobilier, reconnaît l’Exécutif.
Identifier les terrains disponibles
On ne nous apprend rien : pour construire, il faut du terrain. Or, le foncier se fait rare ces temps-ci. Mais l’Exécutif identifie plusieurs leviers pour identifier les terrains disponibles :
- Signer un accord national d’ici à la fin de l’année avec “l’ensemble des partenaires”, à savoir les collectivités, France Universités, le Cnous, les bailleurs sociaux ou encore les promoteurs, pour qu’ils s’engagent à identifier du foncier. Un comité de pilotage national se réunira deux fois par an, entre les deux ministères et tous ces acteurs.
- Mettre “gratuitement à disposition du Crous” ou céder “avec décote aux bailleurs sociaux” les fonciers d’État disponibles
- Mobiliser le foncier des établissements publics de l'Enseignement supérieur
> 2 millions d’étudiants (sur 3 millions en France), ne vivent pas chez leurs parents
> 240 000 logements étudiants sociaux, dont 175 000 gérés par le Crous
> 30 000 logements étudiants construits entre 2017 et 2022 (sur 60 000 annoncés), dont près de 10 000 sont gérés par le Crous
> Entre 3 000 et 4000 logements construits depuis 2022 (chiffres à confirmer)
Le gouvernement espère dans un premier temps créer 11 200 logements avec le foncier déjà identifié. Si ces processus de mobilisation sont “encore un peu longs, il va falloir se mettre en branle pour que ça aille plus vite”, reconnaît l’Exécutif. Une accélération qui passera notamment par un allégement de procédures de commande publique pour les logements étudiants notamment.
Pour augmenter le nombre de logements étudiants disponibles, le gouvernement mise également sur la rénovation -il reste 5% du parc des logements du Crous à rénover - et la transformation d’immeubles existants. Il veut notamment favoriser “la transformation d’immeubles de bureaux en logements étudiants”. Pour faciliter et piloter la mise en œuvre de ce plan, un poste de délégué interministériel sera nommé d’ici la fin de l’année. “Il sera chargé du pilotage au niveau national et de remonter les blocages”, exposent les ministres.